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Marché : Coca, Netflix, McDonald's...Ces actions américaines qui résistent aux turbulences causées par Trump

dimanche 4 mai 2025 à 12h00
Netflix carbure à Wall Steet

(BFM Bourse) - Si Wall Street a souffert du mandat du président américain, plusieurs valeurs très liées à la consommation des ménages se sont bien comportées. Voici quelques exemples d'actions très connues qui n'ont pas plié voire progressé face à la tempête.

C'est peu dire que le début du mandat de Donald Trump a malmené Wall Street. Comme nous l'avons écrit dans un précédent article, les 100 premiers jours du second mandat du républicain se sont traduits par une baisse de 8% du S&P 500.

Il s'agit tout simplement de la pire performance sur les 100 premiers jours d'une présidence depuis Gerald Ford en 1974, lorsque celui-ci avait succédé à Richard Nixon, à la suite du scandale du Watergate.

Les stars de la cote américaine ont été prises dans la tempête causée par la politique économique chaotique du locataire de la Maison Blanche. Les "Sept Magnifiques" de Wall Street, notamment, on souffert.

Pour autant, plusieurs actions ont résisté. Et il n'y a pas besoin de chercher des pépites inconnues, plusieurs groupes très "grand public" se distinguant. Voici quelques exemples. Rappelons que les variations citées dans cet article ont été arrêtées au vendredi 2 mai après-midi.

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Toujours Coca-Cola

Valeur fétiche de Warren Buffett, Coca-Cola prend 14,5% depuis le début de l'année et autour de 13,7% depuis l'élection de Donald Trump. Il n'y a pas tellement de secret: c'est la réputation de résilience de Coca-Cola qui explique la performance son action à Wall Street.

Au début du mois, Bank of America louait d'ailleurs les vertus défensives du producteur de soda, en raison de sa capacité à maîtriser ses coûts et de son bilan financier solide et suffisamment élevé pour lui permettre, si besoin, de racheter des actions et soutenir ainsi la croissance de son bénéfice par action, un indicateur scruté à Wall Street. La banque soulignait notamment que son secteur, celui des biens de consommations ordinaires ("staples" en anglais) avait battu le S&P 500 lors de trois des quatre dernières récessions.

Coca-Cola continue par ailleurs d'enregistrer des résultats solides. Mardi, le groupe de sodas a livré une croissance de 6% en données comparables au premier trimestre 2025 avec des volumes en hausse de 2%, ainsi qu'un bénéfice par action plus fort qu'anticipé par les analystes. La société a également déclaré que les impacts des tensions commerciales étaient, à l'heure actuelle, "gérables" rappelant que ses activités étaient "avant tout locales".

Ce qui lui procure notamment un avantage face à son grand rival Pepsico. D'après le Wall Street Journal, le propriétaire de la marque Pepsi produit la quasi-totalité de ses concentrés, qui servent ensuite à la fabrication des sodas, en Irlande. Les concentrés de Coca-Cola à destination du marché américain sont eux produits au siège historique du groupe, à Atlanta ainsi qu'à Porto Rico.

Philip Morris se réinvente, McDo résiste

Pour certaines raisons similaires à Coca-Cola, à savoir des qualités défensives, le célèbre cigarettier Philip Morris bondit en Bourse, s'adjugeant 41% depuis le début de l'année, et 40% depuis l'arrivée de Trump à la Maison Blanche. Le groupe a publié plusieurs salves de résultats robustes. En février, son action a grimpé de plus de 10% sur une séance après que la société a fait part de perspectives solides pour 2025.

Les résultats du premier trimestre, livrés la semaine dernière, ont confirmé ces bonnes tendances. Comme le souligne Deutsche Bank, la société a dépassé les attentes en termes de bénéfice par action et a enregistré une croissance de 10,2% en données comparables. Le groupe tire les fruits de la réorientation de son activité vers les produits sans tabac, qui représentent désormais 42% de ses revenus. Philip Morris bénéficie notamment de la popularité de sa marque de sachets de nicotine Zyn, dont les ventes ont, en volumes, progressé de 53% sur un an.

