(BFM Bourse) - Twitter a accepté l'offre de rachat du milliardaire Elon Musk. Le conseil d’administration du réseau social a accepté l’offre du dirigeant de Tesla, qui valorise la société 44 milliards de dollars.
C’est probablement LE deal de l’année dans le monde de la tech. Twitter a fini par accepter l’offre d’achat d’Elon Musk, pour 44 milliards de dollars. Comme prévu, le réseau social va sortir de la bourse pour commencer une transformation profonde, loin de la pression des marchés. Elon Musk s’est payé un nouveau jouet… et il compte bien s’en servir.
Il faut s’attendre à un grand ménage de printemps. Le genre de chose que seul Elon Musk peut se permettre: le fonctionnement d’un réseau social ne lui plaît pas, il l’achète pour le réparer. Twitter, c’est son terrain de jeu. Il en est l’un des utilisateurs les plus actifs et les plus populaires avec 80 millions d’abonnés et parfois 30 tweets par jour, des annonces officielle de Tesla à des messages humoristiques ou incompréhensibles. Mais son fonctionnement ne lui va pas. Selon lui, Twitter ne respecte pas les fondements de la liberté d’expression. Trop de modération, pas assez de transparence. Musk est un libertarien, avec une conception très large -absolue selon son propre mot- de la liberté d’expression.
Des changements en termes de modération?
Tout devrait à ses yeux pouvoir être exprimé. Donc on peut s’attendre à des changements en termes de modération. Reste à savoir où Elon Musk va mettre le curseur, sachant qu’il est quand même contraint par les lois de chaque pays où Twitter opère. Il dit par exemple qu’il n’est pas favorable blocage définitif d’un utilisateur, il préfère des blocages temporaires: on pense à Donald Trump, banni ad vitam aeternam de la plateforme... mais qui a déjà dit qu’il ne reviendrait pas sur Twitter malgré ce rachat. Aux Etats-Unis, Elon Musk est adulé par le camp républicain, qui s’estime martyrisé, censuré sur les réseaux sociaux. Beaucoup voient cette acquisition comme une sorte de revanche sur la Silicon Valley progressiste qui chercherait à promouvoir un agenda idéologique.
Deuxième chose : davantage de transparence. Pour cela Elon Musk veut rendre les algorithmes open source… Autrement dit, la boîte noire de Twitter, l’outil qui hiérarchise les contenus, qui vous propose tel message plutôt que tel autre, va devenir complétement accessible aux utilisateurs. Et puis il compte ajouter à Twitter de nouvelles fonctionnalités. Il a déjà évoqué la possibilité de l’arrivée d’un bouton "modifier", l’une des demandes les plus fréquentes des utilisateurs de Twitter (aujourd’hui la moindre faute de frappe oblige les plus pointilleux à supprimer leur message et à le recommencer).
44 milliards c’est énorme… Même à l’échelle d’Elon Musk…
De mémoire de journaliste économique, c’est la plus grosse acquisition de l’histoire réalisée par un individu. Puisqu’on ne parle pas d’une entreprise qui rachète une entreprise, c’est bien Elon Musk qui sort le chéquier. Les deux tiers viennent de sa fortune personnelle, évaluée à plus de 260 milliards de dollars... virtuels puisqu'il lui faudra vendre des actions Tesla, le reste viendra d’emprunts bancaires. C’est loin d’être anecdotique, preuve qu’il croit au projet, même s’il l’a dit clairement : "Je ne fais pas ça pour gagner de l’argent, je n’en ai rien à faire de l’économie" dit-il. Rappelons que Twitter perd de l’argent…
Ce n’est pas un caprice, mais un outil d’influence. Ça va poser une autre question très sérieuse, qui est celle du partage de son temps : entre Tesla, Space X, ses autres projets un peu fous comme The Boring Company, qui creuse des tunnels pour améliorer la circulation routière, ou Neuralink, qui veut nous mettre des puces dans le cerveau, ça fait déjà pas mal pour un seul homme. D’ailleurs depuis le début des négociations, le titre Tesla a dévissé, preuve que les actionnaires commencent à s’inquiéter.
Par Anthony Morel
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