par Noëlle Mennella

PARIS (Reuters) - Stallergènes annonce que la recherche d'un partenariat pour distribuer aux Etats-Unis et au Japon l'Oralair, son comprimé contre les allergies dues au pollen, n'est pas aujourd'hui prioritaire en raison de la crise financière.

Dans une interview accordée à Reuters, Albert Saporta, président du groupe pharmaceutique dont Wendel détient 47% du capital de Stallergènes, a ainsi déclaré :

"L'environnement de marché a provoqué un effondrement de la valeur Stallergènes qui est un élément de référence pour ce genre de transaction et, de manière générale, les groupes avec lesquels nous discutons ont autre chose à faire que ce genre d'accord. C'est vraiment pas leur priorité".

Le titre du laboratoire a perdu près de 20% depuis le début de l'année, deux fois moins cependant que le CAC 40. Vers 10h00, il inscrivait un cours de 36,57 euros, faisant ressortir une capitalisation boursière de 474 millions d'euros.

Stallergènes est le n°2 mondial de la désensibilisation aux allergies par immunothérapie derrière le danois ALK Abello. Fin juin, il a obtenu le feu vert en Allemagne pour la mise sur le marché de son comprimé dans ce pays, premier marché mondial de la désensibilisation.

Albert Saporta a affirmé que Stallergènes n'avait pas besoin à court terme de sceller un partenariat. Ce sera le cas lorsque "nous aurons notre produit aux Etats-Unis et cela, c'est une perspective qui est à deux ans et demi au plus tôt".

UN MARCHE PROMETTEUR

En Allemagne, Stallergènes attend d'ici la fin 2009 l'extension de l'enregistrement à l'enfant d'un produit pour l'instant uniquement proposé aux adultes. Une fois cet enregistrement obtenu, il sera étendu dans l'ensemble des pays européens.

"On devrait avoir cet enregistrement au milieu de l'année 2009 dans tous les pays européens mais, dans chacun de ces pays, il faudra négocier les prix. Nous serons sur le marché dans le meilleur des cas fin 2009 et dans tous les cas en 2010".

Mais s'agissant du Japon, les négociations "sont un peu au point mort", avoue Albert Saporta.

"On ne peut pas tout faire. On est en recherche d'un partenaire éventuel qui peut être un partenaire global ou peut-être un partenaire japonais mais pour l'instant on n'a pas commencé nos investissements locaux".

Albert Saporta a estimé que dans les dix prochaines années le marché de la désensibilisation pourrait être multiplié par "cinq ou six pour atteindre 3,5 milliards d'euros dans le monde". Il a précisé que dans ce délai la gamme Oralair pourrait atteindre 1,2 à 1,3 milliard d'euros de chiffre d'affaires.

RELEVEMENT DES OBJECTIFS

Le président s'est refusé à dévoiler les modalités du partenariat avec Catalent et The Medical House pour la commercialisation d'un auto-injecteur d'adrénaline.

"Le produit que l'on mettra sur le marché d'ici un an et demi ou deux ans après l'avoir enregistré sera probablement un des meilleurs du marché, sinon le meilleur", assure Albert Saporta.

Dans cinq ans, poursuit-il, "on espère avoir entre 20 et 30% de part de marché en Europe, un marché qui pèse de l'ordre de 20 millions d'euros".

Stallergènes a annoncé hier une augmentation de 17% de ses ventes au troisième trimestre 2008 à 34,2 millions d'euros et, pour la seconde fois, le laboratoire a relevé sa prévision annuelle en envisageant désormais une croissance d'environ 14% de ses ventes 2008.

"On a remonté notre prévision même si on n'attend pas un quatrième trimestre explosif, car les saisons polliniques qui rythment notre activité ont été médiocres en Europe et, de ce fait, la fin de l'année sera moins bonne".

Albert Saporta ajoute que le bénéfice d'exploitation 2008 va augmenter "alors que nous avions annoncé début 2008 qu'il allait baisser, puis dit qu'il serait à l'équilibre. On prévoit aujourd'hui qu'il va augmenter grâce à ce bon chiffre d'affaires et ce malgré un investissement en recherche et développement en augmentation considérable cette année".

Le président a précisé que par rapport à 2007, ces investissements "vont augmenter en net de plus de 20%".

Enfin, Albert Saporta a assuré que la trésorerie du groupe était "plutôt bonne, son ratio de dette très faible et sa capacité d'emprunt très importante".

En 2007, Stallergènes a enregistré un bénéfice net part du groupe de 16,3 millions d'euros et un résultat opérationnel de 25,3 millions sur un chiffre d'affaires 147,1 millions d'euros.

Édité par Jacques Poznanski

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