(BFM Bourse) - Membre du CAC 40 de 2006 à 2014, le fabricant de tubes sans soudure voit son cours de Bourse s'enfoncer chaque jour davantage alors que les obstacles à sa restructuration financière s'accumulent.
De Charybde en Scylla. L'action Vallourec enregistre mercredi une nouvelle baisse de 10% à 22,77 euros - marquant sa quinzième séance consécutive dans le rouge - tandis que le groupe a annoncé mardi soir avoir étendu ses discussions avec ses créanciers.
Fournissant principalement à l'industrie pétrolière des tubes sans soudure, matériels de haute technicité nécessaires à l'extraction du brut dans des conditions extrêmes de pression et de température, Vallourec cherchait déjà en début d'année à renforcer un bilan par trop endetté par le biais d'une augmentation de capital de 800 millions d'euros (plus une nouvelle ligne de crédit du même montant...). Mais la crise sanitaire et le krach subséquent des cours pétroliers ont fait craindre une nouvelle coupure des budgets des producteurs pétroliers, accentuant les difficultés du groupe et sa chute en Bourse.
Sa capitalisation n'est désormais que de 260 millions d'euros, alors que sa dette nette s'élève à 2,326 milliards d'euros à fin juin, une équation ruineuse. La situation opérationnelle du groupe s'est encore dégradée au deuxième trimestre. Les revenus sur cette période ont plongé de 22% sur un an à 843 millions d'euros, pour un Ebitda de 43 millions d'euros et une perte nette de 493 millions d'euros.
Négociations élargies à tous les créanciers
Les discussions menées jusqu'à présent avec les actionnaires de référence (Bpifrance et Nippon Steel) et les banques n'ont visiblement pas permis d'aboutir à une solution, de sorte que Vallourec a annoncé mardi soir qu'elle envisageait "d’étendre le dialogue à l’ensemble de ses créanciers bancaires et obligataires, et des autres parties prenantes, en vue de parvenir à une restructuration financière qui appréhende l’ensemble des emprunts contractés au niveau de Vallourec SA et qui permette de traiter ses échéances à venir et de rééquilibrer sa structure financière, en tenant compte des conséquences de la crise du Covid et des marchés pétroliers sur son activité".
Cela nécessite dans un premier temps d'obtenir, conformément aux conditions de ses crédits renouvelables, l'assentiment des banques à l'ouverture de telles discussions.
Une trésorerie qui va rapidement s'assécher
Vallourec souhaite se donner la possibilité de demander la nomination d’un mandataire ad hoc, ce qui nécessite ici l’accord des porteurs d’obligations soumises au droit américain venant à maturité en octobre 2022 et en octobre 2023, conformément aux contrats d’émission correspondants. La direction va demander aux porteurs obligataires qu'ils lui permettent le cas échéant de nommer un mandataire sans que cette démarche soit pour autant considérée comme un cas de défaut sur les titres concernés. La consultation devrait prendre fin le 11 septembre.
Précisant que la décision de demander la nomination d'un mandataire n'ayant pas été prise à ce stade (ce qui permet de respecter formellement les obligations au titre de ces emprunts obligataires) Vallourec rappelle disposer au 30 juin de lignes de crédits bancaires confirmées d’un montant de 1,934 milliard d’euros, dont 123 millions d’euros non-utilisées, et d'une trésorerie de 1,42 milliard d’euros. Mais les échéances se rapprochent puisque 100 millions d'euros de crédits arrivaient en fait à échéance en juillet dernier, et 1,724 milliard en février 2021.
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