(BFM Bourse) - Le rival de Boeing a dévoilé des revenus et un résultat opérationnel assez nettement au-dessus du consensus. L'ensemble de ses perspectives pour 2024 sont réitérées.

Alors que cette saison des résultats ne faiblit pas, Airbus livre à son tour ses comptes du troisième trimestre. De juillet à fin septembre, le rival de Boeing a annoncé ce mercredi soir avoir dégagé des revenus de 15,69 milliards d'euros, en hausse de 5% sur an.

Dans sa seule division d'aéronautique civile, Airbus a vu son chiffre d'affaires s'établir à 11,67 milliards d'euros, en hausse de 5%. L'avionneur a notamment bénéficié d'une légère hausse des livraisons d'avions sur la période avec 174 appareils livrés contre 172 un an plus tôt.

Mesure clef de la rentabilité de la société, le résultat opérationnel ajusté s'est inscrit à 1,41 milliard d'euros au troisième trimestre, affichant une progression de 39%.

Le résultat net a lui atteint 983 milliards d'euros, en hausse de 22%.

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L'objectif de production confirmé pour la famille A320 neo

Cette fois sur neuf mois, le flux de trésorerie disponible avant financement des clients a été négatif à hauteur de 845 millions d'euros après un décaissement de 529 millions d'euros au premier semestre.

Le groupe a donc brûlé encore 316 millions d'euros de cash au troisième trimestre.

Selon un consensus mis en ligne par la société, les analystes tablaient, pour le troisième trimestre, sur des revenus de 15,3 milliards d'euros, un résultat opérationnel ajusté de 1,2 milliard d'euros un flux de trésorerie avant financement des clients de -355 millions d'euros.

Concernant ses perspectives, Airbus a confirmé l'ensemble de ses objectifs pour 2024. La société compte livrer environ 770 avions, dégager un résultat opérationnel ajusté d'environ 5,5 milliards d'euros et dégager un flux de trésorerie avant financement des clients d'environ 3,5 milliards d'euros.

Jefferies juge que la confirmation de ces objectifs "devrait apporter un soulagement" au marché, qui a redouté ces derniers mois que la société les abaisse. La banque juge par ailleurs que la société signe une surperformance "solide" par rapport aux attentes.

"Au cours des neuf premiers mois, la demande a été forte pour l’ensemble de notre gamme de produits. Les résultats pour cette période reflètent le niveau des livraisons d’avions commerciaux, la solide performance des activités hélicoptères et les charges enregistrées au premier semestre par nos activités spatiales", a déclaré Guillaume Faury, président exécutif d’Airbus, cité dans un communiqué;

"Nous nous adaptons en permanence à la complexité et aux évolutions rapides de notre environnement opérationnel, marqué par des incertitudes géopolitiques et par les difficultés spécifiques de notre chaîne d’approvisionnement, qui se sont matérialisées au cours de l’année 2024. Nous nous concentrons sur nos priorités, en particulier l’accélération des livraisons d’avions commerciaux et la transformation de notre division Defence and Space", a ajouté le dirigeant.

Airbus a d'ailleurs confirmé viser une cadence de production mensuelle pour sa famille de monocouloirs A320 neo, son blockbuster, de 75 avions à l'horizon 2027.

Durant une conférence téléphonique avec des journalistes, le directeur financier, Thomas Toepfer, a indiqué que la société avait chiffré à environ 300 millions d'euros l'impact de l'alourdissement du taux d'impôt sur les sociétés prévu par le gouvernement français. Cet impact est évalué au titre l'exercice 2024 et serait d'environ de moitié pour 2025, a précisé le dirigeant, rappelant que ce surcroît d'imposition reste pour l'heure "un projet".

La réaction de marché à Paris s'observera jeudi après 9h. Mais en attendant, à Wall Street, l'ADR (un produit qui permet aux investisseurs américains de miser sur des entreprises étrangères) d'Airbus s'est retournée à la hausse et bondit de 3,2% dans la foulée de ces annonces, ce mercredi soir.

En marge de ces annonces, Airbus a indiqué qu'il proposerait, lors de son assemblée générale 2025, de renouveler le mandat de Guillaume Faury. Par ailleurs, Lars Wagner, actuellement directeur général du motoriste allemand MTU, a été choisi par le groupe pour prendre la succession de Christian Scherer à la tête de la division d'aéronautique civile.