par Yann Le Guernigou
PARIS (Reuters) - En avance sur son plan de marche, Vinci exprime son optimisme à propos de l'exercice 2008, le directeur général du groupe de BTP et de concession estimant qu'il n'y a aucune raison pour que les bons niveaux de marge de ses activités atteints en 2007 ne se maintiennent pas.
Xavier Huillard, qui commentait les comptes de l'exercice passé devant les analystes, a indiqué en outre que le taux de croissance de l'activité attendue cette année serait plutôt un peu au-dessus qu'en-dessous de l'objectif "de l'ordre de 10%" annoncé dans le communiqué de résultats publié mercredi soir.
"Je ne vois aucune raison pour que nos taux de marge ne continuent pas comme ils ont performé en 2007", a-t-il dit.
Vinci a publié un résultat opérationnel 2007 de 3.113 millions d'euros, en hausse de 16,6%, légèrement supérieur aux attentes du consensus Reuters Estimates (3.027 millions). En hausse continue depuis 1997, le bénéfice net, à 1.461 millions d'euros, est ressorti parfaitement en ligne avec les anticipations.
Le marché a fait la fine bouche à propos de cette publication, le titre Vinci reculant de 2,2% à 46,26 euros vers 12h00. Avec un recul de 8,65% depuis le début de l'année, il évolue en ligne avec l'indice européen DJ Stoxx de la construction et des matériaux (-9,1%) après l'avoir surperformé en 2007 avec un gain de 4,7% (contre un recul de 1,4% pour l'indice).
Fort d'un carnet de commandes record de 21,5 milliards d'euros au 31 décembre, en hausse de 20%, le groupe a souligné qu'il disposait d'une forte visibilité pour 2008 et au-delà.
"LIMITE SURCHAUFFE"
Il profitera notamment de l'effet en année pleine de ses dernières acquisitions, auxquelles il a consacré deux milliards d'euros en 2007, et de la hausse du trafic de ses concessions autoroutières liée à la mise en service de nouveaux tronçons.
S'agissant plus particulièrement de la construction, Xavier Huillard a souligné que le groupe était absent de marchés déprimés comme ceux de l'immobilier résidentiel aux Etats-Unis, en Espagne et au Royaume-Uni et n'observait pas de réel ralentissement sur ceux où il est présent.
"Nous ne voyons toujours pas de signe", a-t-il assuré, ajoutant que, s'il en apparaissait, ils seraient les bienvenus "parce que nous sommes en limite surchauffe".
De même, il a déclaré que la marge record de 4,9% atteinte l'an passé dans cette activité, en hausse de 0,2 point, serait difficile à améliorer, estimant qu'il ne serait pas possible, à court terme, de dépasser la barre des 5%.
Même si sa dette nette a augmenté de 1,5 milliard d'euros l'an passé, pour atteindre 16,3 milliards - un montant presque intégralement logé dans les filiales de concessions -, Vinci souligne qu'il a pu traverser jusqu'ici la crise financière sans encombre.
Il fait valoir notamment que 100% de cette dette était à taux fixes ou taux variables 'cappés' à fin 2007 et qu'aucun refinancement important ne sera nécessaire avant 2012.
Le groupe dispose en outre de plus de 10 milliards d'euros de liquidités, dont 6,6 milliards d'euros de lignes de crédits confirmées, ce qui lui donne les moyens de poursuivre ses opérations de croissance externe.
PAS DE CHANGEMENT SUR ASF
Les dernières acquisitions ont contribué pour 1,5 milliard au chiffre d'affaires en 2007, un montant qui devrait doubler en année pleine, c'est-à-dire en 2008.
Parmi celles-ci, figure une participation de 3% dans ADP, le concessionnaire des aéroports parisiens. Yves-Thibault de Silguy, le président de Vinci, a répété jeudi que le groupe ne comptait pas aller plus loin tant que l'Etat n'aura pas précisé ses intentions sur une société dont il détient 68,4% du capital.
De même, Vinci attend d'en savoir plus que les intentions de l'Etat concernant sa participation dans les grands aéroports de province classés dans la catégorie d'"intérêt national" comme Lyon ou Bordeaux, mais s'intéresse aux autres de taille importante, comme en témoigne sa candidature pour la reprise de la gestion de ceux de Lille ou de Tarbes.
Xavier Huillard a par ailleurs confirmé l'existence de discussions avec la banque belgo-néerlandaise Fortis à propos de sa filiale de parkings, tout en redisant que Vinci avait aussi d'autres discussions en cours sur d'autres projets.
Il a enfin indiqué, en réponse à une question, que son groupe pourrait s'intéresser à nouveau à Cegelec si le spécialiste de l'ingénierie électrique revient sur le marché mais n'en avait pas un besoin impératif au vu du dynamisme affiché par son pôle énergies.
Vinci, qui ambitionnait de dépasser 30 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2009, a déjà atteint cet objectif en 2007. De même, les objectifs de marge d'Ebitda des concessions autoroutières fixés à la même échéance sont déjà atteints chez Cofiroute (70,6% en 2007 contre 69% prévu en 2009) ou sont en bonne voie de l'être chez ASF (65,5% en 2007 et 67% prévu en 2009.
Copyright (C) 2007-2008 Reuters
Recevez toutes les infos sur VINCI en temps réel :
Par « push » sur votre mobile grâce à l’application BFM Bourse
Par email