par Marie Maitre et Muriel Boselli
PARIS (Reuters) - Les troubles politiques en Libye n'affectent pas la production de Total, qui reste confiant dans l'avenir de ses actifs pétroliers et gaziers en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, a déclaré lundi le directeur de la stratégie de la compagnie française.
Après les crises politiques tunisienne et égyptienne, la Libye est ébranlée par un mouvement de contestation sans précédent contre le régime de Mouammar Kadhafi.
Le contrat sur le brut américain progressait de près de 4 dollars lundi, les troubles dans le pays menaçant de perturber les exportations de pétrole.
Le directeur de la stratégie de Total, Jean-Jacques Mosconi, a toutefois déclaré lors d'une interview à Reuters que ces troubles n'affectaient pas la production du groupe en Libye, qui s'élève à 55.000 barils par jour, sur un total de 2,3 millions de barils par jour à travers le monde.
"Il n'y a absolument pas d'impact sur la production", a-t-il dit.
"Quelle que soit l'évolution du régime, et nous ne spéculons pas sur l'évolution du régime, le régime en place a absolument besoin des compagnies internationales", a ajouté Jean-Jacques Mosconi.
"Dans un pays comme la Libye, où vous avez pas mal de champs matures et où il y a encore beaucoup de potentiel d'exploration à faire et qui n'a pas été développée (...), il faudra qu'il y ait de toute façon des compagnies internationales pour développer le potentiel du pays."
"UN VENT NOUVEAU"
Jean-Jacques Mosconi a précisé que la production du groupe n'était pas non plus affectée en Algérie, où des policiers ont dispersé une manifestation samedi à Alger, et que Total n'était pas inquiet pour ses actifs au Moyen-Orient.
"Il y a un vent nouveau sur ces régions", a-t-il souligné, ajoutant cependant : "C'est plus difficile d'imaginer une situation de ce genre-là en Arabie saoudite car c'est un pays qui a ses richesses et, compte tenu de ces richesses, la population globalement en bénéficie, donc ça semble plus stable."
Jean-Jacques Mosconi a également indiqué qu'au Yémen, où les manifestants appellent au départ du président Ali Abdallah Saleh au pouvoir depuis 32 ans, Total était déjà "habitué à vivre avec l'insécurité et l'instabilité".
"On n'a pas d'inquiétude particulière en ce moment pour les activités (au Yémen) et pour la production de notre usine de gaz naturel liquéfié", a-t-il dit.
Le directeur de la stratégie de Total a en outre déclaré que le groupe était en discussions avec trois repreneurs potentiels pour la vente de sa raffinerie britannique de Lindsey et visait un accord d'ici la fin mars.
"Nous espérons finaliser le choix d'un acheteur et avoir bouclé les éléments-clefs de la négociation pour la fin du premier trimestre", a-t-il dit.
Total est notamment en discussions avec le groupe suisse Petroplus, a-t-il ajouté.
Le groupe pétrolier français avait initialement déclaré qu'il réduirait ses capacités européennes de raffinage de 500.000 barils par jour d'ici la fin 2011, mais cet objectif sera dépassé avec la cession de ses parts dans l'espagnol Cepsa pour environ 3,7 milliards d'euros.
Après ces cessions, Total aura diminué sa capacité de raffinage en Europe de 30% par rapport à 2007, soit de 760.000 barils par jour. Le groupe cherche à réduire son exposition au raffinage européen en raison de débouchés insuffisants et de la faiblesse des marges.
Par ailleurs, Total étudie un projet avec le groupe Saudi Aramco pour construire une raffinerie de 200.000 barils par jour au Viêtnam afin de répondre à une demande locale croissante, a dit Jean-Jacques Mosconi. Toutefois, une décision est encore loin d'être prise, a-t-il précisé.
Benjamin Mallet pour le service français, édité par Dominique Rodriguez
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