(BFM Bourse) - 35 offres publiques ont été déposées ou annoncées l'an passé, selon un baromètre publié par la banque d’affaires Alantra ce jeudi. Toutefois la prime médiane offerte sur le dernier cours de Bourse s’est avérée plus importante, s'établissant à un record au-delà des 30%.
Un peu comme les introductions sur la cote, les offres publiques ont eu du plomb dans l’aile l’an passé à la Bourse de Paris.
Selon le baromètre publié ce jeudi par la banque d’investissement Alantra, qui recense tous les types d’offre (offre publique d’achat, offre publique d’achat simplifiée, offre publique de retrait, offre publique d’échange, etc.), elles se sont élevées à 35 en 2022, contre 44 en 2021, 42 en 2020 et 35 en 2019.
Ce nombre recense les offres déposées et/ou annoncées. Au final 33 ont été effectivement déposées auprès de l’Autorité des marchés financiers. Les deux offres "manquantes" sont, selon Alantra, celles d’Eagle Football Holdings (John Textor) sur OL Groupe et de Sopra Steria sur CS Group.
Les OPA (offre publique d’achat) et OPAS (offre publique d’achat simplifiée) ont en représenté 25 en cumulé, soit les trois-quarts.
Une prime médiane record
Toutefois les acquéreurs se sont montrés a priori plus conciliants avec les actionnaires de leurs cibles. La prime médiane par rapport au dernier cours coté a atteint un niveau record de 31,3% contre 25,8% en 2021, soit une progression de 21,3% de cette prime.
"Un contexte général de marché défavorable (-9,5%) pour le CAC 40 en 2022 et (-10,3%) pour le SBF 120 en 2022 a entraîné une baisse générale des cours de Bourse. Pour garder un niveau de prime attractif dans le cadre d’offres publiques, les initiateurs ont probablement offerts des niveaux de primes significatifs par rapport aux cours spots [le cours au jour le jour, NDLR], mais en ligne avec la médiane des 120/250 derniers jour", souligne Alantra.
Autre tendance à souligner, la part des investisseurs financiers initiant des offres, au contraire des industriels qui rachètent un concurrent pour dégager des synergies, a nettement progressé. Leur proportion a atteint 58% l’an passé contre 50% en 2021 et 20% en 2017. On peut citer à titre d’exemple l’OPA de Kyoto BidCo détenue indirectement par le fonds d’investissement américaine KKR sur le producteur d’énergies renouvelables Albioma.
Alantra avance plusieurs explications, parmi lesquelles un possible recentrage des industriels sur leur situation interne en raison du contexte économique difficile, une meilleure connaissance et maîtrise des opérations boursières de la part des financiers ou encore un report de ces derniers du secteur non coté où de nombreuses transactions ont été annulées en raison du Covid, vers la Bourse qui, elle, ne s’arrête jamais.
A noter également la part en croissance des offres publiques sur Euronext Growth, compartiment de la Bourse de Paris réservé aux petites capitalisations, moins contraignant en termes d’obligations réglementaires. Ainsi 39% des offres déposées ont concerné des sociétés cotées sur Euronext Growth contre 23% en 2021 et 22% en 2020. Il s’agit d’un record qui là encore a plusieurs sources d’explications notamment le fait que ces sociétés peuvent être moins bien valorisées car moins couvertes par les analystes ou encore que ce compartiment recèle davantage de sociétés technologiques, plus recherchées depuis le Covid.
Les 5 plus importantes offres publiques à la Bourse de Paris l’an passé
EDF par l’Etat français : 9,643 milliards d’euros
CNP Assurances par La Banque Postale : 2,124 milliards d’euros
Lagardère par Vivendi : 2,014 milliards d’euros
Albioma par KKR : 1,576 milliard d’euros
Somfy par la famille Despature: 1,099 milliard d’euros
Alantra dans ce classement précise avoir retenu le montant où toutes les actions visées par l’offre seraient apportées. Ce classement inclut également les commissions liées à l’opération