NEW YORK (Reuters) - Boeing a fait savoir lundi qu'il contesterait officiellement la décision de l'US Air Force d'accorder un contrat d'avions ravitailleurs de 35 milliards de dollars à Northrop Grumman et à EADS.
"C'est une mesure exceptionnelle que notre société a rarement prise et une mesure que nous prenons très au sérieux", a déclaré le PDG Jim McNerney dans un communiqué.
Boeing a précisé qu'il demanderait au Government Accountability Office, l'organe d'investigation du Congrès, de réexaminer la décision du 29 février, qui a provoqué l'ire de certains parlementaires américains.
Boeing avait dit vendredi qu'il était très préoccupé par cette décision après que l'Air Force lui eut expliqué pourquoi il avait perdu le contrat.
McNerney a dit que "sur la base de ce qu'on a vu", Boeing continue à penser qu'il avait proposé la meilleure offre. "Nous avons hâte que le GAO réexamine cette décision", a-t-il dit.
L'équipe Northrop/EADS doit fournir à l'armée de l'air américaine 179 tankers sur une période de 15 ans. L'Air Force compte remplacer plus de 500 avions ravitailleurs Boeing KC-135.
ENJEU POLITIQUE
Boeing proposait une version modifiée de son avion de ligne 767 mais l'Air Force a choisi un Airbus A330 modifié.
EADS de son côté s'est abstenu de tout commentaire sur la démarche de Boeing.
Un porte-parole d'EADS à Paris a dit que le groupe d'aéronautique européen ne ferait pas de commentaires à la veille de la publication de ses résultats annuels. EADS organisera une conférence de presse sur ses résultats mardi à 8h00 GMT.
Northrop a déclaré dans un communiqué que l'examen des offres par l'armée de l'air avait constitué "le processus d'acquisition le plus rigoureux, le plus juste et le plus transparent" de l'histoire du Pentagone.
"Tant que nous n'aurons examiné les détails du recours, nous ne ferons pas d'autre commentaire", a indiqué le groupe.
Le colonel Michael Paoli, porte-parole de l'armée de l'air, a dit: "Nous avons toujours entière confiance dans l'ouverture et la transparence du processus d'acquisition du KC-45A."
Le sénateur démocrate Patty Murray de l'Etat de Washington, où Boeing a ses principaux sites de production, a jugé le choix de l'armée de l'air "à courte vue" au vu des risques pesant sur l'économie et la sécurité nationale. "J'espère que le GAO va procéder à un réexamen approfondi", a déclaré le sénateur.
Des responsables de l'armée et du GAO doivent répondre à des questions sur ce dossier au Capitole mardi lors d'auditions et de briefings à huis clos.
John Crawley, Mark McSherry et Tim Hepher, version française Wilfrid Exbrayat et Natacha Crnjanski
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