PARIS (Reuters) - La Bourse de New York a ouvert en baisse vendredi, pénalisée par les dernières déclarations du président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, qui donnent à penser que la banque centrale va baisser ses taux à un rythme moindre que prévu.
Dans les premiers échanges, l'indice Dow Jones perd 169,17 points, soit -0,39%, à 43.581,69 points. Le Standard & Poor's 500, plus large, recule de 38,42 points, soit -0,65%, à 5.910,75 points.
Le Nasdaq Composite cède 177,47 points, soit 0,93%, à 18.930,18 points.
Jerome Powell a déclaré jeudi qu'il n'était pas nécessaire pour la Fed de se précipiter pour réduire ses taux directeurs, du fait de la croissance économique, de la solidité du marché de l'emploi et d'une inflation supérieure à l'objectif de 2%.
Le président de la Réserve fédérale de Chicago, Austan Goolsbee, a abondé dans le même sens vendredi, estimant qu'il serait logique que la banque centrale ralentisse le rythme de ses baisses de taux en cas de désaccord sur le taux dit neutre, celui qui ne stimule ni ne freine la croissance économique.
Une grande incertitude sur l'évolution de l'économie américaine domine depuis le retour de Donald Trump à la Maison blanche, le candidat républicain ayant promis de mettre en place des droits de douane, de baisser des impôts et de déréguler l'économie, ce qui pourrait raviver l'inflation et provoquer une guerre commerciale avec notamment la Chine.
Les données publiées vendredi montrent que les ventes au détail aux Etats-Unis ont augmenté un peu plus que prévu en octobre, mais que la dynamique sous-jacente des dépenses de consommation semble ralentir au début du quatrième trimestre.
"Les chiffres des ventes au détail ont été globalement plutôt bons. C'est exactement ce dont parlait Powell hier : si l'économie continue d'être raisonnablement forte et que l'inflation se rapproche de notre objectif, ils peuvent se permettre d'être patients et d'aller plus lentement que prévu dans les baisses de taux", commente Mike Dickson, responsable de la recherche et des stratégies quantitatives chez Horizon Investments.
Les trois principaux indices boursiers américains s'acheminent vendredi vers des pertes hebdomadaires, alors que le vent d'optimisme initial né de l'élection de Donald Trump s'essouffle. L'attention du marché se déplace parallèlement vers l'état de l'économie et les risques potentiels.
Aux valeurs, Moderna cède 3,33%, Novavax 2,77% et Pfizer 4,20% à la suite de la nomination de Robert F. Kennedy Jr, figure anti-vaccin, pour diriger le département de la Santé dans la future administration du président-élu Donald Trump.
Les géants des nouvelles technologies comme Nvidia, Apple et Alphabet abandonnent de 0,80% à 2,30% en réaction aux derniers propos de Jerome Powell, tandis que le rendement des obligations américaines à dix ans grimpe de près de sept points de base, à 4,488%.
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(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)
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