(BFM Bourse) - Le constructeur automobile de luxe a livré des résultats nettement supérieurs aux attentes au quatrième trimestre, avec un chiffre d'affaires par automobile vendue de 443.000 euros. Les perspectives pour l'année en cours, sont, comme d'habitude, très prudentes.
Le débat ne sera probablement jamais tranché. Ferrari doit-il être considéré comme un groupe de luxe ou un constructeur automobile en Bourse? Jefferies, par exemple, rapproche davantage la société de Maranello d'un Hermès ou d'un Brunello Cucinelli.
L'essence même de la société au cheval cabré reste de vendre des automobiles tandis que son modèle économique qui consiste à entretenir la désirabilité de sa marque et à ménager ainsi les volumes plaide pour l'intégrer dans l'univers du luxe.
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442.700 euros par véhicule
Dans un cas comme dans l'autre, un point demeure invariant: Ferrari grimpe en Bourse. Après avoir progressé de 25,5% en 2024, la seule hausse dans l'automobile avec Renault, le constructeur au cheval cabré prend 10% depuis le début de 2025.
Surtout, Ferrari s'adjuge 7% ce mardi 4 février à la Bourse de Milan, après avoir livré ses résultats du quatrième trimestre, qui ont dépassé les attentes sur toute la ligne.
Sauf, certes, sur les livraisons, à 3.325 unités sur le dernier trimestre de 2024, soit 65 de moins qu'attendu par le consensus, selon Bernstein.
Les revenus, eux, ont augmenté de 14% à 1,74 milliard d'euros, soit 5% de plus que le consensus (1,65 milliard d'euros).
Bernstein souligne un chiffre impressionnant: le revenu par modèle vendu, qui s'est établi à 442.700 euros (6% au-dessus du consensus), un record absolu pour la marque au cheval cabré.
Le bureau d'études note que ce résultat s'explique par l'augmentation des livraisons de la famille SF90 XX, un supercar "dont le prix est supérieur de 80% à celui de la gamme de série", ainsi que par les premières livraisons de la 12Cilindri.
La société a aussi continué de tirer parti de la montée en puissance des activités de "customisation", mieux margées. Ces activités consistent pour simplifier à proposer des véhicules sur mesures à ses clients en fonction de leurs goûts et de leurs exigences.
Journée investisseurs en octobre
Par ailleurs, le résultat opérationnel a progressé de 26% à 468 millions d'euros pour une marge correspondante de 27%, tandis que le bénéfice par action a grimpé de 31% à 2,14 euros. Les analystes attendaient une marge opérationnelle de 26% et un bénéfice par action à 1,79 euro.
Sur l'ensemble de 2024, Ferrari a livré 13.752 véhicules, en hausse de 1%, pour un bénéfice net qui a grimpé de 21% à 1,526 million d'euros.
"La qualité des revenus plutôt que les volumes : je pense que c'est ce qui explique le mieux nos résultats financiers exceptionnels en 2024, grâce à un solide mix de produits et à une demande croissante de personnalisation", a déclaré le directeur général de Ferrari, Benedetto Vigna, cité dans un communiqué.
Concernant ses perspectives, Ferrari a indiqué tabler pour 2025 sur des revenus de plus de 7 milliards d'euros, un résultat opérationnel de plus de 2,03 milliards d'euros et un bénéfice par action de 8,60 euros. Ces cibles sont inférieures aux attentes, le consensus se situant à 7,11 milliards d'euros pour les revenus et 2,05 milliards pour le résultat opérationnel.
Mais comme d'habitude avec Ferrari, la société se laisse des mages de manœuvre avec ses perspectives. Royal Bank of Canada note que le groupe devrait encore largement atteindre sinon relever ces objectifs et que les investisseurs ont probablement conscience de cela.
Ferrari a indiqué, par ailleurs, qu'il tiendrait une journée dédiée aux investisseurs, le 9 octobre prochain, à Maranello.