par Jean-Michel Bélot

PARIS (Reuters) - PSA Peugeot Citroën annonce une émission d'Oceane échéance janvier 2016 pour un montant d'environ 500 millions d'euros et chiffre entre un et deux milliards d'euros le montant de la perte opérationnelle qu'il devrait accuser cette année en raison de la crise.

Dans un communiqué, le constructeur automobile français précise que cette émission d'obligation à option de conversion et/ou d'échange en actions nouvelles ou existantes (Oceanes) permettra de répondre aux besoins de financement du groupe, notamment concernant ses projets de développement.

Le montant de l'émission pourrait être porté à un maximum de 575 millions en cas d'exercice de l'option de surallocation réservée aux banques chargées de l'opération, ajoute le groupe.

Vers 11h30, le titre PSA reprenait des couleurs (+1,06% à 19,49 euros), surperformant l'indice sectoriel européen (+0,7%), après avoir ouvert en net repli alors que certains investisseurs avaient interprété initialement le chiffrage de la perte comme un avertissement sur les résultats.

"Peugeot reste une des valeurs vedettes du CAC cette année, après la raclée que le titre a pris l'an dernier (-76,6%)", souligne un intervenant à Paris . "La nouvelle d'aujourd'hui ne va pas réduire l'engouement pour le titre, c'est une valeur 'teflon'. Les gens jouent la 'recovery story'."

Le consensus Reuters Estimates table en moyenne sur une perte opérationnelle de l'ordre de 1,3 milliard d'euros pour PSA cette année.

PSA souligne qu'il ne présente pas de risque de liquidité sur les 12 prochains mois dans la mesure où il a bénéficié d'un prêt de trois milliards d'euros de la part de l'Etat français, dans le cadre du plan de soutien à l'automobile, et d'un autre prêt de 400 millions sur quatre ans de la part de la Banque européenne d'investissement (BEI).

PAS D'ÉCHÉANCE DE REMBOURSEMENT SIGNIFICATIVE AVANT 2011

PSA n'a pas d'échéance de remboursement significative avant 2011 qui correspond à un emprunt obligataire émis en 2001 d'un montant d'environ 1,6 milliard d'euros.

Le 22 avril dernier, lors de la publication de son chiffre d'affaires trimestriel, PSA avait déclaré qu'il accuserait une perte en 2009, sans la chiffrer, ainsi qu'un cash-flow négatif.

Depuis cette date, de nombreux plans gouvernementaux de soutien à l'achat de voitures neuves ont produit leurs effets dans plusieurs pays en Europe, en particulier en Allemagne, avec un effet favorable sur les volumes de ces marchés.

Même si le marché européen s'inscrit toujours en recul par rapport à 2008, PSA table ainsi désormais sur un repli limité à quelque 12% cette année (en nombre de véhicules) contre 20% précédemment estimé.

Toutefois, souligne le groupe, le mix segment de marché s'est déplacé fortement vers les véhicules plus petits (segment B) sur lequel les marges réalisées sont généralement moindres alors même que davantage de rabais sont consentis par les constructeurs, ce qui pèse également sur les marges.

Par ailleurs, souligne le groupe, certaines incertitudes demeurent sur l'éventuel maintien en 2010 des mesures gouvernementales (prime à la casse) qui, si elles ne sont pas reconduites, amèneront le groupe à revoir à la baisse sa production au quatrième trimestre.

PSA s'interroge également sur le niveau des investissements commerciaux à engager pour maintenir les parts de marché de ses deux marques Peugeot et Citroën, sur le niveau de soutien qu'il devra apporter à ses fournisseurs ainsi que sur l'impact d'éventuelles variations des changes et des matières premières.

Le chiffre d'affaires de PSA a reculé de 25% au premier trimestre, en raison de la crise qui pèse de tout son poids sur le marché automobile .

PSA doit financer ses investissements dans de nouveaux modèles comme la 5008, le nouveau monospace compact de la marque Peugeot attendu au second semestre 2009 ainsi que dans des moteurs et technologies nouvelles.

Le groupe souhaite également poursuivre son développement géographique, en particulier à Kaluga en Russie et Wuhan en Chine.

Avec la contribution de Blaise Robinson, édité par Marc Angrand et Matthieu Protard

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