par Diana Mandia
(Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse vendredi, alors que le calendrier se resserre pour que les différents partenaires commerciaux des Etats-Unis parviennent à des accords avec Washington sur les droits de douane.
À Paris, le CAC 40 a perdu 0,75% à 7.696,27 points. À Francfort, le Dax a reculé de 0,57% et à Londres, le FTSE 100 a fini stable.
L'indice EuroStoxx 50 a abandonné 0,98%, le FTSEurofirst 300 0,45% et le Stoxx 600 0,50%.
Sur la semaine, le Stoxx 600 a perdu 0,47%, tandis que le CAC 40 a pris 0,06%
La date butoir du 9 juillet - mercredi prochain - fixée par le président américain Donald Trump en avril pour que les partenaires commerciaux des États-Unis parviennent à des accords sur les droits de douane a été dans tous les esprits vendredi, les investisseurs s'inquiétant du peu de progrès réalisés jusqu'à présent sur un dossier qui a ébranlé les marchés il y a à peine trois mois.
L'administration américaine a conclu des accords de portée limitée avec la Chine et la Grande-Bretagne, ainsi qu'un accord de principe avec le Vietnam, mais l'incertitude demeure quant à la capacité de Washington à en conclure d'autres avant la date limite.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a précisé jeudi que Bruxelles visait un accord commercial "de principe" avec les États-Unis, alors que Bruxelles demande notamment un allègement tarifaire immédiat dans des secteurs clés comme l'automobile ou la sidérurgie.
Interrogé sur la possibilité de conclure un accord avec la Maison blanche à temps pour la date limite, le ministre indien du Commerce, Piyush Goyal, a dit que l'Inde était prête à conclure des accords commerciaux dans l'intérêt national, mais pas seulement pour respecter les délais.
Les discussions semblent par ailleurs au point mort avec le Japon et la Corée du Sud, pourtant présentés initialement par la Maison blanche comme les pays les plus susceptibles de signer un accord commercial.
Mais même si des accords sont conclus d'ici mercredi, les investisseurs ne s'attendent pas à ce que le 9 juillet marque la fin des tensions commerciales.
"La pause de 90 jours a été instituée parce que les marchés s'effondraient et je pense que les décideurs politiques avaient besoin d'une certaine marge de manoeuvre et de temps pour essayer de négocier ces accords ou de trouver une sorte de rampe de lancement", a déclaré Julian McManus, gestionnaire de portefeuille chez Janus Henderson Investors.
Malgré l'incertitude entourant le commerce, les investisseurs ont accueilli favorablement jeudi le rapport sur l'emploi américain, qui a fait grimper les trois principaux indices boursiers américains au cours d'une séance écourtée.
La Bourse de New York est fermée vendredi pour l'Independence Day, la fête nationale américaine, mais les contrats à terme signalent une ouverture en repli lundi.
VALEURS
Dans le secteur des spiritueux, Pernod Ricard a perdu 0,38% et Rémy Cointreau a gagné 2,18%, les investisseurs digérant la décision de la Chine d'imposer des droits de douane pouvant atteindre 34,9% sur les eaux-de-vie de vin en provenance de l'Union européenne (UE), principalement le cognac français, aux producteurs ne respectant pas leurs engagements en termes de prix.
Rémy Cointreau a jugé l'accord "favorable" et indiqué qu'il mettrait à jour en conséquence ses objectifs financiers annuels lors de la publication de ses résultats du premier trimestre, tandis que Pernod Ricard a souligné que les coûts supplémentaires qui en découleront seraient considérablement inférieurs à l'impact anticipé si les taux dits "provisoires" avaient été confirmés.
Stellantis a reculé de 1,9%, le constructeur automobile ayant annoncé le rappel en Europe de véhicules diesel produits entre octobre 2017 et janvier 2023, en raison de problèmes potentiels liés à la chaîne d'arbre à cames.
Carmat, qui a annoncé jeudi soir le lancement d'un appel d'offres en vue de la recherche de repreneurs ou d'investisseurs, a pris 79%.
LES INDICATEURS DU JOUR
Les commandes industrielles en Allemagne ont enregistré une baisse de 1,4% en mai sur un mois, plus importante que prévu, la dégradation de la demande au sein de la zone euro ayant mis fin à une récente reprise.
En France, la production industrielle a baissé de façon inattendue (-0,5%) en mai, selon les données publiées vendredi par l'Insee.
Dans la zone euro, les prix à la production ont reculé sur un mois à un rythme légèrement plus élevé que prévu en mai, grâce notamment à la baisse des prix de l'énergie, montrent les données publiées vendredi par Eurostat.
CHANGES
Le dollar perd 0,22% face à un panier de devises de référence après l'approbation par le Congrès du projet de budget de Donald Trump, qui soulève des inquiétudes quant à l'alourdissement de la dette publique américaine.
L'euro gagne 0,21% à 1,1781 dollar.
TAUX
Les rendements des obligations de la zone euro ont reculé vendredi, la reprise des marchés obligataires du bloc se poursuivant après la vente massive de Gilts britanniques mercredi sur fond d'inquiétudes autour de l'avenir de la ministre des Finances.
Le rendement du Bund allemand à dix ans a perdu 1,7 point de base à 2,5650%. Le deux ans recule de 2,5 points de base à 1,8160%.
L'obligation britannique à dix ans, qui est monté cette semaine jusqu'à 4,68%, prenant plus de vingt points de base, a terminé la semaine sur en légère hausse de 2 points de base à 4,563%%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier est en repli après que l'Iran a réaffirmé jeudi son engagement à respecter le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), tandis que les investisseurs anticipent un relèvement de la production de l'Opep+ lors de la réunion du cartel qui, selon des sources, a été avancée à samedi.
Le Brent perd 0,94% à 68,15 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) recule de 1,01% à 66,32 dollars.
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Jean-Stéphane Brosse)
Copyright © 2025 Thomson Reuters