(BFM Bourse) - Selon la fédération américaine de l'habillement, encore 42% des vêtements commercialisés aux Etats-Unis viennent de Chine. Mais chez l'inventeur du célèbre 501, ce taux n'a cessé de se réduire ces dernières années - notamment du fait de l'envolée des coûts salariaux en Chine tout simplement. Seuls 1 à 2% des Levi's vendus outre-Atlantique sont concernés aujourd'hui.
La dernière salve de taxes douanières décochées par Donald Trump à l’encontre des produits chinois (qui doivent s'appliquer à partir de septembre) concernera cette fois beaucoup de produits de consommation grand public, alors que les précédentes taxes affectaient plutôt des biens industriels. Face à cette nouvelle escalade dans la guerre commerciale, les marques américaines de prêt-à-porter ont déjà commencé à adapter leurs approvisionnements.
L’inventeur du bleu-jean Levi Strauss, qui a fait cette année son grand retour en Bourse, est de ceux-là. Le directeur général de l’entreprise Chip Bergh a révélé, lors d’un entretien à Reuters, que seul 1 à 2% des articles vendus aux Etats-Unis étaient désormais fabriqués en Chine, contre 16% encore il y a deux ans.
Estimant que les conditions des échanges commerciaux entre la Chine et les Etats-Unis venaient trop souvent aux dépens des emplois américains, Donald Trump veut amener la Chine à conclure un accord plus avantageux, en appliquant des droits de douane de plus en plus élevés sur les produits chinois tant que son partenaire ne consent pas à ses conditions. Cependant, les Etats-Unis important effectivement beaucoup de produits chinois, ces taxes commencent aussi à venir grever les coûts des entreprises et affecter le pouvoir d’achat des ménages.
Accélérer les délocalisations... hors de Chine
Le patron de Levi Strauss (Levi’s) a souligné que le caractère imprévisible des discussions ouvertes depuis plus d’un an entre les deux puissances entraînait une forte incertitude pour les détaillants.
Cet état de fait les pousse à accélérer les délocalisations depuis la Chine vers d’autres pays manufacturiers comme le Vietnam et le Bangladesh, un mouvement suscité au départ par la hausse des coûts salariaux en Chine.
Outre Levi’s, Gap ou Macy’s ont aussi réduit la part de la Chine dans leurs approvisionnements. Mais à l’échelle de l’ensemble du secteur, ce sont encore 42% des vêtements et 69% des chaussures vendues aux USA qui sont fabriqués en Chine, selon les chiffres de l’American Apparel and Footwear Association.
Chip Bergh a par ailleurs confié à Reuters que le fabriquant du jean’s 501 avait mis en place des solutions de repli du Mexique, alors que le président des Etats-Unis a aussi récemment menacé son voisin du sud de mettre en place de lourdes taxes douanières, faute de mettre un frein à la vague d’immigration illégale.