(BFM Bourse) - A l'unisson, les actions des fabricants de masques respiratoires gagnent du terrain jeudi à la Bourse de Paris. Sperian Protection, le leader mondial des équipements de protection individuelle grimpe de 5,4% à 37,9 euros. La valeur a même touché ce matin un plus haut de 38,81 euros, son niveau le plus élevé depuis le 23 février dernier. Derrière, Delta Plus Group et Euromedis enregistrent des gains tout aussi significatifs (+5,9% et +3,4% respectivement).

L'extension accéléré de l'épidémie de grippe A – dite également « porcine » ou « mexicaine » - explique évidemment l'intérêt des investisseurs pour l'un des rares segments de la cote capable de tirer son épingle du jeu dans un contexte de pandémie.

L'OMS n'a certes pas encore officiellement déclaré l'état de pandémie. Mais c'est tout comme. « Nous nous rapprochons de la phase six » d'alerte pandémique maximale, a déclaré hier le Dr Keiji Fukuda, le directeur général adjoint de l'OMS, prenant acte des premières propagations autonomes du virus H1N1 au sein de populations situées en dehors du continent américain.

En clair, le virus ne touche plus seulement des personnes qui rentrent de voyage, mais se propage également à l'intérieur de populations situées hors du berceau de l'épidémie. Depuis hier, le virus est recensé sur tous les continents. Et si l'alerte de niveau 6 n'a pas encore été déclenchée, c'est uniquement parce que l'OMS a décidé de tenir compte également du critère de « gravité » de la maladie pour le passage en phase pandémique maximale, et pas seulement du critère de propagation géographique.

« Nous y sommes [à la phase 6] […] sauf que ces niveaux d'alerte ont été définis dans l'optique dune pandémie liée au virus H5N1 de la grippe aviaire, bien plus virulent », explique en effet le Pr Sylvie Van der Werf, directrice d'une unité de recherches à l'Institut Pasteur et du Centre national de référence pour la région Nord dans un entretien au Figaro.

Au stade actuel, le Pr Sylvie Van der Werf préconise de vacciner tout le monde. « Dans la lutte contre la grippe A/H1N1, il n'y a pas que le vaccin », tente toutefois de rassurer Jean-Marie Cohen, médecin coordinateur national du réseau Grog (Groupes régionaux d'observation de la grippe), interrogé par LCI, cité sur le site Internet de la chaîne d'information. Il rappelle ainsi que l'hygiène des mains, les antiviraux (tamiflu et relenza) et les masques peuvent ralentir la propagation du virus.