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États-Unis : Les créations d'emplois devraient avoir progressé à un rythme modéré en septembre

Aujourd'hui à 12:44
Marché : États-Unis: Les créations d'emplois devraient avoir progressé à un rythme modéré en septemb

par Lucia Mutikani

WASHINGTON (Reuters) - La croissance de l'emploi aux États-Unis s'est probablement accélérée modérément en septembre, tandis que le taux de chômage devrait se maintenir à 4,3%, son plus haut niveau depuis quatre ans, ce qui correspond à la morosité du marché du travail que les économistes et les responsables politiques ont attribuée à la faiblesse de l'offre et de la demande de main-d'oeuvre.

Si le rapport sur l'emploi du département du Travail, prévu ce jeudi à 13h30 GMT après avoir été retardé en raison du "shutdown" de l'administration fédérale, est rétrospectif, il devrait confirmer le ralentissement significatif du marché du travail cette année, marqué par de fortes révisions à la baisse des chiffres de la masse salariale non agricole.

L'impasse budgétaire de 43 jours, la plus longue de l'histoire des Etats-Unis, a contraint le Bureau of Labor Statistics (BLS), qui collecte, traite et diffuse les statistiques, à annuler la publication du rapport d'octobre, les données nécessaires au calcul du taux de chômage de ce mois-là n'ayant pas pu être collectées.

Au lieu de cela, les chiffres pour octobre seront combinés avec le rapport sur l'emploi de novembre, qui sera publié le 16 décembre prochain, a annoncé le BLS.

Avant que le "shutdown" n'interrompe la collecte de données, le BLS avait estimé qu'au cours des 12 mois précédant mars, environ 911.000 emplois de moins que ce qui avait été annoncé précédemment avaient été créés.

"Le marché du travail est clairement en train de ralentir, et l'on suppose que la tendance va se poursuivre", affirme Sung Won Sohn, professeur de finance et d'économie à l'université Loyola Marymount. "Nous allons traverser une période difficile pendant un certain temps, mais je ne pense pas que nous entrions en récession", précise-t-il.

Selon les économistes interrogés par Reuters, l'économie américaine a créé 50.000 emplois non agricoles en septembre, soit plus du double des 22.000 emplois créés un mois plus tôt.

Les économistes affirment toutefois que les chiffres de l'emploi du mois d'août ont été faussés par des facteurs saisonniers et s'attendent à une révision à la hausse conforme aux tendances des années précédentes.

La réduction de l'immigration, qui a commencé au cours de la dernière année du mandat de l'ancien président Joe Biden et s'est accélérée sous l'administration de Donald Trump, a en outre eu un impact sur l'offre de main-d'oeuvre.

Les économistes estiment que l'économie n'a désormais besoin de créer que 30.000 à 50.000 emplois par mois pour suivre le rythme de croissance de la population en âge de travailler, contre environ 150.000 en 2024.

Si le taux de chômage a augmenté en août, il a oscillé entre 4,1% et 4,2% cette année.

"Cela suggère fortement que le ralentissement de la croissance de l'emploi reflète principalement, mais pas entièrement, l'évolution de l'offre de main-d'oeuvre et que le marché du travail s'est légèrement détendu dans l'ensemble, mais pas de manière significative", explique Stephen Stanley, chef économiste pour les États-Unis chez Santander U.S. Capital Markets.

MOINS DE POSTES POUR LES DÉBUTANTS

L'utilisation croissante des outils d'intelligence artificielle (IA) érode également la demande de main-d'oeuvre.

D'autres économistes pointent du doigt la politique commerciale de l'administration Trump, l'accusant d'avoir créé un environnement économique incertain qui a entravé la capacité des entreprises, en particulier les petites, à embaucher du personnel.

"L'environnement est particulièrement préjudiciable aux petites et moyennes entreprises ; c'est là que nous avons constaté la plupart des pertes d'emplois", déclare Brian Bethune, professeur d'économie au Boston College, soulignant que le pays est confronté à une économie "très polarisée".

Certains économistes estiment par ailleurs que le rapport sur l'emploi de septembre, même si publié très en retard, pourrait influencer la réunion de politique générale de la Réserve fédérale (Fed) des 9 et 10 décembre, s'il indique une stabilité ou une détérioration du marché de l'emploi.

Les responsables de la banque centrale américaine ne disposeront pas du rapport de novembre avant leur réunion, la date de publication ayant été reportée du 5 au 16 décembre.

"La Fed hésite à réduire davantage ses taux", déclare Martha Gimbel, directrice exécutive du Budget Lab à Yale. "Si les chiffres publiés sont vraiment mauvais, cela pourrait inciter la Fed à agir, mais il faudrait que les chiffres soient vraiment très mauvais."

(Rédigé par Lucia Mutikani, version française Diana Mandia, édité par Blandine Hénault)

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