Par Julien Ponthus et Matthieu Protard
PARIS (Reuters) - Areva a déclaré avoir reçu "un certain nombre" d'offres non engageantes pour sa filiale T&D, qui vont maintenant être examinées avec la plus grande attention par le géant français du nucléaire.
Les candidats potentiels avaient jusqu'à vendredi pour déposer une offre de reprise du spécialiste de la transmission et de distribution d'énergie.
"Elles (les offres) vont maintenant être examinées pour sélectionner celles qui pourraient conduire à des offres engageantes", a indiqué la porte-parole qui n'a pas souhaité faire plus de commentaires.
Dans un courrier électronique adressé à l'ensemble des salariés de T&D et que Reuters s'est procuré, Philippe Guillemot, le P-DG de la division, précise que l'heure limite de dépôt des offres était fixée à 17h00 vendredi et que "ces offres vont maintenant être analysées en fonction des critères de vente définis par notre actionnaire, à savoir le prix, le projet industriel et le projet social".
"Cette sélection devrait être rendue publique à la fin du mois de septembre", ajoute-t-il.
La "Phase 2" du processus "se poursuivrait alors jusqu'au début novembre, avec la remise d'une ou plusieurs offres fermes", poursuit Philippe Guillemot.
Areva, détenu à près de 91% par l'Etat français, souhaite vendre sa filiale Areva T&D dans le cadre d'un plan de financement de 11 milliards d'euros. Ce plan prévoit aussi l'entrée de partenaires dans le capital d'Areva, à hauteur de 15% par le biais d'une augmentation de capital.
La présidente du directoire d'Areva Anne Lauvergeon a précisé lors d'une audition cette semaine à l'Assemblée nationale qu'elle ne vendrait pas T&D si les offres de rachat s'avéraient insuffisantes.
La liste des candidats potentiels à la reprise de cette filiale, dont la valeur est estimée par les analystes entre trois et cinq milliards d'euros, est longue.
Alstom et Schneider ont déposé comme prévu une offre, a indiqué un porte-parole d'Alstom.
Axa Private Equity qui avait déclaré début septembre à Reuters réfléchir à une offre, n'a pas souhaité faire de commentaire vendredi.
Une offre présentée par un consortium mené par General Electric avec des fonds d'investissement dont le fonds CVC, serait jugée attractive, selon une source proche du dossier.
"L'offre de GE est assez bien fichue", a commenté cette source, notant que le groupe américain pouvait capitaliser sur le succès en 1999 de son rachat des activités turbines d'Alstom.
"Ils n'ont rien à démontrer en terme de contribution au tissu industriel français", a argumenté cette source, ajoutant que le "caractère franco-français de l'offre de reprise d'Areva T&D n'(était) pas le sujet".
Toshiba songe également à une offre de plus de 500 milliards de yens (3,8 milliards d'euros), a-t-on appris de sources proches du dossier début septembre.
Selon la source, qui rappelle que les offres ne sont pas pour le moment engageantes, les candidats au rachat d'Areva T&D devaient néanmoins présenter une fourchette de prix, un projet industriel et un projet social.
Edité par Jean-Michel Bélot
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