(BFM Bourse) - Les cours du métal rouge ont atteint un nouveau record à 5,89 dollars la livre sur le Nymex, mardi 8 juillet propulsé par la menace de droits de douane américains sur le métal industriel.
Les prix des matières premières sont tributaires des aléas climatiques mais aussi des différentes déclarations de Donald Trump en matière de politique commerciale.
Le président américain a une nouvelle fois dégainé son arme favorite, celles des droits de douane. Un jour à peine après l'envoi de lettres à 14 pays, exprimant les surtaxes douanières qu'elle compte imposer sur les importations de ses partenaires commerciaux au 1er août.
Donald Trump a cette fois ciblé les importations de cuivre. Le président américain a indiqué mardi 8 juillet qu'il réfléchissait à introduire des droits de douane de 50% sur le métal industriel.
Les cours du cuivre ont explosé après cette nouvelle salve douanière du président américain. Les contrats à terme sur le cuivre négociés à New York ont atteint un plus haut historique en séance à 5,89 dollars la livre, et ont clôturé en hausse de 13% pour s'élever à 5,69 dollars la livre, marquant un record de clôture historique et la plus forte hausse jamais enregistrée depuis 1969, selon les données de FactSet, citées par le Financial Times
Ce mercredi, les prix du cuivre prennent leur respiration après leurs records, reculant de 2,70% à 5,53 dollars la livre à New York.
Un moment décisif pour le marché du cuivre
Howard Lutnick, le secrétaire au commerce américain au commerce, a indiqué lors d'une interview sur CNBC qu'il s'attendait à ce que les droits de douane sur le cuivre soient mis en place "dès la fin du mois de juillet, ou début août".
"L'idée est de rapatrier le cuivre, de rapatrier la production de cuivre, de rapatrier la capacité de produire du cuivre, qui est essentielle pour le secteur industriel, en Amérique. Nous avons besoin de ce type de production en Amérique", a-t-il déclaré au média américain.
Les importations nettes de cuivre ont couvert 53% de la demande américaine en 2024, rappelle Morgan Stanley dans une note publiée ce mercredi matin.
Cités par le Financial Times, les analystes de Citigroup s'attendent quant à eux à "une confirmation officielle d'un taux de 50% dans les semaines à venir et à une mise en œuvre dans les 30 jours".
"Nous pensons qu'il s'agit d'un moment décisif pour le marché du cuivre en 2025, car la mise en œuvre imminente des surtaxes douanières devrait brusquement fermer la fenêtre pour d'autres expéditions importantes de cuivre à destination des États-Unis - peut-être pour le reste de l'année 2025", ont-ils ajouté.
Comme l'or et les autres métaux industriels, le cuivre est très recherché.
Depuis le début de l'année, les cours du métal rouge ont progressé de 37,6% soutenu par les incertitudes entourant les décisions politiques américaines, qui alimentent la spéculation et bouleversent les échanges internationaux.
Aussi, ce métal industriel clé est nécessaire pour la construction d’éoliennes, de panneaux solaires ou de batteries. Cinq fois plus présent dans une voiture électrique que thermique, le fil rouge est réputé pour être le métal phare de la transition énergétique.
Le secteur pharmaceutique dans le viseur
Outre le cuivre, le secteur pharmaceutique est encore une fois menacé par des droits de douane prohibitifs. Donald Trump a également déclaré qu'il comptait introduire "des droits de douane de l'ordre de 200% sur les importations de médicaments aux États-Unis, expliquant qu'il laisserait un an aux sociétés concernées pour "se prendre en main".
En Bourse, les investisseurs prennent acte de cette nouvelle menace pesant sur l'industrie pharmaceutique sans pour autant panique. À Paris, Sanofi contient son repli à 0,4%, Astrazeneca redonne 0,5%, tandis que GSK progresse de 0,3% à Londres.
"Cette menace vise principalement à amener l'Union européenne, l'Inde et la Suisse à la table des négociations" ont jugé les analystes d'ING dans une note citée par Reuters.
"Le marché reste très calme car il anticipe que ces menaces ne se réaliseront pas ou en tout cas ne se généraliseront pas à tous les pays", note de son côté Xavier Chapard, en charge de la recherche et de la stratégie chez LBPAM.