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Alstom : "le marché reste guidé par la peur"

mardi 10 février 2009 à 18h14
Vincent verheyde, finance sa :

(BFM Bourse) - Pour Vincent Verheyde, qui a repris les rênes du fonds Finance Réaction de Finance SA en décembre dernier, le CAC 40 s'est rapproché ces dernières séances d'un seuil clé. Soit il bute sur une zone de résistance comprise entre 3100 et 3200 points, et une nouvelle phase de baisse est à craindre, soit il la franchit, et la remontée pourra se poursuivre vers 3400 points. D'où l'importance d'être plus que jamais réactif dans ses choix d'investissement…

Tradingsat.com : Les publications de résultats 2008 vous déçoivent-elles ?

Vincent Verheyde : Pour être déçu, il faut avoir des attentes. Or le marché a perdu depuis un certain temps ses illusions. Ce que l'on constate d'une manière générale, c'est que les résultats globaux sur l'année 2008 semblent tenir la route, mais la plupart des publications récentes montrent aussi que le quatrième trimestre s'est mal passé. Ce qui n'incite pas à regarder vers 2009 avec optimisme. La grande majorité des dirigeants d'entreprises sont d'ailleurs aujourd'hui dans le flou, au point de ne pas donner de prévisions.

Tradingsat.com : Certaines statistiques macroéconomiques américaines ont récemment semblé moins mauvaises que prévu.

Vincent Verheyde : Oui, sans doute. Les promesses de vente de logements anciens ont progressé de 6,3% en décembre aux Etats-Unis. Du coté du neuf, les constructeurs immobiliers américains cassent les prix pour écouler leurs stocks, ce qui peut donner lieu à un effet d'aubaine et un redémarrage « épidermique », mais rien qui permette de conclure qu'un point bas a été touché dans l'immobilier américain compte tenu des défauts de remboursement sur emprunts qui continuent de progresser et qui alimentent de facto les saisies immobilières. Et la hausse inattendue de l'indice ISM services en janvier ne doit pas occulter qu'à 42,9, l'indice reste loin de la barre des 50, en dessous de laquelle l'activité se contracte. En revanche, j'estime qu'il y a vraiment lieu de s'inquiéter des 598 000 emplois détruits aux Etats-Unis au mois de janvier (ou 200 000 en Espagne), le plus mauvais résultat depuis trente-quatre ans !

Tradingsat.com : Dans ce contexte, quel est votre scénario boursier pour 2009 ?

Vincent Verheyde : Nous sommes toujours dans un marché guidé par la peur, peur d'aller plus bas, mais aussi de rater la hausse. Après le krach de 2008, le premier réflexe serait de se dire que le marché peut rebondir. Sauf que cette chute n'est peut être que le contrecoup des excès à la hausse connus entre 2003 et 2007. J'estime pour ma part qu'il manque un point bas au marché. Le seuil d'invalidation de ce scénario se situe dans la zone des 3100-3200 pts. Son franchissement présagerait une hausse du marché vers 3400 à 3500 pts.

Tradingsat.com : Quelle est votre stratégie d'investissement ? Comment gérez-vous la volatilité ?

Vincent Verheyde : La rotation sectorielle accélérée complique la constitution d'un portefeuille de moyen terme. Il faut garder des convictions, mais éviter qu'elles ne deviennent des certitudes. Une valeur défensive il y un an n'en est peut-être plus une aujourd'hui (Veolia Environnement en est le parfais exemple) et c'est en réalité son comportement relatif par rapport au marché qui permet de la qualifier de « défensive » et non son secteur d'appartenance. L'analyse technique est donc une aide précieuse pour s'adapter au contexte. Une très grande mobilité est nécessaire. Par exemple, il y a 3 semaines, j'avais 4% de financières, il y a 2 semaines j'en avais 11%, aujourd'hui j'en ai 0%. De la même façon qu'il faut être mobile sur les secteurs, il faut être très réactif dans la gestion de la poche de cash. J'étais investi à 100% il y a dix jours, je ne le suis plus qu'à 75%, le minimum pour un fonds éligible au PEA. Mon exposition réelle au marché est même plutôt proche de 70%, grâce aux couvertures.

Tradingsat.com : Quelles sont vos valeurs préférées aujourd'hui ?

Vincent Verheyde : En fond de portefeuille, je privilégie la visibilité, la résilience du chiffre d'affaires, le pricing power, les structures de bilan saines, et les grosses capitalisations. France Télécom ou Telefonica remplissent ces critères dans les télécommunications. On peut également citer Canal + ou PagesJaunes dont une éventuelle révision à la baisse du dividende ne pourrait être que marginale. Dans la santé, une valeur comme Sanofi-Aventis a ceci d'intéressant qu'elle n'est pas unanimement appréciée, tout le monde ne l'a pas en portefeuille, elle peut donc se revaloriser. Je mise également sur Alstom, dont l'énorme carnet de commandes de 45 milliards confère une visibilité vraiment appréciable, même en cas d'annulation partielle de contrats, sur des marchés du transport et de l'énergie qui restent porteurs à moyen terme. Alstom a aussi l'avantage d'évoluer dans une sorte d'oligopole avec Bombardier, Siemens, et ABB, un élément positif pour les marges. Sur ces gros dossiers, l'analyse technique permet d'optimiser les points d'entrée et les points de sortie et d'améliorer les prix de revient.

Tradingsat.com : Y a-t-il des small caps que vous appréciez ?

Vincent Verheyde : Nous avons en fait procédé ces derniers mois à un rééquilibrage du portefeuille en faveur des grosses capitalisations. J'ai néanmoins repéré plusieurs petites dossiers en début d'année, sur des métiers de niches, à forte visibilité, qui m'ont donné entière satisfaction. Il s'agit de 1000Mercis, Catering International Services, Gaussin et Vilmorin. J'ai aussi confiance dans le potentiel du spécialiste de l'installation de fours d'hydrocarbure Heurtey Petrochem, dont j'ai récemment rencontré les dirigeants.

Tradingsat.com : Votre avis sur les bancaires et la création d'une « bad bank » américaine ?

Vincent Verheyde : Je reste globalement à l'écart du secteur. Cela ne m'empêche pas de faire du trading, ponctuellement, sur certaines bancaires, comme récemment sur BNP Paribas ou Société Générale. Dans ce secteur, il n'y que le réassureur Scor qui offre à mon sens une bonne visibilité. Il a fait preuve de beaucoup de prudence, en ayant investi seulement 4% de sa provision technique en actions et est en mesure de bénéficier de la hausse des prix pour la campagne 2009. Pour le reste, il reste à mon sens beaucoup trop d'inconnues sur tous les produits de titrisation et de valorisation des actifs dits « toxiques ». La création d'une « bad banque » américaine censée cantonner ces produits, est sans doute un mal nécessaire, mais quel sera le coût réel pour les générations futures de cette course à la cupidité trop longtemps tolérée ?

Propos recueillis par François Berthon

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