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Ubisoft entertain : Avec des jeux vidéo qui se vendent beaucoup moins bien, Ubisoft en plein calvaire boursier

jeudi 12 janvier 2023 à 11h34
Ubisoft plonge en Bourse

(BFM Bourse) - L’éditeur de jeux vidéo a nettement abaissé ses perspectives pour l’exercice 2022-2023, tablant sur une perte opérationnelle d’environ 500 millions d’euros, et fait preuve de prudence pour l’exercice suivant. Le groupe invoque l’environnement économique délétère qui a conduit à la sous-performance de récentes sorties.

C’est un avertissement sur résultats retentissant qu’a lancé Ubisoft. L’éditeur de jeux vidéo, déçu de ses récentes performances commerciales, a drastiquement abaissé ses prévisions pour l’exercice 2022-2023 et fait montre de prudence pour l’exercice suivant.

Pour 2022-2023, exercice clos en mars prochain, la société anticipe désormais des "net bookings" (c’est-à-dire les ventes retraitées de certains revenus différés) en baisse de 10% sur un an, alors qu’elle tablait auparavant sur une progression de 10%. La prévision de résultat opérationnel passe, elle, d’un bénéfice de 400 millions d’euros à une perte de 500 millions d’euros.

Pour l’exercice 2023-2024, la société table sur un résultat opérationnel d’environ 400 millions d’euros, un montant prudent dans la mesure où les analystes attendaient un chiffre de 482 millions d’euros avant cette annonce, selon UBS. "La prévision de résultat opérationnel pour 2023-2024 est conservatrice, mais la direction se doit désormais d’être prudente au vu des multiples déceptions depuis la période Covid", souligne Valentin Mory, analyste chez le bureau d’études indépendant AlphaValue.

Mario et Les Lapins Crétins ont déçu

Cet avertissement qualifié de "sévère" par Invest Securities est dû à plusieurs facteurs. Notamment, les ventes décevantes de plusieurs jeux récents.

"Nous sommes clairement déçus par notre performance récente. (…) Malgré des notes et un accueil des joueurs excellents ainsi qu'un plan marketing ambitieux, nous avons été surpris par la sous-performance de Mario + Lapins Crétins: Sparks of Hope dans les dernières semaines de 2022 et début janvier. Just Dance 2023 a également sous-performé", a ainsi expliqué Yves Guillemot, le cofondateur et PDG de la société, cité dans un communiqué.

La société évoque également la détérioration des conditions macroéconomiques, avec l’envolée de l’inflation qui pénalisé les dépenses des consommateurs. Lors d’une conférence téléphonique avec des analystes, la direction a souligné que les joueurs se concentraient désormais vers les plus grandes marques au détriment des plus petites, répondant alors à une question d’un analyste qui soulignait le succès des derniers épisodes des séries God of War (Sony) et Call of Duty (Activision Blizzard).

Ces déceptions et cette nouvelle donne macroéconomique ont conduit la société à acter un ensemble de choix difficiles. Ubisoft a ainsi décidé de se concentrer sur ses marques les plus importantes et d'arrêter le développement de trois projets non annoncés. Le groupe va également déprécier 500 millions d’euros de R&D capitalisée. "Cela reflète notamment la prudence accrue liée aux challenges actuels du marché des jeux vidéo et à l'environnement macroéconomique ainsi qu'à la nécessité de se concentrer sur moins de titres", a expliqué sur ce point Ubisoft.

Nouveau report pour Skull and Bones

L’éditeur de jeux vidéo a aussi annoncé un nouveau report (le sixième) de la sortie du jeu Skull and Bones, basé sur l’univers de la piraterie, désormais attendu au début de l’exercice 2023-2024 d’Ubisoft.

"Dans le contexte inflationniste les joueurs ont tendance à réduire leurs dépenses. Ils favorisent encore les jeux vidéo mais se montrent beaucoup plus sélectifs et regardant en choisissant des grands jeux irréprochables. Ubisoft a visiblement du mal à sortir ce type de titre, ce qui amène aux reports de jeux comme Skull and Bones ou Avatar", explique Valentin Mory.

Au total, l’impact des moindres revenus attendus par le groupe sur l’exercice 2022-2023 sur le résultat opérationnel s’élève à environ 400 millions d’euros, a indiqué aux analystes Frédéric Duguet, le directeur financier du groupe. En ajoutant les 500 millions d’euros de dépréciations de R&D, on obtient l’écart de 900 millions d’euros entre la nouvelle et la précédente prévision de résultat opérationnel du groupe.

Ubisoft a également décidé d’adapter sa structure, en annonçant une réduction de sa base de coûts non-variables de plus de 200 millions d’euros sur les deux prochaines années. Cette réduction sera notamment "réalisée grâce à des restructurations ciblées, à la cession de certains actifs non essentiels", a indiqué la société.

"Erreurs stratégiques"

A la Bourse de Paris, l’action dévisse largement. Vers 11h10, le titre plonge de 17,5%, accusant la plus forte baisse du SBF 120. A 19,7 euros elle évolue à des plus bas depuis début 2016. Dans une note publiée mercredi soir Morgan Stanley anticipait une chute de cet acabit, autour de 20%.

"Cet avertissement montre que la société a des problèmes structurels et entame fortement la crédibilité de l'entreprise vis-à-vis des investisseurs. Elle risque d’avoir du mal à la regagner au cours des prochains mois", considère Valentin Mory.

"Ubisoft possède de superbes propriétés intellectuelles et de belles franchises mais ils sont en retard dans leur stratégie sur ce que les joueurs veulent à savoir du free to play et des mégabrands, c’est-à-dire des très gros jeux quasi-parfait (comme God of War Ragnarok)", ajoute l’analyste.

"Cet avertissement traduit les difficultés de l’environnement du secteur, ainsi que des erreurs stratégiques. Les performances opérationnelles actuelles et dans un futur récent vont refléter un momentum [une dynamique, NDLR] encore compliqué et une très faible visibilité", considère Invest Securities.

Ubisoft connaîtra un exercice 2023-2024 riche en sorties, avec pas moins de quatre gros jeux triple A (les blockbusters des jeux vidéos) prévus, dont, outre Skull and Bones, Assasin’s Creed Mirage et Avatar : Frontiers of Pandora. Mais "avec des joueurs plus sélectifs, lancer sur un même exercice quatre grosses sorties comme le prévoit Ubisoft pour 2023-2024 pose un risque de cannibalisation entre les titres", prévient Valentin Mory.

A rebours de la tendance, TP ICAP Midcap a maintenu son opinion à l’achat sur le titre jugeant que "l’abcès est crevé". "Les avertissements du groupe sont historiquement des bons signaux d’achat", fait valoir l’intermédiaire financier. "La valorisation est critique au regard du catalogue et de la capacité de production du groupe, actifs indéniables dans un secteur dont la concentration est loin, très loin d’être finie. Les disponibilités d’environ 1,5 milliard d’euros ne laissent aucun doute sur la capacité du groupe à rebondir", développe-t-il.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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