(BFM Bourse) - L'indice parisien a ouvert en repli ce lundi 23 juin après que les États-Unis ont frappé trois sites nucléaires iraniens ce week-end. Le marché garde son sang-froid toutefois, surveillant la prochaine étape.
La géopolitique occupe plus que jamais le devant de la scène sur les marchés. Ce lundi 23 juin, le CAC 40 a ouvert en baisse de 0,52% à 7.549,92 points, alors que les investisseurs décortiquent les évènements du week-end au Moyen-Orient.
Les États-Unis ont frappé trois sites nucléaires en Iran, à savoir ceux de Fordo, Natanz et Ispahan. Le président américain, Donald Trump, a déclaré que des dommages "monumentaux" avaient été infligés à ces sites. Le président iranien, Masoud Pezeshian, a promis une riposte.
Les observateurs redoutent que les mesures de représailles incluent la fermeture du détroit d'Ormuz par l'Iran, par lequel transitent 20 millions de barils de pétrole par jour, soit un cinquième de la demande mondiale. Téhéran a aussi menacé d'attaquer les bases militaires américaines au Moyen-Orient.
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Incertitudes fortes
"Pour ce qui est de l'avenir des marchés, tout dépend si le régime iranien se sert du pétrole comme arme, en particulier, s'il cherche à fermer le détroit d'Ormuz, où transitent quotidiennement plus de 20% du pétrole mondial", souligne Deutsche Bank qui a calculé qu'une telle fermeture pourrait faire grimper le prix du pétrole à environ 120 dollars le baril.
Les cours du pétrole ne s'envolent guère, toutefois. Après débuté en forte hausse dans la nuit de dimanche à lundi, le pétrole a ensuite effacé l'essentiel de ses gains. Le contrat d'août sur le Brent de mer du Nord avance de 1,4% à 78,09 dollars le baril tandis que celui de même échéance sur le WTI avance de 1,3% à 74,73 dollars le baril.
"D’une certaine façon, l’hypothèse qui domine est que l’Iran ne cherchera pas à déstabiliser le marché pétrolier de manière dramatique, par exemple en bloquant le détroit d’Ormuz, et encore moins à attaquer les sites de production de pétrole des autres pays de la région", juge Sebastian Paris Horvitz, directeur de la recherche chez LBPAM. "La raison essentielle est le besoin presque vital de l’Iran des ressources financières qui proviennent de ses exportations pétrolières", explique-t-il.
"En frappant les infrastructures pétrolières saoudiennes ou qataries, l'Iran risque d'entraîner l'ensemble du Golfe dans le conflit et de s'aliéner la Chine, son plus gros client", observe de son côté Stephen Innes, de Spi AM.
Le marché fait donc preuve de mesure ce lundi matin. Les réactions sur les actions en témoignent. Si le CAC 40 évolue en très grande majorité dans le rouge, la plus forte baisse ne dépasse pas 2,1% (Stellantis). Par ailleurs, Air France-KLM, une valeur très sensible aux prix du pétrole et qui a tendance à chuter lorsque les tensions montent au Moyen-Orient, ne perd que 2%.