Le 02/06/2010 à 18:15
L'avenir de Technicolor est-il aux mains des fonds anglo-saxons ?
Première conséquence attendue de la restructuration financière de Technicolor
0.55 | -0.18% | 04/06/2010 - 10h28
Cours - Actualités | Consensus | Société
Ajouter à la liste des valeurs Ajouter au portefeuille Créer une alerte Technicolor (TCH 0.55
-0.18%), le géant américain de la banque d'investissement, Goldman Sachs, s'est conformé hier
aux obligations déclaratives prévues au code monétaire et financier en révélant sa position à
plus de 5% du capital de la firme française.
Par courrier transmis hier à l'AMF, Goldman Sachs a déclaré, avoir franchi en hausse, du fait de
la souscription à l'augmentation de capital, les seuils de 5% du capital de Technicolor.
Précisément la firme détient (indirectement, au travers de différentes entités) l'équivalent
de 47.949.320 actions Technicolor, soit 6,02% du capital (et la même proportion des droits de
vote). Goldman Sachs devient ainsi premier actionnaire du groupe, dont le capital était jusqu'ici
très éclaté (dans son dernier rapport annuel, Technicolor indiquait que 93,26% étaient aux mains
du "public"

.
En graves difficultés financières, Technicolor n'a dû son salut qu'à une augmentation de
capital de 350 millions d'euros, par émission de 528 millions actions nouvelles au prix de 66
centimes et de 639 millions d’euros par émission d’obligations, à échéance 2010 et 2011,
remboursables en 964 millions d'actions nouvelles. Les créanciers seniors, Goldman Sachs, Royal
Bank of Scotland, Citigroup pour les plus importants, ont notamment convenu d'y participer par
compensation d'une partie de leurs créances.
Améliorant significativement le bilan du groupe, l'opération a été bien perçue par les agences
de notation telles Moody's et S&P's qui ont relevé leurs notes.
Mais elle soulève désormais des questions quant à l'objectif poursuivi par le ou les nouveaux
maîtres du tour de table.
Alors que, dans un entretien accordé le mois dernier au site d'actualités des professionnels de
l'électronique, ElectroniqueS.biz, Nathalie Kosciusko-Morizet, Secrétaire d'Etat chargée de la
Prospective et du Développement de l'économie numérique, a affirmé que "L’industrie de
l’électronique est un secteur stratégique en France. Technicolor, STMicroelectronics sont là
pour rappeler l’intérêt des pouvoirs publics pour cette filière", en réalité le poids de
l'Etat est très minoritaire chez Technicolor : seulement 1,95% du capital, via la holding TSA.
Le volontarisme étatique pourrait se trouver mis à mal par le processus de restructuration du
bilan de Technicolor. Si les ex-créanciers nouveaux-actionnaires s'entendent, ils pourraient, sous
réserve de disposer d'une participation suffisante, être tentés de proposer le dossier à un
concurrent américain ou asiatique. L'Etat devrait alors mettre en balance l'intérêt
stratégique de Technicolor -société qui a nécessité une première recapitalisation, publique
celle-ci, en 1996 (le gouvernement avait alors envisagé de la revendre)- face à l'appétit d'un
possible repreneur, appétit aiguisé par la baisse de l'euro.