(BFM Bourse) - Le constructeur automobile issu de la fusion de Fiat Chrysler et PSA a accusé une sévère baisse de ses résultats et de sa marge opérationnelle courante au premier semestre.

Le premier semestre 2024 ne sera pas à marquer d'une pierre blanche pour Stellantis. Loin s'en faut.

Pénalisé par des volumes en net repli, des stocks encore importants en Amérique du Nord et des pertes de part de marché, le constructeur automobile issu de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler a vu ses résultats chuter sur les six premiers mois de l'année.

De janvier à fin juin, le groupe dirigé par Carlos Tavares a dégagé des revenus de 85 milliards d'euros, en baisse de 14% sur un an.

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Le cash dans le rouge

Stellantis a pâti d'une forte baisse de ses volumes, avec des livraisons de véhicules en repli de 10% sur la période. En Amérique du Nord sa plus importante région, Stellantis a vu ses livraisons baisser de 18% et sa part de marché reculer de 1,8 point de pourcentage, à 8,2%.

Son résultat opérationnel courant a chuté de 40% sur la période, à 8,5 milliards d'euros, tandis que la marge correspondante a plongé à 10% contre 14,4% un an plus tôt. Stellantis avait prévenu que sa rentabilité souffrirait, avec une marge qui était attendue entre 10% et 11% par le constructeur.

En Amérique du Nord, sa marge opérationnelle courante s'est effondrée à 11,4% contre 17,5% un an plus tôt. En Europe, cette marge est passée de 10,7% à 6,9%.

Le bénéfice net a, lui, chuté de 48% à 5,65 milliards d'euros contre 10,9 milliards d'euros un an plus tôt.

Le groupe a par ailleurs brûlé 392 millions d'euros de trésorerie sur le semestre alors qu'il avait dégagé un flux de trésorerie industriel de 8,7 milliards d'euros sur la même période de 2023. "C'est encore pire qu'attendu", résume Bernstein.

"Mesures correctives"

Selon un consensus Visible Alpha cité par Bank of America, les analystes tablaient sur des revenus de 89 milliards d'euros , une marge opérationnelle courante de 10,5%, un bénéfice de 7 milliards d'euros et un flux de trésorerie industriel de 3,3 milliards d'euros.

"Ce raté à tous les étages nous emmène dans des territoires inconnus pour le groupe", cingle Bernstein.

A la Bourse de Paris, Stellantis dévisse totalement. Le titre s'effondre de 8% en début de séance.

A l'issue de cette publication, Stellantis a confirmé vouloir dégager une marge opérationnelle courante à deux chiffres en 2024 et dégager un flux de trésorerie industriel positif.

"Les résultats de l’entreprise au premier semestre 2024 ne sont pas à la hauteur de nos attentes, reflétant à la fois un contexte industriel difficile et nos difficultés opérationnelles", a convenu Carlos Tavares, le directeur général de Stellantis, cité dans un communiqué.

"Des mesures correctives ont été nécessaires et ont été prises afin de régler ces problèmes. Dans le même temps, nous avons lancé une grande offensive produits, avec pas moins de 20 nouveaux véhicules prévus cette année, ce qui nous offre encore plus d’opportunités si nous parvenons à bien la mettre en œuvre", a-t-il ajouté.

Stellantis a, en effet, annoncé des initiatives "d'amélioration opérationnelle" en Amérique du Nord, prévoyant de réduire sa production au troisième trimestre, de "calibrer" les rabais commerciaux, et de passer des ajustements de prix, dans le but de réduire les stocks. La société entend également réduire ses coûts industriels et optimiser son portefeuille de produits.