(BFM Bourse) - Dans le rouge pour la quatrième fois en l'espace de cinq séances, le CAC 40 a abandonné 1,81% jeudi, dans un contexte de tensions persistantes entre la Chine et les Etats-Unis sur le volet technologique et d'indicateurs macro-économiques décevants des deux côtés de l'Atlantique.
Après avoir rebondi mardi (+0,5%) et résisté mercredi (-0,12%), la Bourse de Paris a lourdement rechuté jeudi. Le CAC 40 a clôturé en recul de 1,81% à 5.281,37 points, avec des volumes d'échanges qui ont grimpé jusqu'à 3,45 milliards d'euros.
Le bras de fer commercial entre les Etats-Unis et la Chine pèse toujours sur l'indice phare de la place parisienne. La pression mise par les autorités américaines sur Huawei, qui pourrait devoir se passer des services de ses fournisseurs américaines dans moins de 3 mois, a continué à pesé sur les valeurs technologiques. D'autant que d'autres sociétés chinoises comme Hikvision ou Dahua, des fabricants de matériels de surveillance vidéo, pourraient aussi être mises à l'index. Ainsi, STMicroelectronics a encore cédé 5,7% et Soitec 5,6%. D'autres valeurs technologiques comme Altran (-5,2%),Sopra Steria (-4,9%), Wordline (-4,2%) ou Capgemini (-3,8%) ont aussi terminé largement dans le rouge.
À Wall Street, le Dow Jones perdait 1,44% vers 17h45, le S&P 500 1,31% et le Nasdaq Compostive 1,53%. Les chiffres des ventes immobilières, en contraction de 6,9% en avril, et la chute de l'indice PMI manufacturier à un plus bas de près de dix ans en mai n'ont fait qu'ajouter aux préoccupations sur le segment de la tech.
Pas d'acheteur pour Universal
En parallèle, Vivendi a lâché 4%. Le groupe ne parvient pas à trouver preneur au prix demandé pour céder jusqu'à 50% de sa filiale Universal Music Group (UMG). Les fonds d'investissement ne se bousculent pas sur le dossier et Vivendi se tourne désormais vers des acteurs industriels comme le chinois Tencent, selon Bloomberg.
Plusieurs sociétés très suivies ont été suspendues de cotation. C'est le cas de Rallye, la maison-mère de Casino, qui a demandé une suspension de son cours "dans l'attente de la publication d'un communiqué de presse et jusqu'à nouvel avis". Le groupe est régulièrement la cible de vendeurs à découvert qui pointent l'important endettement du groupe et ses difficultés financières. L'action de sa filiale Casino, elle, a étrangement continué à coter pendant une heure et demie, avant d'être elle aussi suspendue aux mêmes termes, sur une dernière cotation en repli de 6,4%.
L'autre société suspendue de cotation, c'est le spécialiste du recyclage de plomb et de zinc Recylex, qui tente de trouver une issue avec les créditeurs de sa filiale allemande en difficultés.
Le pétrole toujours en berne
Un autre acteur du secteur est d'ailleurs dans le rouge. Il s'agit de Derichebourg, champion français des services aux entreprises et à l'environnement (dont l'activité historique concerne le recyclage des métaux ferreux). Le groupe a publié les résultats du premier semestre de son exercice décalé 2018-2019. Si les marges sont stables et que sa dette baisse, Derichebourg enregistre un chiffre d'affaires en baisse de 5,7%. L'action a chuté de 12,2% à 3,07 euros.
Peu de sociétés ont trouvé grâce aux yeux des investisseurs ce jeudi. Les meilleures performances du SRD étaient à mettre au crédit de DMS (+5,3%), CRIT (+2,2%) et Air France-KLM, qui a rebondi vivement (+2,1%) en toute fin de séance alors que s'effondraient les cours pétroliers.
C'est un véritable plongeon qui s'opérait sur les prix du baril, le Brent cédant 4,54% à 67,77 dollars vers 17h45 et le WTI chutant de 5,13% à 58,27 dollars. Les cours de l'or noir pâtissent du contexte global entourant le commerce mondial, et donc la demande, mais aussi de la hausse surprise des stocks américains. Sans surprise, la réaction a été très négative pour Total (-3,3%), TechnipFMC (-4,7%) et Vallourec (-5,1%).
La monnaie unique reprenait quant à elle un peu de terrain face au billet vert (+0,12%) avec un euro s'échangeant 1,1166 dollar.