(BFM Bourse) - Le groupe spécialisé dans les programmes nutritifs amincissants a annoncé une réorganisation et l'extension de sa gamme à un programme pour aider les femmes à traverser la ménopause. Le groupe avait été placé sous le régime des faillites aux États-Unis, malmené par l'émergence des traitements anti-obésité.
Poussé à se réinventer, Weightwatchers (dont le nom officiel est depuis 2019 "WW International") élargit sa gamme. Connu pour ses programmes amincissants, l'entreprise américaine a annoncé dans un communiqué qu'elle allait opérer un virage stratégique vers…La ménopause.
Plus exactement, l'entreprise proposera une gamme de services et de produits pour aider les femmes à traverser cette période.
"Dans le courant de l'année, Weightwatchers lancera un nouveau programme destiné aux femmes en périménopause (une période charnière avant la ménopause qui se traduit par des cycles irréguliers et des symptômes désagréables, NDLR), ménopause et postménopause", a annoncé la société dans un communiqué.
"Cette offre s'appuie sur le programme existant de Weightwatchers en proposant des stratégies nutritionnelles et comportementales sur mesure, ainsi qu'un accès à des soins cliniques spécialisés, à un coaching et à une communauté pour répondre aux besoins spécifiques des femmes en matière de santé métabolique au cours de cette période critique de la vie", explique encore l'entreprise.
Selon Reuters, Weightwatchers entend par exemple fournir, via ce programme, des médicaments sur ordonnance comme de l'hormonothérapie substitutive. Ce traitement revient à prendre des médicaments qui reproduisent les hormones que les ovaires secrètent de moins en moins avec la ménopause, de sorte à en atténuer les symptômes.
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Une lourde restructuration
L'entreprise explique vouloir s'attaquer un besoin qui n'est pas suffisamment considéré par la communauté scientifique et médicale.
Cette diversification de l'activité de Weightwatchers survient à un moment charnière pour le groupe. L'entreprise s'était placée sous le "chapter 11", le fameux régime américain des faillites, en mai. Le groupe vient tout juste d'en sortir après la validation d'une restructuration incluant l'effacement de 70% de sa dette, soit 1,15 milliard de dollars, et la prise de pouvoir à son capital de ses créanciers (plus de 90%).
Weightwatchers a notamment souffert, ces dernières années, de la montée en puissance des médicaments anti-obésité, tels que le Wegovy de Novo Nordisk ou le Zepbound d'Eli Lilly. "Des médicaments contre l'obésité extrêmement populaires ont bouleversé son modèle économique", résumait le spécialiste des marchés John Plassard, en mai.
En août 2024 la société avait annoncé des suppressions de postes (sans en dévoiler le nombre). Bloomberg soulignait alors que l'activité du groupe avait été "décimée" par les médicaments anti-obésité, qui malmènent la demande pour les régimes minceur. En septembre dernier, sa directeur générale, Sima Sistani, avait été limogée.
Plombé par le départ d'Oprah Winfrey
La société avait décidé ensuite de se lancer dans la commercialisation de médicaments anti-obésité dits "compounded" (ou "prestation magistrale"). Pour simplifier, ces produits constituent en quelque sortes des copies des produits de Novo Nordisk ou Eli Lilly, ces produits n'étant pas reconnus par l'autorité sanitaire américaine, la FDA.
Ce type de médication est autorisé lorsqu'un traitement figure sur la liste des médicaments en pénurie de la FDA. Ce qui a été un temps le cas du Wegovy de Novo Nordisk et du Zepbound d'Eli Lilly.
En juin Weightwatchers a annoncé un accord avec Novo Nordisk pour offrir un accès avantageux à ses membres à Wegovy.
Avec ces difficultés stratégiques et un modèle d'activité sous pression, les états financiers du groupe se sont dégradés.
En 2024, ses revenus avaient chuté de 11,7% hors changes après une baisse de 14,5% sur le précédent exercice. Weightwatchers avait accusé une perte nette de 345,7 millions de dollars, après une perte de 112 millions de dollars en 2023.
L'action a plongé, passant de plus de 43 dollars en 2019 à quelques dizaines de cents en mai dernier, date à laquelle la cotation de la société sur le Nasdaq avait été suspendue.
Le titre avait notamment chuté en mars 2024 après que la société a annoncé que la célèbre présentatrice de télévision Oprah Winfrey, très populaire et très suivie dans ses choix nutritifs, avait demandé à ne pas être renouvelée au conseil d'administration du groupe.
Le titre a recommencé à coter lundi 7 juillet. Ce mardi l'action a bondi de plus de 14% en début de séance, avant de voir cette progression s'estomper à 0,7% en milieu de séance.
Outre son virage vers la ménopause, la société a annoncé ce mardi la nomination de Kim Boyd au poste de directrice médicale.