(BFM Bourse) - Le mois écoulé a été éprouvant pour la plupart des marchés, y compris Wall Street où le S&P 500 a perdu 8,8% (la pire performance pour un mois d'avril depuis 1970). Et comme le premier trimestre n'était déjà pas fameux, c'est bien le plus mauvais début d'année sur les quatre premiers mois qu'affiche l'indice de référence de Wall Street.
Du jamais-vu pour l'indice S&P 500. Sur la période de janvier à avril, l'indice de référence de la Bourse américaine a perdu 13,3%, soit la plus forte baisse jamais enregistrée au cours d'un premier quadrimestre depuis sa création par Lewis Schellbach et George Olsen, en 1957.
Par souci de prolonger la base de référence statistique, il est possible de faire débuter l'échantillon de données à 1928 en se fondant sur les variations de l'ancêtre du S&P 500, le S&P 90, comme le fait LPL Research, le très réputé pôle d'études du courtier américain LPL Financial. On saluera au passage la méticulosité de MM. Olsen et Schellbach, qui prirent soin de recueillir et rendre accessible dans un document définitif les données de l'indice prédécesseur afin de faciliter les comparaisons historiques dans le futur.
À cette aune, les quatre premiers mois de 2022 correspondent à la troisième plus forte baisse pour ce quadrimestre en presque un siècle, puisque seuls le premier quadrimestre de 1932 (suites du krach de 29 et Grande dépression) et 1939 (début de la Seconde guerre mondiale en Europe) avaient connu pire, respectivement -28,2% et -16,8%.
Le plus dur est passé ?
À titre indicatif la dernière baisse à deux chiffres remontait au premier quadrimestre 1970 (-11,4%), tandis que la performance en 2020 n'avait été que de -9,9% sur cette période malgré le krach du printemps lié à la pandémie de coronavirus.
Mais après un début d'année aussi calamiteux, quid de la suite ? Ryan Detrick, responsable des analyste marché de LPL, s'est évidemment penché sur la question. "La bonne nouvelle (et nous en avons bien besoin) et qu'en regardant les dix plus mauvais débuts d'année, le reste de l'année se termine bien mieux qu'en moyenne", indique le spécialiste.
En effet, sur l'ensemble de la période 1928-2021, la performance du S&P 500 (du S&P 90 pour les trois premières décennies) de la fin avril à la fin d'année est de +4,8% en moyenne. C'est le gain moyen observé sur les huit dernier mois d'une année (+6% en médiane).
Or, quand le premier quadrimestre a été mauvais, la performance du reste de l'année tend à être meilleure que la moyenne historique : +10% en moyenne et même +12,9% en médiane, avec une variation négative seulement dans un tiers de cas.
Mais "les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu'elles concernent l'avenir", comme le souligne avec humour Ryan Detrick. Autrement dit, la performance passée ne garantit jamais les résultats à venir.
