(BFM Bourse) - La banque suisse plonge à la Bourse de Zurich, après qu'un de ses principaux actionnaires a déclaré qu'il ne comptait pas apporter de l'argent frais à l'établissement en cas de besoin.
Les banques vont de Charybde en Scylla en Bourse ces derniers jours. Après avoir déjà été malmenée par les craintes après la faillite de la banque américaine Silicon Valley Bank (SBV), malmenée par la fuite des dépôts de ses clients, le secteur s'effondre en Bourse ce jeudi, entraîné par le plongeon de Credit Suisse.
A Paris, BNP Paribas plonge de près de 11% tandis que Société Générale chute de 13,3%. A Francfort Deutsche Bank perd 9%. A Wall Street, en préouverture, JPMorgan abandonne 2,3% et Goldman Sachs chute de 3,3%.
Ces dégagements restent toutefois bien moindres que celui de Crédit Suisse qui dévisse de plus de 30% à la Bourse de Zurich.
Le président de la Banque nationale saoudienne, Ammar Al Khudairy, a déclaré sur Bloomberg TV qu'il était hors de questions que son groupe, plus grand actionnaire de Credit Suisse avec près de 10%, injecte des liquidités dans la banque suisse si elle venait à en avoir besoin.
Les CDS inquiètent
Selon Bloomberg, le prix des Credit Default Swaps de la banque suisse, des instruments permettant de se couvrir contre un risque de défaut d'un pays ou d'une société, atteint désormais un niveau "proche de signaler des inquiétudes sérieuses" des investisseurs.
"Les traders s'inquiètent de la capacité de survie de Credit Suisse (…) et, dans le cas [où elle ne survivrait pas, NDLR], de l'ampleur de la crise qui s'annonce", souligne Naeem Aslam, de Zaye Capital.
Le même Ammar Al Khudairy s'est pourtant montré un peu plus rassurant auprès de Reuters, jugeant que l'établissement helvétique ne devrait pas avoir besoin de davantage de capital. "Je ne pense pas qu'ils aient besoin d'argent supplémentaire ; si vous regardez leurs ratios, ils sont bons. Et ils opèrent dans le cadre d'un régime réglementaire solide en Suisse et dans d'autres pays", a-t-il déclaré à l'agence de presse britannique.
Pour Amandine Gerard, présidente de la Financière de l'arc, les mouvements de baisse sur les autres banques s'explique de par le fait "qu'on revient sur la problématique du système interbancaire". "'Les banques se prêtent entre elles et s'il commence à y avoir une défiance à ce niveau-là, on rencontre un problème de liquidités ", a-t-elle expliqué sur l'antenne de BFM Business.
Crédit Suisse a essuyé une série de revers récents et a dû procéder à une augmentation de capital de 4 milliards de francs suisses à la fin de 2022 pour renforcer son bilan. En 2022, la banque a essuyé une perte nette de 7,3 milliards de francs suisses (près de 7,4 milliards d'euros) sur fond de retraits massifs d'argent de la part de ses clients