(BFM Bourse) - Véritable serpent de mer de l'industrie nucléaire française, la question d'un rapprochement d'Areva, le leader mondial du secteur, avec Alstom pourrait à l'avenir se poser avec une probabilité de réponse positive plus grande qu'auparavant. Selon Les Echos, l'allemand Siemens s'apprêterait en effet à annoncer sa sortie du capital d'Areva NP, la filiale de réacteurs du groupe nucléaire français, via l'exercice de l'option de vente qu'il détient sur sa participation de 34%.
Bien que les dirigeants de Siemens se soient toujours montrés satisfaits de leur relation avec Areva, le quotidien financier explique que leur souhait de se renforcer au capital de la filiale du groupe français n'a jamais reçu d'écho positif de Paris. Plutôt que de rester passager d'un projet dont il ne maîtrisait pas les tenants et les aboutissants, avec le risque permanent de se voir mettre dehors par la partie française, le groupe allemand a donc préféré se retirer.
Conséquence, Alstom, dont le PDG Patrick Kron ne cesse de répéter, à chaque fois qu'il en a l'occasion, tous les avantages d'une union avec Areva, va désormais avoir le champ libre pour, expliquent Les Echos, « apporter les fonds dont Areva a besoin pour assurer son développement ». Le lobbying actif mené sans relâche par Patrick Kron, soutenu dans sa démarche par son principal actionnaire Martin Bouygues, avec l'assentiment politique de Nicolas Sarkozy, pourrait donc bien aboutir à la création de cette grande compagnie nationale spécialisée dans l'énergie qu'ils appellent de leurs vœux. Nul doute qu'Anne Lauvergeon, la patronne d'Areva, opposé depuis le début à ce schéma, cherchera des solutions alternatives, peut être du côté de Total, qui ne cache pas son intérêt pour le nucléaire.
Dans ce meccano industriel, le principal perdant devrait être (une nouvelle fois) la relation entre la France et l'Allemagne, dont les exemples de collaborations industrielles réussies se font de plus en plus rares.
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