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À rebours des autres groupes automobiles, Ferrari envoie un nouveau signal de confiance à la Bourse

mardi 6 mai 2025 à 17h39
Ferrari progresse en Bourse

(BFM Bourse) - La marque au cheval cabré a livré une nouvelle publication supérieure aux attentes, au premier trimestre, et confirmé ses objectifs. La société transalpine a par ailleurs chiffré à un demi-point de pourcentage l'impact des droits de douanes sur ses marges pour 2025.

La saison des résultats n'a guère été de tout repos pour les constructeurs automobiles. Les trois grands groupes américains dits de "Detroit" ont retiré ou abaissé leurs objectifs 2025 en raison de l'incertitude sur les droits de douane annoncés par l'administration Trump.

Ford les a suspendus lundi soir, Stellantis avait fait de même la semaine dernière. General Motors s'y est de son côté pris à deux fois, suspendant ses prévisions avant de les abaisser quelques jours plus tard, avec une cible de résultat opérationnel réduite de 30%.

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Les groupes européens seront évidemment aussi frappés par ces droits de douane. Mercedes-Benz a aussi été contraint de suspendre ses objectifs 2025 tandis que Volkswagen les a, certes, confirmés, mais a exclu l'impact des surtaxes douanières de ces cibles. Renault constitue un cas à part, car absent du marché américain et donc immune aux répercussions directes des droits de douane.

Ferrari, pour sa, part est bien présent aux États-Unis, la région "Amériques" comptant pour environ 30% de ses livraisons. Le groupe subira de plein pot les surtaxes douanières voulues par l'administration Trump dans la mesure où sa production reste limitée à un seul site, celui de Maranello, en Italie.

Mais contrairement à ses homologues "mass market", le constructeur automobile de luxe parvient à rassurer les investisseurs avec ses résultats du premier trimestre.

La Bourse apprécie

Livrés ce mardi 6 mai avant l'ouverture de Wall Street, ces comptes ont permis à l'action Ferrari de repartir dans le vert. En baisse avant l'annonce, le titre gagnait 2,5% à Milan vers 16h30.

Ferrari a vu ses volumes progresser de 1% sur les trois premiers mois de l'année, tandis que ses revenus ont augmenté de 13% à 1,79 milliard d'euros. Encore une fois, cette croissance s'explique à la fois par les ventes de pièces détachées et, surtout, par la personnalisation croissante dans l'achat de ses automobiles. Les clients de Ferrari ne se contentent jamais du modèle de base mais vont souvent sélectionner de nombreuses options, allant de la peinture à la couleur des tapis en passant par le style des sièges.

In fine, le revenu par automobile du groupe s'établit à 427.500 euros quand la prévision moyenne des analystes (le consensus) se situait à 423.700 euros. Un an plus tôt ce chiffre ne se situait "qu'à" 388.202 euros. Bernstein qualifie cet indicateur d'"impressionnant".

Le résultat brut d'exploitation (Ebitda) de la société a progressé de 15% à 693 millions d'euros, dépassant de 2% le consensus, tandis que le bénéfice net a augmenté de 17% à 412 millions d'euros.

À l'issue de ce trimestre, Ferrari a confirmé ses objectifs pour 2025. L'entreprise vise des revenus en hausse d'au moins 5% sur un an, un résultat brut d'exploitation ajusté d'au moins 2,68 milliards d'euros, un bénéfice opérationnel ajusté d'au moins 2,03 milliards d'euros, un bénéfice par action d'au moins 8,60 euros ou encore un flux de trésorerie d'au moins 1,2 milliard d'euros.

La société a prévenu que ses marges d'Ebitda et de résultat opérationnel faisaient face à un risque chiffré à 0,5 point de pourcentage liés aux droits de douane américain.

Un pricing power hors norme

Reste que face à cette incertitude, Ferrari peut compter sur un pouvoir de fixation des prix hors norme.

"Les acheteurs sont très fidèles, à ma connaissance c'est la seule marque avec Hermès où le prix de l'occasion est supérieur au neuf, ce qui veut dire que si vous achetez une Ferrari vous pouvez la revendre plus cher immédiatement, cela montre le niveau de 'pricing power' du groupe", expliquait en octobre à BFM Bourse, Stéphane Deo, gérant de portefeuille chez Eleva Capital.

Ce qui explique que Royal Bank of Canada pense que les clients absorberont l'impact des droits de douane de 25% sur les véhicules qui seront vendus aux États-Unis.

Le groupe avait déjà annoncé en mars son intention d'augmenter les prix de ses modèles aux États-Unis d'un maximum de 10% , selon les modèles.

"À l'heure où de nombreuses entreprises automobiles et autres suspendent leurs prévisions en raison des incertitudes liées à l'impact des droits de douane américains et des répercussions secondaires sur l'économie américaine et mondiale, Ferrari se distingue en publiant des résultats du premier trimestre qui battent le consensus et en réitérant avec confiance ses prévisions pour l'exercice 2025", apprécie de son côté Bernstein dans une note publiée ce mardi.

L'intermédiaire financier remarque au passage que le groupe a souligné que son carnet de commandes couvrait déjà son plan d'affaires pour 2026, ce qui "suggère que peu de changements ont eu lieu" sur la demande, depuis l'annonce des droits de douane.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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