(BFM Bourse) - Les marges du groupe ont été pénalisées par l'inflation l'an passé. Et les objectifs prévus pour cette année déçoivent.
Les équipementiers automobiles ont vécu un millésime très compliqué en 2022. Contrairement aux constructeurs, ils possèdent moins de levier pour élever leurs prix, leurs tarifs étant contractuellement définis, ce qui les oblige à négocier avec leurs clients. Il en ressort une moindre capacité à répercuter l'inflation de leurs coûts.
Valeo n'a pas été épargné. L'ex-locataire du CAC 40, qui a publié ses résultats annuels jeudi soir, a vu sa marge opérationnelle (hors contribution des sociétés mises en équivalence) se contracter de 80 points de base (0,8%) au titre de 2022, et tomber à 3,2%, un peu moins que les 3,3% attendus par les analystes.
"L'inflation nous a coûté un point de marge", a expliqué le directeur général du groupe, Christophe Périllat, sur BFM Business, ce vendredi, soulignant que l'impact de l'inflation non répercutée aux clients s'était élevé à environ 200 millions d'euros.
Bond des systèmes d'ADAS
Sur les autres lignes des comptes, le chiffre d'affaires a progressé de 16% en données publiées et de 9% hors effet de change et de périmètre, pour atteindre 20 milliards d'euros, malgré des volumes encore pénalisés par la pénurie de semi-conducteurs.
L'activité a été soutenue par les systèmes d'assistance à la conduite et au stationnement (ADAS), en croissance comparable de 29% pour la première monte, et les dispositifs de propulsion électrique haute tension, en croissance de 34%.
Le bénéfice net a progressé de 31% sur un an à 230 millions d'euros. La bonne nouvelle de la publication vient surtout de la génération de trésorerie, qui, à 388 millions d'euros, a dépassé le consensus de 17%.
Pour l'exercice en cours, Valeo anticipe un chiffre d'affaires en croissance, avec un montant attendu entre 22 milliards et 23 milliards d'euros, et une marge opérationnelle située entre 3,2% et 4% ainsi qu'un flux de trésorerie supérieur à 320 millions d'euros.
Vers un premier semestre moins porteur que le second
De quoi laisser le marché sur sa faim. Comme le souligne Stifel, les analystes tablaient jusqu'à présent, pour 2023, sur un flux de trésorerie d'environ 440 millions d'euros et une marge opérationnelle de 4% soit le haut de la fourchette du groupe.
Et le marché, lui, attendait peut-être encore plus: "le titre avait connu un rallye récemment, car certains analystes optimistes poussaient pour expliquer que le groupe pourrait atteindre une marge opérationnelle entre 4% et 4,5% cette année, et donc les perspectives déçoivent", explique un intermédiaire financier.
Par ailleurs le groupe indique s'attendre à ce que sa performance soit "significativement" meilleure au second semestre qu'au premier "ce qui constitue un important risque vu les incertitudes actuelles", pointe aussi cet intermédiaire financier.
A la Bourse de Paris, le marché sanctionne la copie de Valeo. Le titre chute de près de 8% ce vendredi vers 14h40.
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