(BFM Bourse) - L'Autorité des marchés financiers met en garde le public sur des offres frauduleuses d’investissement par le biais de robots de trading. Elles ciblent particulièrement les DOM-TOM.
Pour protéger les épargnants, l'Autorité des marchés financiers (AMF) les met régulièrement en garde contre les risques associés à certains placements.
Le mois dernier, elle avait émis un nouvel avertissement contre les opérations de financements dilutives, qui peuvent coûter très cher aux actionnaires. Cette fois-ci, le gendarme des marchés financiers a mis en garde le public sur les offres de trading automatisé sur le marché du Forex, le marché des changes.
Les robots de trading ou Expert Advisors (qui sont en eux-mêmes des outils parfaitement légitimes) réalisent des opérations sans intervention humaine. L'épargne n'est plus confiée un conseiller financier mais à un algorithme, qui agit en fonction des paramètres renseignés (prix, heure d’exécution...).
Nombreux signalements d’épargnants
Sur les dix dernières années, l'offre de trading automatique sur les marchés actions, des devises et plus récemment sur les cryptomonnaies a explosé. Dans le communiqué publié jeudi, l'AMF alerte sur les offres frauduleuses de trading automatisé sur le Forex, proposées par des sociétés n’étant pas autorisées à proposer des services d’investissement en France.
Au cours des derniers mois, le régulateur boursier a mesuré l'ampleur du phénomène. Il a reçu de nombreux signalements d’épargnants et d’institutions d’Outre-mer concernant ce type d'investissement. Ces offres frauduleuses s’appuient également sur des programmes de parrainage et ciblent particulièrement les départements et territoires d'Outre-mer. Elles sont relayées dans des vidéos sur les réseaux sociaux et présentées lors de conférences promotionnelles, dans des salles louées pour l’événement, ou via des groupes fermés de messagerie.
Ces derniers mois, l’AMF a appelé à la vigilance sur des offres d'investissements sur les réseaux sociaux. Plusieurs influenceurs ont fait la promotion de produits financiers plus ou moins douteux, selon un modus operandi redoutable, notamment auprès d'une population très jeune dépourvue de bagage financier.
Des taux de rendement irréalistes
Selon l'AMF, plusieurs offres à l’argumentaire très semblable font miroiter des taux de rendement irréalistes de "5 % à 15 % par mois", "jusqu’à 400% par an" obtenus grâce à un "robot de trading automatique" qui nécessite la souscription d’une licence, mensuelle ou annuelle, pouvant atteindre plusieurs centaines ou milliers d’euros.
Les épargnants, séduits par l'appât du gain facile, sont invités à ouvrir un compte auprès d’un broker désigné comme partenaire exclusif, nullement autorisé à proposer ce type de services à un public français, les dépôts et retraits s’effectuant uniquement en crypto-actifs, explique l'AMF.
"Plutôt que de retirer leurs gains potentiels trop tôt, sous peine de frais, les épargnants sont encouragés à générer des revenus d’affiliation, en recrutant de nouveaux abonnés, sous la forme de bonus ou commissions de différents niveaux", explique le gendarme financier.
Le mode de fonctionnement se rapproche des structures de marketing multi-niveaux (MLM), dont l’AMF avait dénoncé les pratiques agressives dans la vente de packs de formation au trading en juin 2020. Pour duper un public séduit par ces taux de rendement alléchants, les mots clés utilisés, tels que liberté financière ou revenus passifs, "sont d’ailleurs les mêmes", déplore le gendarme financier.
L’AMF rappelle que seules les sociétés agréées comme prestataires de services d’investissement en Europe sont autorisées à proposer des services de courtage tels que le trading, automatisé ou non, sur le Forex. Le régulateur a engagé plusieurs actions de manière à faire cesser les agissements de ces sociétés non autorisées.
De manière générale, l'AMF rappelle au public les règles de vigilance avant tout investissement. Les épargnants sont invités à méfier des "promesses irréalistes de sites de trading garantissant des gains rapides", ainsi qu'à vérifier que la société est bien autorisée à proposer des services financiers et qu'elle ne figure pas sur une des listes noires de l’AMF.