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Les ascenseurs, un marché très dynamique sur lequel on peut miser en Bourse

dimanche 25 décembre 2022 à 12h00
Les ascenseurs connaissent une croissance assez soutenue

(BFM Bourse) - Le secteur des ascenseurs et des escalators pourrait atteindre des revenus de près de 100 milliards d'euros d’ici huit ans selon Crédit Suisse. Très concentré, ce marché est dominé par quatre grands acteurs.

Ce sont des infrastructures que nous utilisons pour beaucoup tous les jours et dont le potentiel de croissance n’est pas forcément connu: les ascenseurs.

Ce dispositif de transport vertical à taille humaine a des origines compliquées à dater, avec des prémices qui pourraient remonter à l’Antiquité. Difficile également de connaître le nombre d’ascenseurs dans le monde mais la National elevator industry en recensait, en 2017, 1 million aux Etats-Unis et au Canada, en cumulé.

Indissociable du paysage urbain, l’ascenseur reste un mécanisme en permanente mutation technologique, intégrant par exemple l’intelligence artificiel et l’internet des objets au cours des dernières années. "L’intelligence artificielle est utilisée dans la maintenance prédictive" ce qui permet "d’analyser [des] données pour fiabiliser le fonctionnement des ascenseurs" et éviter ainsi les pannes, expliquait l’an passé Guillaume Fournier-Favre, directeur général de Kone France, sur BFM Business.

La modernisation comme locomotive

Le secteur connaît surtout une croissance relativement élevée. Dans une étude publiée mardi, Crédit Suisse estime que le marché total des ascenseurs et des escalators devrait passer d’un peu plus de 60 milliards d’euros en 2021 à près de 100 milliards d’euros en 2030, soit une croissance annuelle moyenne d’environ 4,5%.

Le marché des nouvelles installations devrait progresser de 2% en moyenne, en valeur. En volume, Crédit Suisse estime que le nombre de nouveaux ascenseurs et d’escalators, après avoir atteint un pic de plus de 1 million en 2021, devrait se tasser et évoluer entre 950.000 et 850.000 unités par an. Ce, en raison d’une baisse de 25% en Chine, où le marché de l’immobilier est à la peine en raison des difficultés financières des promoteurs.

En valeur, ce segment passerait de 26,5 milliards d’euros en 2021 à 30,8 milliards d’euros d'ici à 2030, avec une contribution d’environ 10% de la hausse des prix. Le nombre d’ascenseurs et d’escalators en services passerait, lui, de 20 millions en 2022 à environ 27 millions en 2030.

Le marché de la maintenance de ces installations atteindrait 45 milliards d’euros en 2030 contre 32 milliards en 2021, soit une croissance moyenne de 4%. Celui de la modernisation serait le plus dynamique avec une progression annuelle moyenne de 11%, et dépasserait les 20 milliards d’euros en 2030.

Une prime à reconquérir

Mais au-delà de ces perspectives engageantes, pourquoi investir dans les ascenseurs? Deutsche Bank a donné plusieurs éléments de réponse lorsque la banque a commencé à suivre le secteur, le mois dernier.

"Les actions des [groupe d’] ascenseurs offrent une exposition à des tendances fortes de long terme, notamment l'urbanisation sur les marchés clés et la recherche de l'efficacité énergétique, tout en bénéficiant d'un marché consolidé avec des revenus de services non discrétionnaires et récurrents", développait la banque allemande. Il s’agit donc de valeurs qui permettent de jouer des méga-tendances, comme la transition énergétique mais aussi l’internet des objets (IoT). Et l’urbanisation des grandes villes dans les pays émergents, synonyme d’élévation de bâtiments.

A plus court terme, la banque estime que les difficultés récentes du secteur, à savoir la conjoncture incertaine de la Chine et les hausses de coûts des matières premières, s’atténueront fin 2023, avec une amélioration des marges dès l’année prochaine.

Ce qui devrait permettre à ces valeurs de retrouver la prime de valorisation dont elles sont censées bénéficier par rapport au MSCI Capital Goods- un indice qui regroupe les valeurs mondiales produisant des équipements à forte intensité capitalistique- en raison de leur modèle d’activité attrayant (des marges robustes, des revenus de services récurrents, et une croissance structurelle).

Le profil défensif de Schindler

En termes d’acteurs, le secteur s’avère très concentré. Quatre groupes se partagent ainsi près des deux tiers du marché selon Crédit Suisse : l’américain Otis (18%), le suisse Schindler (16%), le finlandais Kone (16% également) et Thyssenkrupp Elevators (TKE, 13%), qui est issue d’une vente de la division ascenseurs du conglomérat allemand Thyssenkrupp à des fonds.

En termes d’arbitrages, Deutsche Bank, qui suit Kone et Schindler, préfère miser sur le groupe suisse avec une recommandation à l’achat, contre "conserver" pour le finlandais. La banque observait le mois dernier que Kone s’échangeait avec une prime importante par rapport au secteur des Capital Goods, alors que Schindler affiche une valorisation en ligne avec ce compartiment. Ce que la banque juge injustifiée car les marges du finlandais ont davantage souffert que celles du suisse.

Sur les neufs premiers mois de l’année, Kone a vu sa marge opérationnelle ajustée atteindre 8,9% contre 12,3% un an plus tôt Un tassement moins prononcé chez Schindler, dont le même indicateur s’est inscrit à 8,9% également mais en baisse de seulement 2,4 points de pourcentage par rapport aux 11,4% des neufs premiers mois de 2021.

Deutsche Bank juge également le profil de Schindler plus défensif, car davantage tourné vers les services et moins vers les nouvelles installations, dont le principal moteur reste la Chine. Son exposition moindre à la deuxième économie mondiale, en pleine crise immobilière, devrait ainsi lui permettre de surperformer ses pairs, selon Deutsche Bank.

Concernant Otis, la plus grande partie des analystes demeure à "neutre" sur la valeur, selon Investing.com, avec un objectif de cours moyen de 77 dollars par action inférieure au cours actuel, de 81,6 dollars. Le groupe a pâti cette année de la baisse très prononcé du marché chinois des nouvelles installations, conduisant à un repli de son chiffre de 4,5% sur les neuf premiers mois de l’année.

Julien Marion - ©2023 BFM Bourse
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