(BFM Bourse) - La place madrilène recule plus fortement que les autres bourses européennes ce lundi alors qu'aucune majorité ne s'est dégagée à la suite des élections législatives.
Le marché n'aime guère l'incertitude, et encore moins quand elle est politique. Or dimanche, les élections législatives espagnoles n'ont abouti à aucune majorité parlementaire.
Aux congrès des députés, le parti populaire, parti conservateur, n'a remporté que 136 sièges. En additionnant ceux du parti allié d'extrême droite Vox, le total n'aboutit qu'à 169 députés, loin de la majorité absolue de 176 sièges.
La gauche non plus n'a pas rallié la majorité. Le Parti socialiste espagnol (PSOE) du Premier ministre sortant, Pedro Sanchez, a recueilli 122 députés et son allié de gauche radicale Sumar 31, soit 153 au total.
Vers un nouveau vote?
Des négociations ont désormais lieu entre les partis pour tenter de former un gouvernement et éviter aux pays d'avoir à retourner aux urnes.
Capital Economics estime toutefois qu'une nouvelle élection reste l'issue la plus probable. "Au cours des deux ou trois prochains mois, le PSOE aura probablement l'occasion d'essayer de former un gouvernement, mais ses chances d'y parvenir semblent assez minces, car il aurait besoin du soutien de plusieurs partis régionaux, dont Junts, un groupe séparatiste catalan intransigeant qui devrait exiger un référendum sur l'indépendance de la Catalogne", explique le think tank (groupe de réflexion).
"Une nouvelle élection semble donc être l'issue la plus probable, soit à la fin de 2023 ou au début de 2024, le cabinet sortant dirigé par le PSOE restant en place à titre intérimaire jusqu'à cette date. Cela rappellerait les élections de 2015 et de 2019, qui n'ont pas été concluantes non plus", ajoute-t-il.
Un impact économique négligeable?
La Bourse de Madrid pâtit de ce résultat. L'IBEX 35, son indice de référence, lâche 0,6% vers 11h10 soit plus que le CAC 40 (-0,2% au même moment), le DAX 40 de Francfort (stable) ou le FTSE Mib (stable également) de Milan.
Cité par Bloomberg JPMorgan avait prévenu qu'un vote non conclusif pèserait sur les actifs espagnols à court terme et serait "le plus mauvais résultat" pour les investisseurs.
"Cependant, l'impact de l'incertitude politique actuelle sur l'économie devrait être négligeable", juge Capital Economics.
"Nous devrions apprendre dans le courant de la semaine que l'économie espagnole a continué à surperformer au deuxième trimestre, aidée par le rebond du tourisme et la baisse de l'inflation. Mais la reprise devrait s'essouffler au second semestre, car le resserrement de la politique monétaire pèse sur la croissance économique", poursuit le think tank.