(BFM Bourse) - Le krach boursier observé lundi sur l'ensemble des Bourses mondiales a laissé des traces et la quasi-intégralité des indices européens se sont réveillés en "bear market", soit -20% de baisse par rapport à leur sommet touché le 19 février dernier. Les principaux indices de Wall Street flirtent également avec cette zone.
Au lendemain du (nouveau) "lundi noir" sur les Bourses mondiales, l'heure est à un premier bilan. Orientés à la baisse depuis que de nouvelles informations sur la propagation de l'épidémie de Covid-19 et ses potentielles conséquences économiques ont commencé à saper le moral des investisseurs fin février dernier, les principaux indices mondiaux (européens et américains) ont enregistré, lundi, l'une de leur pire séance de ces 30 dernières années. Aux retombées de la crise sanitaire est venu s'ajouter un krach pétrolier, provoqué par l'Arabie saoudite, qui a entraîné un vent de panique parmi les investisseurs. Résultat, le CAC 40 a enregistré la 2e pire performance journalière depuis sa création en 1988 avec un plongeon de 8,39% en clôture.
CAC 40, Dax 30 et "FTSE" 100 en "bear market"
Le baromètre du marché parisien a ainsi plongé en territoire dit de "bear market" (qui correspond à une chute supérieure à 20% depuis un plus haut récent). De fait, depuis son sommet touché le 19 février en clôture à 6.111,24 points, le CAC a abandonné 22,96%, soit un centième de point de pourcentage de plus que le Dax 30 sur la même période (-22,95%). Le principal indice de la Bourse de Francfort a lâché 7,45% lundi. Chef de la stratégie de marché chez IG, Alexandre Baradez relève que "le CAC 40 est passé en treize séances de "plus haut depuis 2007" à "bear market", c'est violent". À Londres, le "Footsie" 100 n'a pas échappé au krach de lundi (-7,69%), ce qui a porté son recul à 20,8% depuis son plus haut du 12 février dernier.
La Bourse de Milan en chute libre
En première ligne face à la propagation de l'épidémie de Covid-19 avec le plus grand nombre de cas (et de victimes) parmi les pays européens, l'Italie a décidé d'imposer "un nouveau durcissement de la lutte contre le coronavirus en étendant à tout le pays des mesures de restriction prises ce week-end dans le nord, avec une prolongation jusqu'au 3 avril de la fermeture de toutes les écoles et universités, interdiction des rassemblements publics et suspension de tous les événements sportifs" indiquent les experts de Mirabaud dans leur note matinale. Autrement dit, les Italiens ne pourront plus se déplacer que pour des raisons professionnelles ou de santé. Entre la quarantaine imposée aux régions du Nord (poumons économiques du pays), le krach pétrolier et la persistances des craintes liées au coronavirus, la Bourse de Milan a dévissé de 11,17% lundi. Le "MIB" -indice phare de la Bourse transalpine- abandonne 37,9% (!) de sa valeur à la clôture de lundi, par rapport à son plafond du 19 février.Parmi les autres plus fortes baisses, en Europe, on retrouve la Bourse de Vienne (-25,6%), l'IBEX de Madrid (-23,4%), la Bourse du Luxembourg et celle de Bruxelles (-23,3%) ou encore l'AEX d'Amsterdam (-22%). Seule la Bourse d'Helsinki n'est pas (encore) en territoire de "bear market" (-19,7%).
Les indices américains frôlent le "bear market"
Wall Street n'a pas non plus échappé au bain de sang lundi, les trois indices majeurs du marché new-yorkais ayant enregistré leur plus grosse chute en plus de 11 ans (-7,79% pour le Dow Jones Industrial Average, son indice vedette, -7,29 pour le Nasdaq et -7,60% pour le S&P 500). Selon Howard Silverblatt, spécialiste des indices chez S&P Dow Jones Indices, le S&P 500 a cédé au total 1.870 milliards de dollars de capitalisation boursière lundi et 5.300 milliards de dollars depuis son record du 19 février. Rapporté à la population des Etats-Unis, la perte d'aujourd'hui correspond à 5.682 dollars par habitant. Insuffisant toutefois pour faire chuter le S&P (et les deux autres indices) en "bear market", le S&P 500 cédant 18,9% depuis son plus haut récent, tandis que le Dow lâche 19,3% et que le Nasdaq accuse chute de 19,0%, également depuis le 19 février. Outre-Atlantique, seul le Russell 2000 (qui comprend les 2.000 plus grandes capitalisations boursières américaines) est tombé en "bear market" -22,6%).Également à signaler, la plus grande Bourse sud-américaine, celle de Sao Paulo, n'a pas résisté à la tempête boursière, encaissant lundi sa plus forte chute en une séance depuis 1998. L'indice phare de la Bourse brésilienne, l'Ibovespa, a lâché 12,17% à la clôture, tandis que le cours de Petrobras a plongé de près de 30%, en pleine panique autour du krach pétrolier et des conséquences économiques du coronavirus. Depuis le 19 février, l'indice pauliste abandonne 26,1%. Le deuxième principal indice boursier sud-américain, le Merval argentin, a pour sa part plongé de 13,75% lundi, et lâche 22% depuis le 19 février (-39,4% depuis le 20 janvier).