(BFM Bourse) - La banque allemande Berenberg est passée d'acheter à conserver sur le groupe automobile ce mardi. Elle juge que le marché a désormais bien conscience des vertus du groupe.
Plus forte hausse du CAC 40 et du SBF 120 l'an passé, Stellantis signe encore un début d'année 2024 tonitruant, prenant plus de 26% depuis le 1er janvier.
Le groupe dirigé par Carlos Tavares a encore démontré la force de son opérationnel. A un moment où le marché a pris en horreur le véhicule électrique, Stellantis a rappelé à quel point la société génère du cash (près de 13 milliards d'euros de cash-flow industriel en 2023) des marges (une rentabilité opérationnelle courante proche de 13%) et des bénéfices (18,6 milliards d'euros).
Berenberg juge toutefois qu'il est temps de prendre "une respiration" sur la valeur et a abaissé son opinion à "conserver" contre "acheter" précédemment, avec un objectif de cours à 29 euros.
Ce qui pèse sur le titre, l'action Stellantis accusant un repli de 1,8% vers 16h20, la baisse la plus prononcée du CAC 40.
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Des marges sous pression en Amérique du Nord
"Nous continuons à considérer comme très crédible l'engagement de Stellantis à maintenir des marges à deux chiffres au cours de la prochaine décennie", alors que le groupe bénéficiera encore des synergies issues de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler (qui a donné naissance à Stellantis en janvier 2021) et de ses avantages en termes de coûts, note Berenberg. "En outre, la capacité avérée de Stellantis à produire des voitures rentables sur des plates-formes multi-énergies et hautement modulaires reste un avantage clé dans une transition probablement cahoteuse vers les véhicules électriques", poursuit-elle.
Seulement voilà, le cours de l'action Stellantis a doublé depuis que Berenberg a entamé sa couverture en mai 2022. La banque allemande redoute en conséquence que le "potentiel de bonne surprise" en 2024 soit limité.
D'autant que les marges en Amérique du Nord, région qui représente 55% des bénéfices opérationnels de la société, pourraient se retrouver quelque peu sous pression en raison des coûts de la main d'œuvre, d'un environnement de prix plus délicat et d'une situation défavorable sur les stocks, énumère la banque allemande.
Impact sur les coûts
Le groupe a notamment bénéficié du segment très rentable des pick-ups mais la tendance sur les prix semble sur le point de se retourner, note Berenberg. L'intermédiaire financier remarque que les concessionnaires de la marque RAM (une des marques de Stellantis) affichent des rabais plus marqués que les concurrents Chevrolet, GMC et Ford. "Cette situation pourrait durer un certain temps étant donné les niveaux de stocks encore relativement élevés (92 jours d'approvisionnement en février pour la marque RAM, contre 121 en septembre, mais au-dessus de la moyenne du marché, qui est de 70 jours)", juge Berenberg.
"Cette situation pourrait s'ajouter à une pression importante sur les coûts de main-d’œuvre. Nous Nous estimons également que le nouveau contrat de travail signé avec l'UAW (le grand syndicat dans l'automobile) l'année dernière réduira les marges du groupe d'environ 50 points de base (0,5% NDLR) sur une base brute", poursuit l'établissement.
De plus le soutien permis par de potentiels rachats d'actions est désormais pleinement intégré par le marché, juge Berenberg. Si la valorisation reste encore relativement attrayante, "des catalyseurs sont nécessaires pour poursuivre l'amélioration des multiples boursiers", ajoute la banque allemande qui n'en voit donc pas à court terme.
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