(BFM Bourse) - L'action du constructeur automobile américain spécialisé dans l'électrique se retrouve sous forte pression alors que les immatriculations du groupe ont plongé de 45,2% en janvier en Europe élargie.

Tesla repasse sous une barre symbolique ce mardi 25 février. La capitalisation boursière (la valeur de la totalité des actions) du constructeur américain spécialisé dans les véhicules électriques est retombée sous les 1.000 milliards de dollars, à 973,5 milliards de dollars, alors que son action dévisse.

Vers 17h40, heure française, le titre Tesla s'effondrait de 8,9% à 301,1 dollars.

L'action du groupe chute après que l'ACEA, l'association des constructeurs européens d'automobile, a publié des chiffres inquiétants pour Tesla pour le mois de janvier.

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Loin de la croissance du marché

Sur le premier mois de l'année, les ventes de véhicules électriques dans l'Union européenne ont eu le vent en poupe, progressant de 34% à 124.341 unités, soit 15% du marché global.

Une croissance qui peut en partie s'expliquer par l'entrée en vigueur d'un durcissement de la réglementation sur les émissions de CO2. Ce qui pousse les constructeurs à accentuer leurs efforts commerciaux pour vendre davantage de véhicules électriques.

"Certains constructeurs européens peuvent tenter de décaler leurs ventes dans l'électrique pour les comptabiliser en 2025 (et non pas fin 2024, NDLR), année où les normes seront bien plus strictes en matière de seuils d'émissions de CO2", expliquait en janvier à BFM Bourse, Adrien Brasey, du bureau d'études indépendant Alphavalue.

Si le véhicule électrique a donc le vent en poupe, Tesla de son côté souffre et pas qu'un peu. Dans l'ensemble de l'Union européenne, ses immatriculations ont fondu de 50,3% sur un an, en janvier. En comptant le Royaume-Uni, la Suisse, la Norvège et l'Islande, la chute des volumes passe à "seulement" 45,2%, à 9.945 unités.

Un spécialiste du marché lie le recul des immatriculations de Tesla à une intensification de la concurrence avec l'arrivée de nouveaux modèles, à la fois sur les segments plus importants (Scénic électrique, Peugeot e3008) mais aussi sur les citadines (Renault5, Citroën eC3). En comparaison Tesla présente au contraire une gamme vieillissante en termes de "design", estime cet expert.

L'activité de Musk à Washington fait sourciller

Le groupe a promis que de nouveaux modèles "plus abordables" seraient lancés cette année. À noter que selon des chiffres rapportés par Royal Bank of America, Tesla a aussi vu ses ventes reculer de 15,5% en janvier en Chine.

Par rapport à ses sommets atteints en décembre, lorsque Tesla avait été emporté dans un rallye post-élection de Donald Trump à la Maison Blanche, l'action Tesla a désormais dévissé de 37%.

Les ambitions politique d'Elon Musk, qui a décidé de piloter un département non officiel à Washington pour tailler à la hache dans les dépenses de l'Etat fédéral américain, ont pu inquiéter les investisseurs. Ce département est appelé "DOGE" pour "Departement of governement efficiency".

"L'inquiétude de Wall Street est que Musk consacre autant de temps (même plus que prévu) à DOGE, au détriment de Tesla, à un moment crucial pour l'entreprise", explique Dan Ives de Wedbush.

"La bataille de l'autonomie et de la robotique pour les parts de marché est en plein essor aux États-Unis et en Chine, et de nombreux observateurs considèrent que le fait que Musk consacre '100 % de son temps' au DOGE crée une perception négative de l'attention qu'il porte à Tesla", ajoute-t-il.

Par Julien Marion et Pauline Ducamp