(BFM Bourse) - Le numéro un mondial de la distribution a livré des revenus supérieurs aux attentes au titre de son deuxième trimestre mais ses bénéfices ont déçu en raison d'indemnisation d'assurance plus fortes.
Depuis plusieurs trimestres, Walmart a affiché des résultats robustes, grâce à d'importants gains de part de marché. La taille du géant américain de la distribution, qui est tout simplement la société cotée avec le plus important chiffre d'affaires au monde (684,2 milliards de dollars l'an passé), lui permet de dégager des gains d'efficacité sur sa chaîne d'approvisionnement. Puis de les réinvestir dans les prix et les promotions, et donc d'attirer davantage de clients.
"L'envergure inégalée de Walmart par rapport à ses concurrents de la distribution traditionnelle lui permet de s'adapter efficacement à un paysage commercial dynamique", explique Morningstar.
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"Walmart bénéficie d'une présence physique importante et d'un positionnement solide au sein des communautés qu'il dessert, ce qui lui permet d'être proche de la grande majorité des consommateurs américains. De plus, son large assortiment de produits à bas prix lui a permis de maintenir son statut de leader national", ajoute l'intermédiaire financier.
En conséquence, son action s'est grandement appréciée, prenant 31% sur un an et 120% sur trois ans.
Revers de la médaille: sa valorisation s'avère élevée voire tendue. Il y a quelques jours, Bank of America remarquait que le titre s'échangeait autour de 34 fois le bénéfice par action attendu, quasiment un plus haut de 20 ans.
Pour donner un ordre d'idée, ce multiple s'élève autour de 6-7 fois chez Carrefour, entre 12 et 14 fois chez Tesco, et entre 12 et 13 fois chez Ahold Delhaize, un distributeur belgo-néerlandais.
Un raté rarissime
Ce type de valorisation ne laisse pas beaucoup de place aux déceptions. Or, ce jeudi 21 août, Walmart a publié des bénéfices inférieurs aux attentes au titre de son deuxième trimestre, ce qui éclipse une dynamique de ventes meilleure qu'attendu ainsi que le relèvement de ses prévisions annuelles.
En début de séance à Wall Street, l'action Walmart chute de 4,6%, sous-performant le S&P 500 (-0,4% au même moment).
Sur le deuxième trimestre de son exercice, période qui s'étend du 1er mai à fin juillet chez Walmart, le bénéfice opérationnel ajusté de la société a progressé de 0,4% à 8 milliards de dollars, tandis que le bénéfice par action ajusté, indicateur de référence à Wall Street, a progressé de 1,5% à 0,68 dollar.
Selon un consensus cité par Bank of America, les analystes tablaient sur un résultat opérationnel ajusté de 8,56 milliards de dollars et sur un bénéfice par action ajusté de 73 cents.
D'après Reuters et Bloomberg, Walmart n'avait plus publié un bénéfice par action inférieur aux attentes depuis plus de trois ans.
Outre des charges de restructuration plus élevées, le grand distributeur explique que ses comptes ont été grevés par une hausse des demandes d'indemnisation santé de la part de ses employés, le groupe apportant sa propre assurance à son personnel. Les frais judiciaires ont également pesé.
Des objectifs relevés
Cette anicroche relègue au second plan le reste de la publication de la société. Walmart a notamment généré une croissance plus forte qu'attendu, avec une progression de ses revenus de 5,6% hors effets de changes à 177,4 milliards de dollars.
Les ventes en ligne ont affiché une progression de 25% tandis que les ventes à nombre de magasins comparables aux États-Unis, indicateur surveillé par les analystes, ont progressé de 4,6% sur un an.
Selon un consensus cité par Bank of America, les analystes tablaient sur des revenus de 175,8 milliards de dollars et une croissance aux États-Unis à nombre de magasins comparables de 3,7%.
À l'issue de ce trimestre, Walmart a relevé sa prévision de croissance et de bénéfice par action pour l'ensemble de son exercice actuel. La société table sur une progression de ses revenus comprise entre 3,75% et 4% hors effets de changes, contre 3% à 4% auparavant. Le bénéfice par action ajusté est lui attendu entre 2,52 dollars et 2,62 dollars contre 2,5 dollars à 2,6 dollars, un relèvement dû à des effets de changes moins défavorables qu'initialement escompté.
Pour le seul troisième trimestre, le groupe anticipe une progression de ses revenus de 3,75% à 4,75% hors effets de changes et un bénéfice par action situé entre 58 cents et 60 cents.
Walmart est modérément exposé aux droits de douane américains, Bank of America chiffrant cette exposition à environ un tiers du coût des marchandises commercialisées.
Selon CNBC, le directeur général de Walmart, DougMcMillon, a toutefois déclaré lors d'une conférence avec des analystes que les ménages à faibles et moyens revenus avaient été plus sensibles que les autres aux hausses des prix dues aux droits de douane, en particulier au niveau des catégories de produits discrétionnaires.