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Marché : Ce que pourrait réserver l'année 2023 pour les marchés actions

samedi 31 décembre 2022 à 12h00
L'année 2023 s'annonce encore difficile

(BFM Bourse) - L’évolution de l’inflation restera le grand paramètre à surveiller et les potentiels gains anticipés par les stratégistes sur les indices actions devraient être concentrés sur la seconde moitié de l’année.

L’année 2022 a été tout sauf une sinécure pour les investisseurs: remontées des taux d’intérêts, durcissement des politiques monétaires, inflation hors de contrôle et, malheureusement, conflit en Ukraine.

Un cocktail explosif qui a mis à rude épreuve la résilience des marchés actions. Le CAC 40 a ainsi chuté de 9,5%.

L’année 2022 a été "exceptionnelle: c’est la première fois dans l’histoire récente que les actifs risqués, tels les actions ou le crédit, ainsi que les actifs défensifs comme les obligations publiques, baissent fortement en parallèle", souligne Xavier Chapard de La Banque Postale Asset Management.

Le millésime 2023 s’annonce une nouvelle fois compliqué sur cette classe d’actifs et "risque de ne pas être de tout repos", juge Xavier Chapard. "Le ralentissement mondial pourrait être plus marqué qu’attendu en conséquence des chocs de 2022. Le ralentissement de l’inflation pourrait être lent car le génie est sorti de sa boite. Et les banques centrales risquent d’être durablement plus strictes que ne l’espèrent les marchés", développe-t-il. "À l’aube de 2023, le ‘mur d’inquiétudes’ persiste", souligne de son côté le gérant d’actifs Carmignac.

Atlantic Financial Group va jusqu’à redouter que 2023 soit "l’année de la capitulation des investisseurs en actions" estimant que le "creux de marché pourrait être atteint au cours des derniers mois" de l’année qui s'annonce.

Vers un second semestre 2023 plus rayonnant?

Tous les intermédiaires financiers ne montrent pas aussi pessimistes. "Une inflation élevée, des taux en hausse, des estimations de croissance en baisse rendent le rapport risque/bénéfice à court terme défavorable pour les marchés", juge UBS. Mais la banque suisse considère qu’un contexte plus favorable devrait émerger au cours de l’année.

Bank of America, pour sa part, estime une récession "probable" au cours de 2023 pour les Etats-Unis et la zone euro, prévoyant un recul de 0,4% du PIB l’an prochain pour la première économie mondiale et une stabilité pour la zone euro, tandis que la Chine verrait sa croissance atteindre 5,5%. Toutefois, la banque américaine considère que les marchés devraient retrouver de l’appétit pour les actifs risqués, comme les actions, à partir du milieu de l’année.

Ce que confirme une enquête de Bloomberg citée par John Plassard, conseiller en investissement chez Mirabaud, réalisée auprès des gérants. Selon cette étude, les gains attendus sur les marchés actions par les stratégistes seraient concentrés sur la seconde moitié de 2023. Patience et longueur de temps donc…

L'inflation comme grande thématique

Selon un autre sondage réalisé par Bank of America , la première crainte des investisseurs pour 2023 reste que l’inflation persistes à des niveaux plus forts que prévu. Viennent ensuite la peur d’une récession profonde, une politique monétaire des banques centrales plus restrictives qu’anticipé, puis une dégradation de la situation géopolitique.

Si l’évolution de l’inflation sera donc encore en 2023 la grande thématique qui animera le marché, la hausse des prix devrait néanmoins s’atténuer l’an prochain, selon les anticipations des intermédiaires financiers. Swiss Life Asset Managers prévoit un taux de 3,9% en moyenne pour 2023 aux Etats-Unis et de 6,2% pour la zone euro. Bank of America de son côté table sur 4,4% aux Etats-Unis et 5,6% pour la zone euro. Des chiffres à comparer à des taux sur un an en novembre de 7,1% pour les États-Unis et de 10,1% en zone euro.

Dans ce contexte, UBS prévoit une baisse des bénéfices par action des entreprises de la zone euro de 5% en 2023 et un repli de 4,4% pour celles composant le S&P 500.

Vers une hausse des actions européennes limitée?

En termes de performance boursière, Bank of America s’attend à ce que l’indice Stoxx Europe 600 baisse jusqu’à 365 points au cours du deuxième trimestre 2023 avant de remonter en fin d’année vers les 430 points, soit à peu près le même niveau qu’à la fin 2022 (425 points).

Les stratégistes sondés par Bloomberg, anticipent, eux, en moyenne un indice Stoxx Europe 600 à 449 points, soit une hausse d’environ 5,6% par rapport aux cours actuels. Pour le S&P 500, une autre enquête de Bloomberg montre que les stratégistes tablent sur un indice à 4.078 points, soit une progression de près de 7%.

Au niveau des secteurs, UBS favorise pour l’an prochain, les biens de consommation de base, traditionnellement bien positionnés en période de récession, la santé pour ses qualités défensives ainsi que le pétrole, car les sociétés devraient notamment continuer de publier des résultats robustes avec un retour à l’actionnaire conséquent.

La banque suisse reste en revanche à l’écart du secteur technologique, des biens de consommation discrétionnaires et des valeurs industrielles.

Bank of America, dans une note centrée sur la zone euro, privilégie également les valeurs défensives, citant la pharmacie, la chimie, l’alimentaire, les boissons, les télécoms, ou encore, sur la tech, les sociétés centrées sur les logiciels. A contrario, la banque a une opinion négative sur les banques, l’automobile, les groupes pétroliers ou encore les "capital goods" c’est-à-dire les biens intensifs en capitaux (aéronautique, ferroviaire, équipements électriques).

Julien Marion - ©2023 BFM Bourse
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