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Adp : L'exploitant des aéroports parisiens ADP passe un avertissement sur résultats sans (grands) frais en Bourse

mercredi 2 juillet 2025 à 12h09
ADP publiera ses résultats en juillet

(BFM Bourse) - Le groupe aéroportuaire a prévenu que son bénéfice net serait obéré au premier semestre par des impacts négatifs représentant un maximum de 180 millions d'euros. Mais la performance sous-jacente du groupe, elle, n'est pas affectée.

Avant la saison des résultats, qui débutera autour de la mi-juillet à la Bourse de Paris, il y a celle des avertissements sur résultats.

Mardi soir, ADP, l'exploitant des aéroports parisiens, a quelque peu emboîté le pas à Renault, qui avait annoncé un impact négatif de 9,5 milliards d'euros sur son bénéfice net pour le premier semestre en raison de la dépréciation de ses titres Nissan.

ADP, pour sa part, a indiqué que son résultat net sur les six premiers mois de 2025 serait obéré par deux éléments exceptionnels. Tout d'abord, la contribution exceptionnelle d'impôt sur les sociétés contenues dans la loi de finances pour 2025, qui grèvera son bénéfice à hauteur de 60 millions à 70 millions d'euros, a indiqué ADP. Pour rappel, le Budget 2025 adopté en février dernier prévoit une contribution supplémentaire exceptionnelle d'impôt sur les sociétés de 41,2% pour les entreprises dégageant plus de 3 milliards d'euros.

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Lourds impact de changes

Deuxième facteur: un lourd impact défavorable des taux de change. En raison de la chute de la roupie indienne (-12,2%) et de la livre turque (-22%) face à l'euro en 2025, le bénéfice net d'ADP subira un impact défavorable des changes allant de 90 millions à 110 millions d'euros, a prévenu la société.

Outre Orly, Roissy-Charles de Gaulle et Le Bourget, ADP possède des participations dans un certain nombre d'aéroports à l'étranger. La société française détient 46,12% du capital du groupe turc TAV Airports, exploitant des aéroports d'Antalya, Ankara, Almaty mais aussi de Zagreb, Skopjet et Tiblissi , ainsi que 49% du capital de l'indien GMR, qui opère les aéroports de Delhi, d'Hyderabad, Medan et Goa.

Les résultats de TAV Airports et GMR sont mis en équivalence dans les comptes d'ADP au niveau du résultat net. Ce qui explique l'importante exposition de la société aux effets de changes sur la livre turque et sur la roupie.

Les comptes du premier semestre 2025 d'ADP seront publiés le 30 juillet après la clôture de la Bourse de Paris.

Ces annonces ne provoquent guère de gros remous sur le titre ADP ce mercredi. L'action de l'exploitant aéroportuaire recule d'à peine 0,4% en fin de journée.

Un dividende préservé?

Ces éléments exceptionnels ne grèvent, en réalité que le bénéfice net du groupe et ne témoignent pas d'une dégradation des performances de la société.

"Malgré les vents contraires d'ordre comptable, la société a confirmé que ses activités sous-jacentes restaient solides et a réitéré tous ses objectifs financiers pour l'ensemble de l'année 2025", observe Oddo BHF.

ADP a confirmé viser une hausse du trafic de 2,5% à 4% dans les aéroports parisiens en 2025, une amélioration de son résultat brut d'exploitation (Ebitda) courant de plus de 7% sur un an et un ratio de dette nette sur Ebitda situé entre 3,5 fois et 4 fois.

Deuxième point: les impacts négatifs sur le bénéfice pourraient avoir peu d'impact sur le dividende. Le bénéfice net sert, certes, de base de calcul pour déterminer le coupon décidé par ADP. Mais l'entreprise a annoncé qu'elle prévoyait d'ajuster sa politique de distribution "de sorte à compenser l'effet que ces éléments pourraient avoir sur l'assiette du calcul du dividende au titre de 2025".

En 2024, ADP avait versé un dividende de 3 euros par action, ce qui correspondait au niveau plancher que la société avait préalablement défini. Son bénéfice net avait alors déjà été plombé par des éléments comptables exceptionnels. Selon Oddo BHF, le consensus anticipait jusqu'à présent un coupon de 3,4 euros par action au titre de 2025.

In fine, le courtier juge que les annonces livrées mardi soir par ADP sont plutôt négatives, stricto sensu, car ces annonces devraient amener le consensus (la prévision moyenne des analystes) sur le bénéfice par action à s'ajuster à la baisse de 15% en 2025.

Incertitude réglementaire

Mais tout ceci doit être nuancé, selon le bureau d'études. "Premièrement, certains éléments, tels que la contribution d'impôt exceptionnelle, étaient déjà bien connus et largement pris en compte dans les cours. Deuxièmement, les pertes de change inattendues sont sans effet sur la trésorerie, de nature ponctuelle, et proviennent du portefeuille international, qui est moins pertinent du point de vue la valorisation des activités 'cœur'", détaille Oddo BHF.

"Troisièmement, l'impact du change pourrait être partiellement compensé par les bonnes performances de TAV Airports et GMR Airports, qui ont peut-être déjà été reflétées dans le prix de l'action. Enfin, bien que les implications pour le dividende soient négatives, l'ajustement proposé de la politique de dividende devrait permettre d'amortir l'effet et de limiter la pression à la baisse sur les rendements pour les actionnaires", poursuit le bureau d'études.

Oddo BHF reste toutefois à "neutre" sur le titre, jugeant que d'autres valeurs du secteur présentent de meilleures opportunités. Le courtier évoque par ailleurs l'incertitude sur la régulation parmi les freins qui l'empêche de passer à l'achat.

ADP est plombé en Bourse par l'absence de contrat de régulation économique (CRE). Cette sorte de grand cahier des charges concerne les aéroports parisiens (Orly, Charles de Gaule et Le Bourget) et plus exactement les activités régulées (c'est-à-dire pour simplifier les activités hors immobilier, services et boutiques).

Ce document définit les investissements que doit réaliser la société et l'évolution des redevances aéroportuaires, sur la base des prévisions de trafic. Un taux de rentabilité, appelé coût moyen pondéré du capital (CMPC), est déterminé pour garantir que les investissements de la société soient rémunérés équitablement, via donc les hausses des redevances que les compagnies aériennes acquittent à ADP.

Avec la pandémie puis l'incertitude politique en France, ADP n'a plus de CRE depuis le précédent document, celui qui portait sur la période 2016-2020. L'évolution des tarifs est ainsi fixée, depuis, sur une base annuelle, avec l'homologation de l'Autorité de régulation des transports (ART). Ce qui limite la visibilité des investisseurs sur l'action.

Théoriquement, il faut entre un an et demi et deux ans pour préparer en interne les propositions incluses dans ce contrat. Puis un dialogue avec les compagnies aériennes, le régulateur et l'État s'installe, avant validation du contrat, ce qui ajoute environ une année supplémentaire. Sachant que le CRE porte sur une période de cinq années, ADP a donc besoin d'un total de sept voire huit années de visibilité. D'où la complexité du sujet…

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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