(BFM Bourse) - La Bourse de Paris poursuit sa progression sur les 6.200 points au lendemain d'une hausse plus forte que prévu des taux directeurs de la BCE pour tenter de juguler une inflation au plus haut. Ce sont d'ailleurs ces mêmes tensions inflationnistes qui ont conduit à une dégradation de l'activité du secteur privé dans la zone euro, en juillet.
La Bourse de Paris avance au lendemain d'un relèvement plus fort que prévu des taux directeurs de la Banque centrale européenne et de la démission du chef du gouvernement Mario Draghi, ouvrant la voie désormais à des élections anticipées dans le pays. Les premiers échanges étaient en baisse avant de voir le CAC 40 progresser de 0,2% à 6.213,57 points à la mi-journée.
Les investisseurs continuent d’assimiler les diverses annonces de la Banque centrale européenne. Pour la première fois depuis 2011, elle a décidé d'augmenter ses taux d'intérêt surprenant par une hausse plus importante que prévu de 0,5% au lieu de 0,25% pour contrer une inflation record qui a atteint 8,6% au mois de juin en rythme annuel dans la zone euro. A l'instar de la Réserve Fédérale, la BCE a également indiqué qu'elle poursuivra la normalisation de sa politique monétaire lors de ses prochaines réunions. Elle a précisé que d'autres hausses de taux "seraient pertinentes" à l'avenir face à l'inflation galopante et que leur trajectoire continuera de dépendre "des données" économiques à venir.
Elle a aussi dévoilé son nouvel outil destiné à contenir les écarts des rendements obligataires des pays de la zone euro. Si Christine Lagarde a bien précisé que la BCE n'avait pas vocation à se prononcer "sur des questions politiques", elle ajoute toutefois que l’institution n'hésitera pas à utiliser cet outil si la situation s'y prêtait sans pour autant nommer explicitement l'Italie. Les incertitudes politiques de l'autre côté des Alpes ravivent en effet les craintes d'une nouvelle crise de la dette dans la troisième économie de la zone euro. Pour l'instant, l'annonce de ce nouvel outil tempère la poussée des rendements obligataires. Le taux à 10 ans allemand est à 1,05%, l'OAT 10 ans est à 1,64% tandis que le 10 ans italien revient aux alentours des 3,40% après un pic à 3,75% jeudi après-midi.
La présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde a également déclaré que "l'horizon économique s'assombrit" en zone euro en raison de la poursuite de la guerre en Ukraine et de l'inflation qui "restera à un niveau élevé indésirable pendant un certain temps". Les premières statistiques économiques post-BCE publiées vendredi viennent appuyer les propos de la patronne de l’institution basée à Francfort. L'activité économique en zone euro s'est contractée en juillet dans le secteur privé à 49,4 points sous l'effet d'une hausse des prix toujours élevée, selon l'indice PMI composite publié vendredi par S&P Global. L'euro reculait (-0,61%) à 1,0158 dollar, plombé ces indicateurs économiques dégradés en Europe et la crise politique en Italie.
Du côté des entreprises, les publications d'entreprises continuent d'alimenter la gazette boursière notamment du coté des petites et moyennes capitalisations. GL Events gagne 6% après une accélération de son activité au premier semestre. Le groupe spécialisé dans l’événementiel anticipe un deuxième semestre encore plus dynamique et espère ainsi réaliser une croissance de son chiffre d'affaires annuel 2022 supérieure à 45 millions d'euros.
ID Logisitics progresse de son côté de 5% après avoir fait état d'une forte croissance de 40,3% de son chiffre d'affaires au deuxième trimestre pour atteindre 641,6 millions d'euros.
Après avoir cédé plus de 2%, Ubisoft se stabilise autour des 42 euros après avoir annoncé un chiffre d'affaires en baisse de 9,8% au premier trimestre de son exercice 2022-2023, ainsi qu'un report à "2023-24" du jeu "Avatar : Frontier of Pandora", tiré du film de James Cameron.
En revanche, Somfy plonge encore de 13%. Somfy a vu sa croissance ralentir sur le premier semestre, notamment en raison d’une conjoncture économique et géopolitique dégradée sur le deuxième trimestre. Sur la base de ses premières estimations, la marge opérationnelle courante du groupe savoyard devrait ainsi ressortir en recul par rapport à celle, "exceptionnellement élevée", du premier semestre 2021.
Navya perd encore 14,8% après un lourd repli de 36% encaissé la veille, suite à l'annonce d'un accord de financement d'un montant nominal total de 36 millions d'euros avec Negma, société d'investissement basée à Dubaï aux Emirats Arabes Unis.
De leur côté, les prix du pétrole sont orientés à la baisse, plombés par des indicateurs économiques décevants ravivant les craintes de récession. Le Brent de la mer du Nord cède actuellement 0,93% à 102,92 dollars et le WTI perd 1,2% à 95,40 dollars.