par Diana Mandia
(Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en hausse mercredi, portées par les espoirs croissants d'une baisse des taux d'intérêt aux États-Unis, tandis qu'au Royaume-Uni, le budget tant attendu de la ministre des Finances a été accueilli avec soulagement par les investisseurs.
À Paris, le CAC 40 a gagné 0,88% à 8.096,43 points. À Francfort, le Dax a avancé de 0,98% et à Londres, le FTSE 100 a pris 0,85% après une remontée de la volatilité en milieu de séance, lorsque les premiers détails du budget ont été publiés par erreur.
L'indice EuroStoxx 50 a fini sur une hausse de 1,34%, le FTSEurofirst 300 a pris 1,09% et le Stoxx 600 a progressé de 1,06%.
Les paris sur une nouvelle baisse des coûts de financement de la Réserve fédérale américaine (Fed) en décembre ont continué à stimuler les marchés d'actions, qui semblent retrouver le moral à la fin d'un mois de novembre difficile en raison des doutes pesant sur le secteur technologique.
Les commentaires d'une série de responsables de la politique monétaire américaine, ainsi que les rapports récents faisant état d'un ralentissement des ventes au détail et de la faible confiance des consommateurs, ont conduit les opérateurs à estimer à près de 85% la possibilité d'une réduction de 25 points de base le mois prochain, soit environ le double de la semaine dernière, selon l'outil FedWatch du CME Group.
Avancé d'un jour en raison de la fête de Thanksgiving jeudi, le rapport sur les inscriptions hebdomadaires au chômage montre une baisse, ce qui indique que les licenciements restent rares, même si le marché du travail peine à créer suffisamment d'emplois dans un contexte d'incertitude économique persistante.
La publication du Livre beige de la Fed, qui sert de base de travail au comité de politique monétaire de la banque centrale, est attendue à 19h00 GMT.
Les paris sur les taux relèguent au second plan les récentes craintes du secteur technologique des deux côtés de l'Atlantique, le compartiment sectoriel du Stoxx s'acheminant vers une hausse hebdomadaire après un recul de 4,5% la semaine dernière. Il a grimpé de 2,07% mercredi.
Les perspectives pour les Bourses du continent pour l'année prochaine sont par ailleurs plutôt bonnes. Selon une enquête Reuters, les marchés actions en Europe devraient enregistrer en 2026 une nouvelle année de forte croissance dans le sillage de l'année en passe de s'achever, les investisseurs tablant sur une amélioration de l'environnement économique conjuguée à des valorisations encore faibles comparativement aux Etats-Unis.
Sur le plan géopolitique, les efforts visant à mettre fin à la guerre en Ukraine ont également alimenté l'optimisme, le Kremlin ayant annoncé mercredi que Steve Witkoff, émissaire de Donald Trump, se rendrait la semaine prochaine à Moscou avec une délégation américaine pour discuter d'un éventuel plan de paix en Ukraine.
La séance n'a toutefois pas été exempte d'une certaine volatilité, notamment au Royaume-Uni, où les investisseurs ont pris connaissance, non sans un certain chaos, du budget de la ministre des Finances Rachel Reeves.
Le projet prévoit à nouveau des hausses de taxes, même si le gouvernement travailliste a notamment renoncé à augmenter l'impôt sur le revenu. La réaction modérée des marchés, qui étaient impatients de connaître ces détails, reflète une certaine satisfaction, avec une détente sur l'obligataire, une appréciation de la livre sterling et un rebond des actions des banques britanniques, qui ont échappé à de nouvelles taxes ciblées.
"Ce programme soutient globalement les Gilts : un matelas budgétaire plus important et une trajectoire crédible vers une réduction de l'endettement allègent la pression sur les rendements, même si les risques d'inflation restent élevés à court terme", souligne Lale Akoner, analyste chez eToro.
VALEURS
A Paris, Valneva a bondi de 7,6% après avoir fait état de données positives concernant son candidat-vaccin contre la maladie de Lyme.
Ailleurs en Europe, Aroundtown, l'un des plus grands groupes immobiliers en Allemagne, a abandonné 8,65% après la publication de ses résultats sur neuf mois, dans un contexte de crise dans le secteur.
Les actions des banques britanniques ont fini en nette hausse, le gouvernement les ayant épargnées de nouvelles taxes ciblées, ce qui met fin à des mois de spéculations sur une éventuelle contribution du secteur au redressement des finances publiques. Lloyds Banking Group a pris 3,44%, Barclays 3,16% et NatWest 2,25%.
A WALL STREET
A l'heure de la clôture en Europe, le Dow Jones prend 0,85%, le Standard & Poor's 500 0,87% et le Nasdaq Composite 0,96%, portés par les grandes capitalisations.
Dell Technologies prend 5,69% après avoir publié des perspectives plus optimistes que prévu, aidé par la demande liée à l'IA.
CHANGES
La livre sterling gagne 0,49% face au dollar après la présentation du budget britannique.
Le dollar perd 0,10% face à un panier de devises de référence, tandis que l'euro gagne 0,26% à 1,1599 dollar.
TAUX
Le rendement du Gilt à 10 ans a reculé de près de 7 points de base (pb) à 4,427%, tandis que celui à 30 ans a abandonné 10 points de base, à 5,2190%, après la présentation du budget britannique.
Dans la zone euro, les rendements ont fini en légère hausse après très séances en baisse, dans le sillage de leurs homologues américains.
Le rendement du Bund allemand à dix ans a fini à 2,6730%, quasi inchangé, tandis que celui de l'obligation à deux ans a grappillé 0,7 point de base à 2,0262%.
Les rendements des bons du Trésor américain progressent après quatre jours de recul grâce aux paris d'une baisse des taux.
Le rendement des Treasuries à dix ans prend 1,3 points de base à 4,0152%. Le deux ans avance de 3,4 points de base à 3,4934%.
PÉTROLE
Les prix du pétrole se stabilisent mercredi après avoir atteint mardi leur plus bas niveau depuis un mois, les investisseurs évaluant les perspectives d'une offre excédentaire et les négociations en vue d'un accord de paix entre la Russie et l'Ukraine.
Le Brent prend 0,06% à 62,52 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,22% à 58,08 dollars.
(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)
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