(BFM Bourse) - A l'issue d'une offre publique d'achat, le nouvel actionnaire de la société spécialisée dans la transformation numérique des PME détient plus de 90% du capital et va ainsi mettre en œuvre un retrait obligatoire de la cote.

Clap de fin en Bourse pour Visiativ. L'entreprise de services numériques et de solutions logicielles pour les petites et moyennes entreprises (les TPE-PME-ETI représentent 88% de ses revenus) s'était introduite à la Bourse de Paris en 2014.

A l'époque, les revenus de cette société fondée en 1987 tutoyaient les 50 millions d'euros. Le chiffre d'affaires a depuis été multiplié par plus de cinq, à 277 millions d'euros en 2023. Le cours de Bourse a, lui, connu un parcours mouvementé, surtout ces dernières années. Mais, à 27 euros, l'action affichait quand même une hausse de 152% début février par rapport à son prix d'introduction de 2014.

Le 9 février, l'actionnaire de référence de Visiativ, Alliativ, société du cofondateur et PDG de Laurent Fiard, avait annoncé son rachat par le groupe SNEF, une entreprise française d'ingénierie et de conception qui souhaitait renforcer son pôle numérique.

Cette opération a amené le groupe SNEF à reprendre indirectement le contrôle de Visiativ, puisqu'Alliativ détient plus de 40% de son capital.

Une sortie de cote prochainement

Ce changement de contrôle a ainsi entrainé une offre publique d'achat (OPA) obligatoire sur Visiativ, lancée le mois dernier au prix de 37 euros par action. Soit le même prix que celui sur lequel a été basé le rachat d'Alliativ par le groupe SNEF.

Ce mardi, Visiativ a annoncé que l'Autorité des marchés financiers (AMF) avait publié les résultats définitifs de cette OPA. A l'issue de cette opération, le groupe SNEF détient indirectement, via Alliativ, 95% du capital et 92% des droits de vote de Visiativ. Soit davantage que les 90% nécessaires pour sortir une entreprise de la Bourse.

En conséquence, une demande de procédure de retrait de la cote sera prochainement "formulée", a indiqué Visiativ, qui quittera donc sous peu la Bourse de Paris, dix ans après avoir l'avoir rejointe.

En février, Invest Securities s'était dit "surpris" de cette opération, car il lui semblait que les dirigeants de Visiativ avaient encore envie de conserver les coudées franches "pendant longtemps" après la présentation du dernier plan stratégique. Invest Securities jugeait que les dirigeants étaient "peut-être déçus de la valorisation en Bourse" de Visiativ.

Une cote parisienne qui s'assèche

Visiativ rejoint plusieurs sociétés de taille moyenne qui ont dernièrement quitté la Bourse de Paris ou qui s'apprêtent à la quitter à la suite d'une OPA.

Dans le même secteur que Visiativ, la société SII a fait en mars ses adieux à la place parisienne, après l'offre publique de sa famille fondatrice.

Le producteur d'énergies renouvelables Neoen devrait, lui, quitter la cote début 2025, date à laquelle est prévue la clôture de l'OPA du fonds canadien Brookfield.

De son côté le spécialiste du diagnostic in vitro Eurobio Sicentific a annoncé au début du mois que des fonds alliés à sa direction avaient décidé de former un concert et de lancer une OPA en vue d'un retrait de la cote. L'entreprise avait alors invoqué un constat effectué par d'autres sociétés, à savoir que la Bourse ne satisfaisait pas pleinement ses dirigeants, n'apportant pas à la société "la flexibilité théoriquement offerte pour son financement".

Les retraits de cote ont eu tendance à s'accélérer ces dernières années, alors que les introductions en Bourse se font plus rares. Selon le cabinet EY, 31 sociétés ont quitté la cote parisienne en 2023, après 25 en 2022. De leur côté, les introductions en Bourse se sont inscrites à seulement six en 2023, après onze en 2022. Ce qui aboutit logiquement à une cote parisienne qui se dégarnit.