McDonald's, pour sa part, prend 8% depuis le début de l'année et s'adjuge 11,7% depuis l'arrivée de Trump à la Maison Blanche. Une performance pas forcément évidente dans la mesure où la restauration est souvent pointée comme un secteur qui pourrait, in fine, être plombé par la politique anti-immigration de Trump. Ce parce que cette même politique pourrait se traduire par un marché du travail plus tendu et donc par des coûts de main d’œuvre plus élevés.

Mais comme d'autres chaînes de fast-food, McDonald's a surnagé, notamment dans la foulée des annonces de Donald Trump sur les surtaxes douanières, lors du fameux "Liberation Day" du 2 avril.

Peter Saleh, analyste chez BTIG, a déclaré à Yahoo Finance! que les investisseurs pouvaient tenter de protéger leur portefeuille en se positionnant sur ces sociétés qui s'approvisionnent localement.

"En général, la grande majorité des produits proviennent du pays", a-t-il expliqué, avec une petite quantité de produits comme les fruits et légumes, le boeuf et le blé importés du Canada et du Mexique.

"Netflix vers les 1.000 milliards de dollars à Wall Street"

Netflix évolue, de son côté, sur des records. La société prend 29,5% depuis le début de l'année et 34% depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump. Comme Philip Morris, le champion de la vidéo à la demande a enchaîné les bonnes publications. Ses résultats annuels, en janvier dernier, ont notamment séduit Wall Street. L'action s''était adjugée 9,7% sur une seule séance, grâce à des gains d'abonnés record et à des perspectives solides. Les comptes du premier trimestre ont encore été solides, tout comme les objectifs communiqués pour le trimestre suivant.

Alors que l'incertitude économique plombe l'horizon de nombreuses sociétés, "Netflix est prévisible dans un monde imprévisible", loue Bank of America. "Tous les moteurs de la croissance à long terme des revenus de Netflix, y compris les abonnements et la publicité, semblent intacts", ajoute la banque américaine.

Le groupe se monte ambitieux, selon le Wall Street Journal. Le quotidien a rapporté, le 14 avril, que l'entreprise comptait doubler ses revenus à l'horizon 2030 et atteindre une capitalisation boursière de plus de 1.000 milliards de dollars, soit près du double d'aujourd'hui (472 milliards de dollars).

Eli Lilly réussit un essai clinique crucial

Du côté des distributeurs, Walmart et Costco évoluent, certes, un tout petit peu au-dessus de leurs cours antérieurs à la prise de fonction de Donald Trump. Mais leurs actions ont quand même été bousculées par les incertitudes causées par le président américain. UBS, cité par Yahoo Finance!, juge toutefois que le duo présente des perspectives "résilientes".

Bank of America, de son côté, considère que Walmart n'est pas "immune" aux tarifs douaniers "mais bien positionné pour y faire face", avec deux-tiers de ses articles produits aux États-Unis. Et sur le tiers restant, une grande partie est importée du Mexique et du Canada. De surcroît, le plus grand distributeur au monde "a des relations étroites avec les fournisseurs, un 'pricing avancé', des capacités d'automatisation et de gestion des stocks" qui lui confèrent des avantages concurrentiels appréciables, souligne la banque.

Dans le même secteur, Dollar General prend 20% depuis le début de l'année et surtout 33% depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. Spécialiste du hard discount aux États-Unis, seulement 10% des ventes de cette société sont exposées aux droits de douane américains, selon Citi, citée par investing.com.

Mentionnons enfin une méga-capitalisation à savoir Eli Lilly qui progresse de 11,6% depuis le début de l'année et de 13% depuis que Donald Trump a prêté serment pour la deuxième fois. Le gros de cette progression s'est surtout opéré le 17 avril dernier. Le titre avait bondi de 14,3% à la suite de résultats d'essais cliniques de phase III (la dernière étape avant la commercialisation) réussis pour l'oforglipron, un comprimé oral pour traiter le diabète et l'obésité. Un médicament qualifié d'"Ozempic en pilule".

Bank of America notait que tous les voyants étaient au vert, avec notamment une perte de poids de 8% en 40 jours. "La 'clé' de l'orforglipron est qu'il s'agit d'un médicament à 'petite molécule', ce qui signifie qu'il est facile à mettre à l'échelle et à produire", soulignait l'établissement.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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