(BFM Bourse) - Onxeo vient de lever 15 millions d’euros après d’investisseurs américains et européens dans le cadre d’une augmentation de capital via un placement privé. L’occasion de faire le point sur les développements à venir de la société de biotechnologie avec Judith Greciet, sa directrice générale.
Tradingsat : Quelle visibilité financière vous confère cette levée de fonds ?
Judith Greciet : Compte tenu des 21,7 millions d’euros de trésorerie de la fin du premier trimestre, cette augmentation de capital nous donne une visibilité jusqu'au premier trimestre 2019. La question du financement est récurrente pour toute société de biotechnologie, et cette opération nous procure aujourd'hui une certaine sérénité. Je souligne que l’opération s’est effectuée avec une décote très limitée [12,6%, ndlr] grâce à une demande très forte. Elle représente aussi une dilution modeste de 7,5%.
Tradingsat : La publication des résultats de phase III de Livatag, votre produit le plus avancé, était prévue mi-2017.
Judith Greciet : Nous devrions être en mesure de les dévoiler avant fin septembre 2017. Il s’agira des principaux résultats de l’étude ReLive menée chez des patients souffrant d’un cancer du foie avancé : le critère primaire d’efficacité qui est la durée de survie, ainsi que certains critères secondaires et les données sur la toxicité. Comme il est d’usage, des résultats complémentaires pourront être ensuite dévoilés progressivement dans les congrès scientifiques.
Tradingsat : Quelle est la stratégie pour Livatag, cherchez-vous un partenaire ?
Judith Greciet : Nous n’avons pas changé notre fusil d’épaule. Il ne serait pas pertinent pour nous de construire une force commerciale. La stratégie est de céder la licence de Livatag. Et, étant donné que nous avons porté le développement jusqu'au bout, nous souhaitons en obtenir la valeur maximum. Il est donc peu probable qu’une annonce soit faite avant la publication des résultats. En revanche, une fois que ces résultats seront connus, et s’ils confirment l’efficacité du produit, la recherche d’un partenaire devrait logiquement s’accélérer.
Tradingsat : Où en est le développement des autres produits, notamment ASIDNA, acquis en 2016 ?
Judith Greciet : ASIDNA est le premier produit de la technologie de la société DNA Therapeutics rachetée l’an dernier. C’est un inhibiteur de la réparation de l’ADN tumoral. Son rôle est d’empêcher, ou plutôt de détourner les mécanismes que la cellule tumorale met en place pour réparer son ADN abîmé - sous l’effet notamment d’agents anticancéreux. Une cellule dont l’ADN est altéré ne peut se multiplier correctement. Empêcher sa réparation est devenu l’une des nouvelles voies de recherche parmi les plus prometteuses dans le traitement du cancer. Une étude de phase I a déjà démontré l’efficacité du produit administré localement, dans des mélanomes métastatiques. Notre souhaitons démontrer maintenant son activité lorsqu'il est administré par voie systémique, intraveineuse, pour atteindre un éventail de tumeurs beaucoup plus large, ce qui conférerait au produit un potentiel extrêmement important. Les premiers résultats du programme préclinique visant à prouver l’efficacité d’ASIDNA par voie intraveineuse doivent être communiqués cet été. S’ils sont concluants, nous pourrons lancer une étude de phase I par voie intraveineuse.
Tradingsat : Quid des autres produits, Validive et Beleodaq ?
Judith Greciet : Pour Validive, nous menons des discussions de partenariat. Nous avons déjà annoncé de façon claire que la Food and Drug Administration américaine exigeait deux études de phase III et qu’il n’était pas dans l’intérêt de la société – en termes d’utilisation du capital - de les conduire nous-même. S’agissant de Beleodaq, le produit est commercialisé aux Etats-Unis en deuxième ligne de traitement du lymphome à cellules T périphérique, un sous-type de lymphome non hodgkinien, l’un des cancers du sang les plus fréquents de l’adulte. L’objectif est toujours d’étendre l’indication du produit de la seconde ligne à la première ligne de traitement. Les discussions se poursuivent avec notre partenaire Spectrum sur le protocole de la future étude de Phase III afin qu’elle réponde aussi bien aux exigences des autorités européennes qu’américaines. En parallèle, nous menons un programme préclinique qui vise à évaluer l’intérêt du Beleodaq en association avec d’autres agents anticancéreux par voie orale, dans d’autres types de tumeurs, avec de premières données attendues d’ici fin septembre également.
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