(BFM Bourse) - La place suisse souffre ce lundi 4 août après que les États-Unis ont imposé des lourdes surtaxes douanières sur les importations suisses à 39%, parmi les plus élevées au monde.
Loin d’être la place européenne la plus en forme du moment (le SMI, son indice phare, prend 0,5% depuis le début de l’année, une performance que même le CAC 40 bat), la Bourse de Zurich souffre, ce lundi 4 août.
La place helvétique chute de 1% vers 10h20 après avoir ouvert en baisse de plus de 2%. La Bourse suisse est pénalisée par l’annonce, tombée dans la nuit de jeudi à vendredi, d’importantes surtaxes douanières sur les importations du pays.
La place suisse n’a pas pu réagir dès vendredi à cette décision car la Bourse de Zurich était fermée, le 1er août étant un jour férié dans le pays pour cause de fête nationale.
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Un traitement sévère
L’administration Trump a signé un décret sur les nouveaux droits de douane réciproques instaurant des droits de douane de 39% sur les importations suisses. Seuls trois pays pâtissent de droits de douane plus élevés à savoir la Syrie (41%), le Laos et le Myanmar (40% tous les deux). Ce chiffre s'avère par ailleurs plus élevé que les 31% décidés précédemment, en avril, par l'administration Trump.
Le président américain, Donald Trump, a justifié la sévérité du traitement infligé la Suisse par le "gros" déficit commercial entre les deux pays de "40 milliards de dollars" (plus exactement 38,5 milliards de dollars, selon le département américain du commerce). Citée par la Tribune de Genève, Karin Keller-Sutter, la présidente de la confédération suisse a rejeté la position américaine, la qualifiant "d'absurde".
Une grande partie du déficit commercial est lié aux produits pharmaceutiques, qui sont pour l'heure exempté de surtaxes douanières, même si Donald Trump a menacé à plusieurs reprises d'en instaurer. Selon une étude de PwC, les médicaments et produits pharmaceutiques représentent un tiers des importations américaines provenant de Suisse. Environ 8% des importations pharmaceutiques américaines sont originaires de Suisse, le troisième pays derrière l'Irlande (20%) et l'Allemagne (11%).
"Si les 39% restent en l’état évidemment, cela va être un choc pour l’économie helvétique", a expliqué à la RTS John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement de la banque Cité Gestion. Après, "on ose imaginer qu’il va y avoir des négociations avec le conseil fédéral", a-t-il ajouté.
Le problème reste que la confédération suisse risque de devoir se rapprocher du taux de 15% que l'Union européenne a obtenu auprès de Washington. Cela crée un "désavantage concurrentiel " pour les Suisses, selon une note publiée vendredi par UBS et citée par Bloomberg.