(BFM Bourse) - Le géant des médias a vu sa base d'abonnés reculer pour le deuxième trimestre consécutif et sa directrice financière a prévenu que les pertes sur le streaming devraient se creuser au cours du trimestre actuel.
Sale temps pour Mickey en Bourse. L'action du géant des médias et du divertissement Walt Disney chute de plus de 8,5% à Wall Street en début de séance ce jeudi à la suite de la publication de ses résultats trimestriels.
Si les principaux indicateurs financiers sont ressortis en ligne avec les attentes, le groupe américain paie la baisse des abonnés sur son plus important service de streaming Disney+. Sur les trois premiers mois de l'année (qui correspond au deuxième trimestre de l'exercice 2022-2023 du groupe), le nombre d'abonnés payants s'est inscrit à 157,8 millions, en recul de 2% par rapport aux trois derniers mois de 2022.
Selon un consensus cité par CNBC, les analystes tablaient sur un chiffre plus élevé, à 163,17 millions d'abonnés. Il s'agit du deuxième trimestre consécutif de baisse du parc d'abonnés de Disney+.
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Pertes réduites
Les hausses de prix passées par la société ont néanmoins permis d'augmenter les revenus par abonnés, en hausse de 13% sur un an à 4,44 dollars.
Le groupe a par ailleurs réussi à comprimer la perte opérationnelle dans son segment "direct-to-consumer", qui regroupe Disney+ mais aussi les autres services de streaming à savoir Hulu et ESPN+. La perte s'est établie à 659 millions de dollars sur le trimestre contre 887 millions de dollars un an plus tôt, et un consensus à 850 millions de dollars.
Néanmoins, Christine McCarthy, la directrice financière du groupe, a indiqué aux analystes que cette perte devrait se creuser de 100 millions de dollars sur le trimestre en cours, a rapporté Bloomberg. Ce en raison de coûts de marketing plus importants. Ce qui vient mettre un coup d'arrêt aux efforts mis en œuvre par le groupe pour tenter de s'approcher de l'équilibre financier dans le streaming.
Disney avait notamment introduit en décembre aux Etats-unis une offre Disney+ avec publicité tout en relevant le tarif de son abonnement sans publicité, de 8 dollars à 11 dollars, emboîtant le pas à d'autres plateformes de visionnage de vidéos, Netflix en tête. Mais, contrairement à Disney+, Netflix parvient à engranger des abonnés, affichant une croissance depuis trois trimestres consécutifs.
Réductions de coûts massives
Le directeur général de Disney, Bob Iger, également cité par Bloomberg, a indiqué aux analystes que Disney comptait encore relever ses prix sur son offre sans publicité cette année et allaient également comprimer les coûts de ses programmes en retirant de ses catalogues des films et des émissions.
Dirigeant emblématique de Disney de 2005 à 2020, Bob Iger avait été appelé à la rescousse en novembre pour reprendre les commandes du groupe qui avait alors éjecté le directeur général Bob Chapek. Le renvoi de Chapek faisait alors suite à la publication par Disney de pertes massives dans le streaming, de près de 1,5 milliard de dollars.
Depuis Bob Iger a serré la vis pour remettre d'aplomb le géant américain, dévoilant en février un plan d'économie de 5,5 milliards de dollars avec 7.000 suppressions de postes et une réorganisation en trois divisions. Selon l'AFP, le dirigeant a précisé aux analystes que la société était en bonne voie pour atteindre ou dépasser cet objectif de réductions de coûts.
En dehors du streaming, la croissance de Disney a été portée par ses services liés aux parcs d'attractions et produits dérivés, qui affichent une croissance de 17% de ses revenus et de 23% de son bénéfice opérationnel. Le groupe a bénéficié d'une bonne dynamique dans ses parcs de Shanghai, Hong Kong et Paris où la fréquentation a progressé.
Au total les revenus ont progressé de 13% sur un an à 21,82 milliards d'euros, légèrement au-dessus des attentes, tandis que son bénéficie par action ajusté s'est inscrit à 93 cents, pile en ligne avec le consensus.