PARIS (Reuters) - L'Europe devrait renforcer ses mesures de soutien à l'industrie et donner la priorité aux entreprises tournées vers l'exportation après que la crise financière mondiale a montré les limites des "mirages de la spéculation", a déclaré Louis Gallois, président exécutif d'EADS.

"Je suis convaincu que l'Europe doit jouer résolument la carte de l'industrie. La crise financière et économique montre qu'on ne peut pas construire une croissance durable, solide, sur les mirages de la spéculation", dit-il dans un point de vue publié mercredi par le journal Les Echos.

Louis Gallois, qui a dénoncé à plusieurs reprises la vigueur de l'euro face au dollar, exhorte une nouvelle fois les gouvernements et les responsables de politique monétaire européens, à prêter davantage attention aux exportateurs.

"L'industrie et les services qui lui sont attachés sont la pierre angulaire d'un développement stable et équilibré. Face aux pays émergents, nous sommes à une période charnière où l'Europe doit décider si elle veut rester ou non dans la course industrielle et technologique", poursuit-il.

"Cela suppose d'abord que les politiques qui sont menées - fiscalité, monnaie, concurrence, recherche, etc. - tiennent compte de la nécessité de conforter l'industrie européenne, notamment celle qui exporte !", ajoute le président exécutif d'EADS, maison mère d'Airbus.

Prenant la plume à l'occasion du dixième anniversaire d'un accord de coopération franco-industrielle qui a abouti à la création d'EADS, Louis Gallois appelle également l'Europe à encourager le lancement de "nouveaux projets" industriels de grande ampleur, ajoutant que l'emprunt national lancé par la France peut servir de "levier" pour "cofinancer certaines initiatives communes".

Tim Hepher, version française Benoit Van Overstraeten

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