(BFM Bourse) - Le titre Onxeo domine le palmarès du SRD mardi matin au lendemain de l'obtention, par la société biotechnologique spécialisée dans le développement de médicaments pour le traitement des maladies orphelines, en particulier en oncologie, d'un brevet protégeant les composés issus de la plateforme d'Onxeo jusqu'en 2031, en particulier AsiDNA.

Au rebond ! En tête du palmarès de la cote parisienne mardi à la mi-journée, Onxeo s'adjuge 10,3% à 57,9 centimes d'euro peu avant midi, dans un volume d'échanges représentant 0,5% du capital. Alors à plus de 10 euros à son sommet touché en 2014, le titre a subi une chute inexorable ces dernières années, tombant sous 1 euro en début d'année, puis atteignant lundi en séance un plus bas historique à 50 centimes d'euro. Onxeo tente donc mardi de s'extirper de ce plancher à la faveur d'une bonne nouvelle: une notification d’intention de délivrance d’un nouveau brevet renforçant la protection en Europe des composés issus de sa plateforme platON.

Ce brevet "procurera une durée de protection s’étendant jusqu’à mi-2031 qui pourrait être étendue jusqu’en 2036 via le système de certificat complémentaire de protection (CCP)" et "vient compléter l’ensemble déjà robuste des 9 familles de brevets sécurisant la protection d’AsiDNA et de ses composés apparentés" précise le communiqué publié par Onxeo lundi après Bourse.

Ce nouveau brevet "renforce le portefeuille de brevets autour d'AsiDNA, inhibiteur dit "first-in-class" (traitement présentant un mécanisme d'action inédit, NDLR) de la réponse aux dommages de l'ADN tumoral" indique également le communiqué. Il protège AsiDNA, traitement expérimental contre le cancer et principal levier de création de valeur pour Onxeo, ainsi que des composés apparentés, en tant que tels et pour leur utilisation en thérapeutique, seuls ou en association avec d'autres agents tels que radiothérapie, chimiothérapie ou d'autres agents endommageant l'ADN tumoral - une stratégie visant à empêcher les cellules tumorales de se régénérer.

"Cette intention de délivrance, obtenue très rapidement après le dépôt de la demande, illustre la valeur de notre plateforme platON par sa capacité à générer de nouveaux composés brevetables et confirme le caractère très innovant des produits issus de notre technologie de blocage des voies de signalisation impliquées dans la réparation de l’ADN tumoral", s'est réjoui la directrice scientifique d’Onxeo, Françoise Bono.

Concrètement, AsiDNA est un fragment d’ADN double brin (oligonucléotide) qui agit comme un leurre et imite une cassure double brin d’ADN dans la cellule cancéreuse. Une fois introduit au sein des cellules, AsiDNA envoie un faux signal de lésion qui mobilise les enzymes de détection et de réparation des cassures d’ADN et empêche la réparation des vraies lésions de l’ADN tumoral. Malgré ces cassures, les cellules cancéreuses continuent à se diviser (contrairement aux cellules saines, elles ont, par nature perdu la capacité d’interrompre leur division cellulaire), ce qui induit in fine la mort cellulaire. De l'autre côté, les cellules saines mettent leur division en sommeil en attendant de pouvoir réparer leur ADN une fois le produit évacué par l’organisme. AsiDNA perturbe et épuise donc la capacité des cellules tumorales à réparer leur ADN en agissant en amont de multiples voies de réparation via l’utilisation de biomarqueurs prédictifs.

L'objectif de cette plate-forme est d'aboutir à une prise en charge personnalisée et d'optimiser ainsi les chances du patient.