(BFM Bourse) - Le fournisseur du fabricant d'iPhones s'affiche en forte baisse mardi matin à la Bourse de Paris, conséquence logique de l’alerte d’Apple sur ses ventes en raison de l’épidémie de coronavirus qui sévit en Chine.

Quand la plus grande capitalisation boursière mondiale avertit sur ses ventes, l'onde de choc se propage jusqu'aux Bourses européennes. L'indice Stoxx des hautes technologies perd ainsi 1,3% mardi matin vers 9h45, en réaction à l'annonce d'Apple qui a déclaré lundi soir qu'il n'atteindrait probablement pas son objectif de chiffre d'affaires sur le trimestre janvier-mars. Présentés il y a de cela 3 semaines, ces objectifs avaient alors déjà été jugés ambitieux. Apple avait annoncé prévoir entre 63 et 67 milliards de dollars de chiffre d'affaires pour le trimestre clos fin mars, le deuxième de son exercice 2019-2020 décalé. Les analystes attendaient déjà moins, autour de 62,4 milliards en moyenne, estimant (déjà) que l'épidémie de coronavirus pourrait réduire de moitié au premier trimestre la demande de smartphones en Chine.

De son côté, Apple, après avoir dévoilé des résultats records grâce à une forte demande pour la gamme d'Iphone 11 sortie avant les fêtes, avait alors seulement souligné que l'épidémie "entraînait des incertitudes".

Les craintes des analystes semblent donc se confirmer, le groupe basé à Cupertino ayant avertit lundi soir que la reprise de la production de ses chaînes d'assemblage chinoises mises à l'arrêt par l'épidémie était plus lente que prévu. L'action du groupe américain cotée à Francfort perdait près de 6% dans les tout premiers échanges. À 10h, celle-ci cédait encore 4,5% sur le marché allemand, tandis qu'elle lâche 4,1% dans les échanges électroniques avant Bourse à Wall Street.

À ce jour, l'avertissement d'Apple constitue l'impact le plus concret de l'épidémie sur les résultats à venir des multinationales. Mais si le géant américain est le premier à avertir sur ses ventes, il serait étonnant qu'il soit le dernier. À Séoul, son principal concurrent sur le marché des smartphones Samsung a également nettement reculé (-2,8%), les investisseurs craignant désormais des avertissements en cascade.

Sur le marché parisien, la principal victime de cet avertissement est -logiquement- le seul fournisseur français d'Apple, STMicroelectronics. Le titre du fabricant franco-italien de matériaux semiconducteurs, notamment de puces électroniques, enregistre ainsi le plus fort repli (-3,1%) du baromètre parisien à 10h. Si ce recul intervient au lendemain d'une baisse de 2,6%, STMicro reste très bien orienté depuis le début de l'année 2020 (+14%), après avoir entre autres dévoilé des résultats annuels particulièrement convaincants fin janvier dernier.

Dans le sillage de STMicro, l'autre groupe coté à Paris du secteur des semi-conducteurs, Soitec, accuse également le coup. Le fabricant isérois de matériaux semi-conducteurs, notamment de plaques de silicium sur isolant (dites "SOI", dont il tient son nom), lâche 4,7% à 10h15, ce qui porte son recul à près de 9% depuis le 1er janvier 2020. Après avoir, certes, enregistré un bond de 85% en 2019, une performance exceptionnelle mais légèrement moindre que celle de STMicro, qui a signé la plus forte progression au sein du CAC lors de l'année écoulée (+92%). Les replis observés ce jour sont donc à mettre en perspective avec la flambée observée précédemment.