Connexion
Mot de passe oublié Pas encore de compte ?

Pourquoi, malgré des recrutements d'abonnés solides, Netflix chute à Wall Street

vendredi 19 avril 2024 à 11h49
Netflix chute à Wall Street

(BFM Bourse) - Le géant américain du streaming a gagné davantage d'abonnés que ne l'anticipaient les analystes et a dépassé les attentes en matière de résultats. Mais ses prévisions prudentes pour le deuxième trimestre couplées à son bon parcours en Bourse engendre des prises de bénéfice.

Sacré "vainqueur de la guerre du streaming" par Bank of America, Netflix connaît un beau parcours boursier. Le spécialiste du visionnage de films, séries et documentaires en ligne prend 25% depuis le 1er janvier et 86% sur un an.

Le groupe a enchaîné les bonnes publications, faisant honneur à son rang de bon élève du streaming. Mais avec ce statut et la forte progression de son action, les attentes sont forcément élevées et la moindre déception est illico sanctionnée.

C'est ce qui se produit ce vendredi, l'action Netflix perdant 8% dans les premiers échanges à Wall Street.

>> Accédez à nos analyses graphiques exclusives, et entrez dans la confidence du Portefeuille Trading

Des gains d'abonnés encore vigoureux

Pourtant la copie rendue par Netflix est loin d'être mauvaise pour le premier trimestre. Sur les trois premiers mois de l'année, la société a recruté 9,33 millions d'abonnés dans le monde (dont 2,53 millions aux États-Unis et au Canada), portant sa base d'abonnés à un total de 269,6 millions, en hausse de 16% sur un an.

Selon un consensus cité par CNBC, les analystes étaient bien moins optimistes, tablant sur un nombre d'abonnés total de 264,2 millions. Bloomberg rapporte que les gains de clients étaient attendus à seulement 4,84 millions.

Le revenu moyen par abonné a par ailleurs progressé, s'établissant à 17,30 dollars aux États-Unis et au Canada, contre 16,18 dollars un an plus tôt. Dans la région Europe, ce revenu est passé de 10,89 dollars à 10,92 dollars.

Netflix a continué de tirer profit de ses récentes initiatives, comme l'introduction d'abonnements avec publicité ainsi que son offensive pour lutter contre les partages de comptes non monétisés. En outre, plusieurs programmes ont été bien reçus sur la période, comme "Griselda" (66,4 millions de vues), série sur une baronne colombienne de la drogue, "Avatar: the last Airbender" (63,8 millions de vues), adaptée d'une série animée du même nom, ou encore Berlin (56,7 millions), dérivée de "La casa de papel".

"Aujourd'hui, notre part d'audience télévisuelle est inférieure à 10% dans tous les pays. Nous avons donc une grande marge de manœuvre pour apporter de la valeur ajoutée pour nos membres et accroître notre part d'audience en élargissant notre offre, y compris avec des événements en direct (comédie, sport, concours, musique)", explique Netflix.

Des attentes élevées, des perspectives inférieures aux attentes

Les résultats à proprement parler sont aussi supérieurs aux attentes. Netflix a dégagé des revenus de 9,37 milliards de dollars et un bénéfice par action de 5,28 dollars, quand le consensus LSEG cité par CNBC était logé à 9,28 milliards de dollars pour les revenus et 4,52 dollars pour le bénéfice par action.

"Le premier trimestre est solide, mais les attentes (du marché, NDLR) étaient élevées", nuance toutefois Deutsche Bank.

"Les attentes concernant le premier trimestre de Netflix avaient grimpé en flèche ces derniers jours, les analystes publiant les uns après les autres des prévisions optimistes", souligne de son côté Bloomberg.

Surtout, Netflix a grippé le marché avec ses perspectives. Selon Reuters, la société a indiqué tabler sur des revenus de 9,49 milliards de dollars pour le deuxième trimestre, soit moins que les 9,54 milliards anticipés par le consensus. Le groupe a également déclaré attendre moins de recrutements d'abonnés au deuxième trimestre qu'au premier en raison de "la saisonnalité habituelle".

De quoi pénaliser son action alors que des questions sur la valorisation élevée du groupe sont soulevées. "Nous réitérons notre conseil à "conserver", compte tenu d'une valorisation désormais pleine pour une entreprise solide aux perspectives fondamentales solides", souligne Deutsche Bank.

UBS note toutefois que le groupe a suggéré, dans ses perspectives, que l'effet favorable du à la fin du partage de compte pourrait se prolonger sur plusieurs trimestres.

Point important par ailleurs, Netflix a annoncé qu'il ne publierait plus ses recrutements d'abonnés par trimestre ni son revenu moyen par abonné, ce à compter de l'exercice 2025. La société estime que son meilleur indicateur demeure la "satisfaction des clients" et compte se focaliser sur les revenus et la marge opérationnelle.

"La décision de ne plus divulguer les abonnements trimestriels à partir de l'année prochaine ne sera pas bien accueillie", tranche auprès de Bloomberg Paolo Pescatore, fondateur et analyste chez PP Foresight, dans un courriel. "D'autant plus que le roi du streaming a connu une croissance du nombre d'abonnés au cours de l'année dernière", ajoute-t-il.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
Forum suspendu temporairement
Portefeuille Trading
+336.90 % vs +56.64 % pour le CAC 40
Performance depuis le 28 mai 2008

Newsletter bfm bourse

Recevez gratuitement chaque matin la valeur du jour