(BFM Bourse) - L'allemand Beiersdorf, spécialisé dans les produits dermatologiques et de soins de la peau, a révisé à la baisse ses prévisions annuelles, la division "consommateur" ayant nettement pesé sur les performances du groupe. L'action plonge à la Bourse de Francfort.
Beiersdorf fait partie des dernières sociétés européennes à publier ses états financiers en cette période estivale. Cette société née à la fin du XIXe siècle est spécialisée dans les produits de consommation, de beauté, cosmétiques et dermatologiques. Ses marques les plus connues demeurent Nivea, Labello, Hansaplast, Elastoplast et La Pairie (cosmétiques). La société est aussi présente dans les adhésifs via son entreprise Tesa.
Avec près de 23,84 milliards d'euros de capitalisation boursière à la Bourse de Francfort, Beiersdorf constitue un petit comparable de L'Oréal.
Son homologue de l'autre côté du Rhin a passé sans encombre l’épreuve des résultats fin juillet, après avoir dévoilé une croissance trimestrielle et des perspectives qui ont rassuré les investisseurs.
Le groupe allemand connu pour ses marques Nivea ou Labello n'a pour sa part, pas franchement brillé sur la première partie d'exercice 2025. Ce qui le contraint à revoir ses prévisions pour l'ensemble de l'année. À la Bourse de Francfort, Beiersdorf plonge de 10% après ces performances inférieures aux attentes et accompagnées d'une révision à la baisse de ses prévisions 2025.
Entre janvier et fin juin, le groupe a annoncé ce mercredi 6 août avoir dégagé des revenus de 5,118 milliards d'euros, en hausse de 2,1% en données comparables. C'est nettement moins que les attentes du consensus cité par Deustche Bank qui visait une croissance comparable de 2,7% pour des revenus semestriels de 5,239 milliards d'euros.
Les ventes de Nivea reculent au deuxième trimestre
Beiersdorf a clairement marqué le pas au deuxième trimestre. Entre avril et fin juin, le groupe allemand a enregistré des ventes de 2,497 milliards d'euros, soit en hausse comparable de 0,6% quand elles avaient progressé de 2,7% sur ces mêmes bases au premier trimestre.
La seule division "consommateur" a vu ses ventes progresser de 1,5% en données comparables, manquant largement un consensus logé à 2,9%. "La baisse de la croissance des ventes à destination du grand public est due à Nivea, qui a reculé de 0,5 % au deuxième trimestre, après avoir progressé de 2,5 % au premier trimestre", remarque Royal Bank of Canada (RBC).
Beiersdorf explique que le premier semestre a été caractérisé par une croissance du marché grand public "plus lente que prévu en raison des incertitudes économiques générales".
"Le marché des soins de la peau grand public a ralenti et a pesé sur les performances de Nivea, entraînant un manque à gagner au deuxième trimestre et une révision à la baisse des prévisions", poursuit le bureau d'études.
Les marques de dermatologie (Eucerin, Aquaphor) ont, elles, progressé de 13,3% sur un an en données comparables au deuxième trimestre, marquant une accélération par rapport aux trois premiers mois de 2025 (+11,4%) et faisant mieux que le consensus (+10,2%). Cette division "a continué d'afficher une solide performance, comme prévu", apprécie RBC.
Concernant la marque La Prairie, la dynamique commerciale s'améliore, avec un repli des ventes limité à 1,5% sur le trimestre écoulé, quand elles avaient chuté de 17,5% au premier trimestre. "Il est également encourageant de constater que La Prairie reprend de la vigueur, la marque renouant avec la croissance en Chine", ajoute le bureau d'études.
Tesa a aussi souffert mais moins que redouté par les analystes (-4,8%), avec un repli de ses revenus de 3,7% en données comparables, quand cette division avait progressé de 10,7% au premier trimestre.
Un peu plus bas dans les comptes, le résultat opérationnel (Ebit) a aussi déçu. Au premier semestre, le résultat opérationnel ajusté s'est élevé à 836 millions d'euros, soit 1,6% de moins que le consensus situé à 850 millions d'euros, selon Deutsche Bank.
La marge d'Ebit, située à 16,1% s'est également révélée légèrement inférieure au consensus cité par RBC (16,2%). Beiersdorf a enregistré un bénéfice net par action de 2,54 euros, et manque les attentes fixées à 2,67 euros.
RBC explique que ce raté au niveau du bénéfice net par action est du à des revenus d'intérêts inférieurs de 6 millions d'euros au consensus, à 14 millions d'euros, et par une charge fiscale supérieure de 6 millions d'euros, à 256 millions d'euros.
"Le marché des soins de la peau grand public a ralenti et a pesé sur les performances de Nivea, entraînant un manque à gagner au deuxième trimestre et une révision à la baisse des prévisions", analyse le bureau d'études.
Perspectives de croissance abaissées
Effectivement, cette performance plus faible que prévu de cette division phare a contraint Beiersdorf à abaisser ses objectifs pour 2025. Pour l'exercice en cours, la société abaisse ses prévisions pour sa division consommateur, tablant sur une croissance en données comparables de 3% à 4%, contre de 4% à 6 % précédemment.
Les prévisions de marge opérationnelle pour ce segment sont également revues à la baisse, avec une progression attendue de 20 points de base (0,2 point de pourcentage), contre une précédente prévision d'une hausse de 50 points de base.
Les perspectives actualisées du groupe allemand pour cette division en 2026 s'avèrent inférieures au consensus, qui attendait une progression organique du chiffre d'affaires de 4,4 % et de la marge opérationnelle de 50 points de base, selon RBC
"Les prévisions pour l'ensemble de l'exercice concernant Tesa (croissance organique du chiffre d'affaires de 1 à 3 % et marge d'Ebit d'environ 16 %) sont confirmées, conformément au consensus", ajoute le bureau d'études.
Concernant l'ensemble du groupe, Beiersdorf anticipe désormais une croissance en données comparables de 3%, contre de 4 à 6% précédemment. La marge opérationnelle de la société est par ailleurs attendue "légèrement supérieure à celle de l'année précédente", soit au-dessus de 13,9%.